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Ecosia : Le Moteur De Recherch

21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 15:05

La pensée dualiste est un élément fondamental du catharisme :

« ... Mais si le Seigneur vrai Dieu, avait, au sens propre et principal,
créé les ténèbres et le mal,
il serait à n'en pas douter la cause et le principe de tout mal,
ce qu'il est vain et funeste de penser.»

Extrait du «Livre des Deux Principes»
Réédition de 1973, aux éditions du Cerf,
collection des Sources Chrétiennes.


« ... Ils distinguent donc deux créateurs, Dieu et le diable,
et deux créations, l'une des êtres invisibles et immatériels
et l'autre des choses visibles et matérielles.»

Extrait du «Manuel de l'Inquisiteur» de Bernard Gui
Réédition de 1964, aux éditions Les Belles Lettres, Paris.

 

 

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 10:32

Par-dessus l'infinité de l'espace et du temps, l'amour infiniment plus infini de Dieu vient nous saisir. Il vient à son heure. Nous avons le pouvoir de consentir à l'accueillir ou de refuser. Si nous restons sourds il revient et revient encore comme un mendiant, mais aussi comme un mendiant, un jour il ne revient plus.»

 

Cioran: «Elle est juste l’observation de Simone Weil, selon laquelle le christianisme était au judaïsme ce que le catharisme devait être à l’égard du christianisme…»
Cioran, Cahiers (1957-1972), Gallimard p. 375.


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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 10:19

Un exposé clair et rigoureux par une grande spécialiste de ce domaine .

 

Bien amicalement ,

 

Dominique Giraudet

 

LIEN FONCTIONNEL COMPLET ( SUR LE SITE , CLIQUER : "TRIBY - CATHARISME ") :  link

 

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 12:46

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Ontologie

Achille C. Varzi

 

Traduit de l'italien par Jean-Maurice Monnoyer

Parution : 9 avril 2010
125 x 190 mm, 192 pages

ISBN : 978-2-916120-11-9

15 € TTC

Titre original

Ontologia – Laterza, 2005

L'œuvre

Qu’est-ce que l’ontologie ? Qu’est-ce qui la distingue de la métaphysique ? Et à laquelle de ces deux disciplines faut-il accorder la préséance ? On a coutume de définir l’ontologie comme la discipline qui tente de répondre à la question : « Qu’est-ce qui existe ? » La réponse à cette question simple ne l’est apparemment pas moins : « Tout. » Car il serait logiquement contradictoire d’affirmer qu’il existe des choses qui n’existent pas.
Toutefois, il revient à l’ontologie de dresser l’inventaire des entités existantes, lesquelles n’ont manifestement pas toutes le même « mode d’existence ». Une table ou un éléphant existent matériellement, mais qu’en est-il de l’idée de table en général et de l’espèce « éléphant » ? Existe-t-il des frontières et des États comme il existe des tables et des chaises ? Et que dire de l’existence des nombres ou d’un personnage de fiction comme Ulysse ?

Prenant le parti de la primauté de l’ontologie (ce qui existe) à l’égard de la métaphysique (ce que sont ces choses qui existent), Varzi offre, à l’aide d’exemples simples et de nombreuses références utiles, un panorama clair des recherches contemporaines en ontologie. Le lecteur curieux prendra ainsi connaissance des nombreux débats contemporains qui opposent nominalistes et réalistes, possibilistes et actualistes, perdurantistes et endurantistes, ainsi que des développements récents de l’ontologie formelle et notamment de la méréologie.

Ouvrage publié avec le concours du Centre national du Livre.

L'auteur

Achille C. Varzi est professeur à l’université Columbia, à New York, où il enseigne la logique et la métaphysique. Il a notamment publié Parole, oggetti, eventi e altri argomenti di metafisica ; Holes and Others Superficialities et Semplicità Insurmontabili. Il s’intéresse particulièrement aux problèmes de la représentation spatiale et de l’identité à travers le temps. Il est membre du comité éditorial de la Stanford Encyclopedia of Philosophy. A ce jour, seules ses 39 petites histoires philosophiques d’une redoutable simplicité, écrites avec R. Casati, ont été publiées en français

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 11:35

La tendance de Jérôme Garcin

Bienvenue sur la planète des singes

Par Jérôme Garcin

Il convient de noter, en cette rugissante année du Tigre, le retour en force du singe, dont Jules Renard écrivait : « C'est un homme qui n'a pas réussi.» Coup de blues ? Besoin de tendresse  ? Désir de retourner à l'état sauvage ? Ras-le-bol de l'épilation intégrale ? Envie de jungle ? La France de 2010 raffole du primate. Si un macaque se présentait aux élections, elle voterait pour lui.

 

 

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Au jardin des Plantes, Nénette, la vieille orang-outan native de Bornéo, était une vedette, qui recevait déjà l'hommage annuel de 600.000 groupies ; depuis que Nicolas Philibert lui a consacré un film, c'est une star.

 

On envie son pelage roux - même pas de poils blancs. On cherche le secret de sa longévité dans son régime alimentaire (thé vert plus yaourt au goûter.) On lui trouve un air de penseuse de Rodin. Bref, on est gagné par un anthropomorphisme, comment dire, réconfortant. C'est d'autant plus facile que Nénette ne parle pas, sauf avec les yeux. Les visiteurs, eux, disent beaucoup de conneries.

 

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 10:40

 

LE MIROIR DES ÂMES SIMPLES ET ANÉANTIES
      
Et qui seulement demeurent en vouloir et désir d'Amour
Par Marguerite Porete
Introduction, traduction et notes par Max Huot de Longchamp

Comme dans une pièce de théâtre l'Amour, l'Âme libérée, la Raison, la Vérité, la Pure Courtoisie ou encore la Connaissance de la Lumière Divine, se livrent dans cet ouvrage d'une très grande richesse spirituelle, à un dialogue dans lequel l'auteur pose les questions qui ont façonné l'âme occidentale : L'Amour vrai est-il soumis à autre chose qu'à lui-même ? Fût-ce à la morale ? A la religion ? A Dieu, même ? Désignée comme 'béguine', l'auteur dont la force et l'audace des interrogations nous interpellent aujourd'hui, sera envoyée au bûcher de l'Inquisition en 1310.
270 pages - 7,47 Euros - poids : 200 g

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 12:21

Argument

Marguerite Porete est l’un des auteurs les plus importants du Moyen Age, mais aussi l’un des moins reconnus et des plus incompris. Tout ce que l’on connaît d’elle se résume à son livre, le Miroir des simples âmes, et à son procès, au terme duquel elle fut brûlée en place de Grève, le 1er juin 1310. Sept siècles plus tard, il est indispensable non seulement de lui rendre hommage, mais surtout de restituer la place qui est la sienne dans l’histoire de la culture médiévale. Afin de parvenir à une meilleure compréhension de cette femme hors du commun, des chercheurs internationaux de différentes disciplines (histoire, littérature et philosophie) se pencheront sur un dossier qui vient de connaître de nouvelles avancées.

Le Mirouer des simples âmes anéanties est l’un des chefs-d’œuvre de la littérature française médiévale. Sous la forme d’un dialogue entre Amour et Raison, il décrit le cheminement spirituel d’une âme qui s’anéantit en s’abandonnant totalement à Dieu, dans un état d’innocence et d’indifférence, au monde comme à elle-même. Le thème de la liberté obtenue par les âmes ainsi « affranchies » et « désencombrées d’elles-mêmes » choqua les autorités ecclésiastiques. Le livre fut tout d’abord condamné et brûlé à Valenciennes par l’évêque Gui de Cambrai, entre 1296 et 1306, et Marguerite fut sommé de cesser d’enseigner et d’écrire. Elle continua cependant à faire circuler le Miroir, en obtenant l’appui de certains prélats et théologiens. Arrêtée, elle fut remise à l’inquisiteur à Paris en 1308. Tandis qu’elle refusait de prêter serment et de parler pour sa défense, l’inquisiteur fit examiner son ouvrage par une commission de maîtres en droit canon et en théologie, qui jugèrent hérétiques plusieurs articles extraits du livre. Elle méritait donc d’être considérée comme hérétique relapse. Lors d’une dramatique cérémonie publique, elle fut remise à la justice séculière le 31 mai 1310, et le prévot de Paris la fit brûler en place de Grève le lendemain. Huit décennies après l’arrivée en France des premiers inquisiteurs, et au milieu de la campagne lancée par Philippe le Bel contre les Templiers et d’autres ennemis de la couronne, il était sans précédent qu’une femme soit brûlée pour hérésie à Paris. L’événement fit une forte impression sur les chroniqueurs contemporains, mais il avait son utilité pour les responsables ecclésiastiques. Le treizième siècle avait connu une floraison d’écrits religieux en langues vernaculaires produits par des femmes (nonnes ou béguines), mais même des auteurs controversés comme Hadewijch et Mechtild de Magdebourg avaient pu éviter de se trouver aux prises avec l’inquisition La condamnation des écrits hétérodoxes de Marguerite permirent de justifier la condamnation des béguines et de la théologie féminine, à l’occasion de plusieurs décrets pris lors du Concile de Vienne (1311-1312).

Les accusateurs de Marguerite ne parvinrent cependant pas à détruire son livre. Il continua à circuler en français et fut traduit en anglais, latin et italien au cours des siècles suivants. Le Miroir fut une lecture importante dans la mystique anglaise du Moyen Age tardif ou pour Marguerite de Navarre au XVIe siècle. Des ecclésiastiques le lirent et le commentèrent, remarquant parfois sa complexité et ses audaces, mais en le glosant de façon à faire ressortir son utilité et son intérêt pour les plus avancés spirituellement. Le nom de Marguerite fut cependant disjoint de son texte et presque oublié. Ce n’est qu’en 1965 que Romana Guarnieri édita le texte français et prouva qu’il était l’œuvre de Marguerite Porete. Depuis lors, des chercheurs en Europe et en Amérique du Nord ont soumis le Miroir à de multiples lectures, découvrant dans ce livre une combinaison remarquable d’innovation théologique, de créativité poétique et d’éloge de l’accomplissement religieux personnel hors du contrôle ecclésial. À ce jour, les approches littéraires et théologiques du texte ont  prédominé sur les approches historiques et philologiques, qui n’ont pas encore exploité l’ensemble des données concernant sa vie et sa confrontation avec les autorités. La connaissance que l’on a de l’existence de Marguerite, de la transmission de son œuvre et de son procès n’a guère progressé depuis les travaux pionniers de Robert Lerner dans les années 1970 et l’édition des pièces du procès et de la traduction latine du Miroir par Paul Verdeyen en 1986. Il y a pourtant matière à lancer de nouvelles études, dans différentes perspectives.

La découverte la plus importante de ces dernières années est dûe à Geneviève Hasenohr qui a identifié des extraits du Miroir dans un manuscrit de Valenciennes (Bibliothèque municipale, 239). Cette version paraît plus proche de l’original que l’unique manuscrit complet de la version française connu à ce jour (Chantilly, 157), lequel représente une version linguistiquement mise à jour au XVe siècle et diffusée dans la région d’Orléans. S’appuyant sur cet article, Robert Lerner a démontré que la traduction en moyen anglais est sans doute plus proche du texte original que le manuscrit de Chantilly, qui a été pour l’instant été pris comme référence par toutes les études antérieure. Cette révision doit conduire historiens et philologues à reprendre à nouveaux frais les questions de la genèse du texte, de sa tradition manuscrite et de sa réception dans les différentes langues européennes.

De même, il reste encore beaucoup à faire pour situer plus précisément Marguerite dans le contexte intellectuel de son temps. Écrit par une femme, en langue vernaculaire, sur un mode narratif et poétique et selon une logique non aristotélicienne, le Miroir est aux antipodes des canons de la théologie universitaire. L’incompréhension de la faculté de théologie était prévisible. Pourtant, certains théologiens, dont Godefroid de Fontaines, avaient auparavant donné leur approbation au texte. Une lecture minutieuse de l’œuvre, resituée dans ses contextes intellectuels pertinents, devrait permettre d’apporter de nouvelles lumières sur l’éducation littéraire, philosophique et théologique de Marguerite. Enfin, sa condamnation demande à être examinée dans le contexte des nombreux procès politiques et religieux intentés sous le règne de Philippe le Bel.

 

 

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 11:12
  • Tirées de Choses dites, Entretiens et choix de textes, le Cherche Midi, 1997 :
"Les idéologies m'importent peu. Je suis du côté de la dignité de l'homme."
"Les révoltants dessous organiques de la beauté."
"Amertume : Vice de vieillard."
"État : Gangstérisme officialisé."
"Touriste : Idiot de passage."
"Xénophobie : Démangeaison des prolétaires et des commerçants."
"Vacances : Drogue populaire."
"La guerre n'est rien que le produit de l'ignorance des uns, de la crapulerie des autres et de la férocité de tous."
"Ils croient le chaos inorganisé."
"Poésie : Musique intime."
"Moderne : Future vieillerie."
"Ou le siècle à venir sera celui du refus, ou il ne sera qu'espace carcéral."
"Elle avait un cou de cygne, des yeux de chatte, un regard d'aigle, une taille de guêpe, des jambes de gazelle, un tempérament de lion, un caractère de chien. Pourtant, ce n'était qu'une femme."

Septentrion

Il n'y a pas de mesure à la mesure des mots. Il ne viendrait à personne l'idée de mettre un frein à la clarté nue de midi en été. Les mots. Silex et diamant.

  • Septentrion (1963), Louis Calaferte, éd. Denoël, 1984, p. x

 

 Le spectateur immobile (Carnets IV, 1978-1979)

Dans cette civilisation de masse, quoi de plus logique que le progressif affaiblissement du christianisme qui, en essence, est distinction de l’individu, appel réitéré à sa dignité, son effort, sa valeur, sa discipline morale, sa maîtrise, sa grandeur ? En quoi cela concernerait-il cette fourmilière promise non pas à quelque sublimation future, comme certains imposteurs politiques y ont intérêt, ou certains optimistes irréfléchis le prétendent, mais à l’épreuve d’une terrible barbarie ; car la seule et dramatique question qui vaut aujourd’hui d’être posée est celle-ci : quand et de quelle façon se produira la réduction du nombre ?

  • Le spectateur immobile (Carnets IV, 1978-79), Louis Calaferte, éd. L'arpenteur (Gallimard), 1990, p. 147

 

 Rapports (Carnets VI, 1983)

De ces hommes incolores, sans vraie personnalité ni talent qui, en d’autres temps, n’eussent été que d’honorables fonctionnaires, dont on s’aperçoit au fil des années que l’ambition est sans mesure et qu’aux fins de la satisfaire ils ont eu l’habileté de mettre au pont une stratégie mondaine à long terme, escaladant patiemment les échelons sociaux, visant et obtenant des postes d’influence dont ils se servent pour ouvrir des portes auxquelles il eût autrement été concevable de les voir même se présenter. Technique de la force du poignet pour des Rastignac sans panache.

  • Rapports (Carnets VI, 1983), Louis Calaferte, éd. L'arpenteur (Gallimard), 1996, p. 268

 

Situation (Carnets XIII, 1991)

La télévision est instrument d’émasculation. La télévision est faite pour que vous restiez des imbéciles mal informés et dociles. La télévision est la poubelle des pouvoirs.

  • Situation (Carnets XIII, 1991), Louis Calaferte, éd. L'arpenteur (Gallimard), 2007, p. 113

 

C’est aux nuls, aux impuissants et aux lèche-culs professionnels que profite en France le commerce du papier de librairie.

  • Situation (Carnets XIII, 1991), Louis Calaferte, éd. L'arpenteur (Gallimard), 2007, p. 226

 

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 17:37
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Klaas HendrikseAprès bien des hésitations, l’Eglise protestante des Pays-Bas vient d’autoriser Klaas Hendrikse à continuer à être pasteur et à prêcher bien qu’il proclame haut et fort son athéisme ! Il est vrai que cet athéisme est en partie relatif, mais ce qui a probablement décidé les responsables de l’église hollandaise c’est le fait que ce pasteur attire des foules (il attire aussi bien des critiques, évidemment).
 
Après la mort, il n’y a rien. La résurrection n’est qu’un mythe provenant d’antiques croyances liées au lever et au coucher de l’astre solaire. Jésus est certes une figure historique, il a sans doute été un personnage marquant, mais il n’a rien d’unique. Dieu n’existe pas, tout le démontre. Toutefois, il est possible de croire en un Dieu qui n’existe pas.

Le pasteur protestant qui professe ce credo sulfureux s’appelle Klaas Hendrikse. Agé de 63 ans, il est divorcé et père de deux enfants. Grand, mince, d’allure sportive, les cheveux blancs encadrant un visage bronzé – il revient d’Espagne où sa sœur a une maison –, c’est un homme posé et réfléchi. Ne craignant pas le potentiel explosif de l’oxymoron, il se définit comme un «croyant athée», et vit à Middelbourg, une charmante petite ville de 46 000 habitants, chef-lieu de la province de Zélande aux Pays-Bas. Depuis qu’il a fait son coming out mécréant dans un livre* publié en 2007, il est devenu un phénomène de société. Des journaux ont comparé sa situation à celle d’un boucher qui serait végétarien, ou d’un boulanger sans farine. On vient de tous les Pays-Bas, parfois par cars entiers, pour l’écouter prêcher à Middelbourg, ou à Zierikzee, l’autre paroisse dans laquelle il est actif.
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La première édition de son livre s’est envolée en une journée. La treizième sera bientôt disponible. 34 000 exemplaires ont été vendus. Un succès considérable pour un ouvrage de théologie.

Cette réussite a-t-elle fait réfléchir l’Eglise protestante néerlandaise? Après la parution du livre, elle a bien envisagé une action disciplinaire à l’encontre du pasteur. Bas Plaisier, secrétaire général de l’Eglise, a même sévèrement critiqué Klaas Hendrikse, qui traite selon lui la foi chrétienne comme un «dogme que l’on peut jeter avec les ordures ménagères». Mais le pasteur athée avait le soutien de ses paroissiens. Finalement, le 3 février dernier, les autorités ecclésiastiques ont décidé qu’il pouvait rester en service jusqu’à sa retraite en 2012. Klaas Hendrikse est donc libre de continuer à clamer, du haut d’une chaire, que Dieu n’existe pas. Un cas sans doute unique dans l’histoire des Eglises chrétiennes. Et une parabole de la postmodernité séculière, un régime dans lequel l’individu refuse désormais qu’une institution lui impose ses croyances, et préfère avancer sur les chemins de la spiritualité avec des questions ouvertes sur l’infini plutôt qu’avec un paquet encombrant de dogmes.

Klaas Hendrikse est satisfait. Il a atteint son but: susciter le débat. La décision historique de l’Eglise protestante néerlandaise montre, selon lui, que celle-ci commence à prendre acte de ce qui se passe dans la société. D’après une étude réalisée en 2006 par la chaîne de télévision œcuménique Ikon et l’Université libre d’Amsterdam, un pasteur sur six ne croit plus à l’existence de Dieu ou n’est plus certain d’y croire. Et des milliers de personnes quittent l’Eglise chaque année. La raison? «Il est devenu difficile de croire dans le Dieu du théisme, c’est-à-dire en un Dieu omnipotent, omniscient, omniprésent et personnel, dit Klaas Hendrikse. Bien qu’ils ne l’admettent pas forcément, de nombreux individus sont en fait athées.»

Athée, Klaas Hendrikse l’a toujours été. «Je suis né dans une famille non croyante, mais respectueuse des croyances des autres. La région dans laquelle j’ai grandi était très orthodoxe sur le plan religieux. J’étais fasciné et impressionné par ces chrétiens qui priaient, par leurs cérémonies. Pour moi, il était évident que Dieu n’existe pas, et je me demandais pourquoi autant de gens agissaient comme s’il existait.»
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A l’heure d’entrer à l’université, ce n’est pas la théologie qui intéresse Klaas Hendrikse, mais le business. Il fait ses études à l’Université de Nijenrode, spécialisée dans ce domaine. Puis il obtient une licence à l’Université du Michigan aux Etats-Unis. Et entame une carrière chez Xerox en 1973. Bientôt, il doute de la voie qu’il a choisie. «J’étais marié, j’aimais mon travail, mais il ne me comblait pas.» Klaas Hendrikse décide alors de commencer des études de théologie en 1977, tout en poursuivant son travail chez Xerox. «Je voulais comprendre pourquoi et comment on pouvait être croyant. Je ne songeais alors absolument pas à devenir pasteur. Mais la théologie m’a beaucoup intéressé et, à la fin de mes études, j’ai choisi de changer de profession.» Klaas Hendrikse quitte Xerox en 1983. En 1984, il est consacré pasteur. «Cette décision a été difficile à prendre, avoue-t-il. Mais j’étais convaincu que je pouvais trouver ma propre voie dans l’Eglise.» Comment celle-ci a-t-elle pu accepter de l’engager comme ministre alors qu’il était athée? «A l’époque, j’étais moins affirmatif qu’aujourd’hui sur cette question. Mais mes idées libérales étaient connues de mes professeurs. On m’a accusé plus tard d’avoir menti aux autorités de l’Eglise. Je n’ai pas menti. J’évitais simplement d’aborder le sujet. Et personne ne m’a demandé de parler de mes convictions religieuses lorsque j’ai été engagé.»

Klaas Hendrikse se rattache à l’aile libérale du protestantisme. Or la théologie libérale n’accorde qu’une valeur relative aux formules doctrinales traditionnelles, et donne une grande place à l’exégèse historique, archéologique et philologique de la Bible, interprétée en toute liberté. Pas étonnant dès lors que l’athéisme du pasteur de Middelbourg ait pu passer inaperçu. Et s’il nie l’existence de Dieu, Klaas Hendrikse se passionne pour les questions philosophiques et la spiritualité.

En devenant pasteur, l’ex-employé de Xerox n’avait pas pour but de convertir ses paroissiens à ses idées, mais de les aider à vivre. Dans ce contexte, les articles de foi traditionnels ne lui sont d’aucune utilité, dit-il. «Je ne crois pas aux réponses qui ne viennent pas de nous-même. Mais chacun peut essayer de trouver les réponses à ses questions existentielles à travers ses propres expériences. Je peux accompagner les gens sur ce chemin.»

Dans ses prêches, le pasteur essaie toujours de mettre en lien les textes des Evangiles avec la vie concrète de ses paroissiens. Demain, dimanche de Pâques, il leur expliquera d’abord d’où vient le mythe de la résurrection. Il dira ensuite que Jésus est mort, qu’il a été enterré, et qu’il n’est jamais sorti de sa tombe. Que les textes concernant la résurrection de Jésus n’ont rien à voir avec la réalité, mais avec l’expérience intime des disciples du Christ. «Les personnes décédées que nous avons aimées sont toujours vivantes, commente le pasteur. C’est ce que veulent dire ces textes.» Il y aura une Cène, qui ne renverra cependant pas au dernier repas que Jésus prit avec ses apôtres. «Cette célébration évoquera le lien qui unit les hommes entre eux.» Il priera cependant le Notre Père. «C’est une incohérence par rapport à mes idées, reconnaît-il volontiers. Mais je ne veux pas me débarrasser de cette prière. On peut remplir les mots qui la composent d’une signification qui va au-delà de leur sens littéral.»
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On ne se débarrasse pas si facilement du mot Dieu, même quand on est athée, et à plus forte raison lorsqu’on est pasteur. «Ce mot est important pour moi et il fait partie de ma vie, dit Klaas Hendrikse. Je n’ai aucune raison de l’évacuer. Mais je lui donne une nouvelle signification.»

«Je nie l’existence du Dieu théiste tel que le présente la tradition chrétienne, poursuit-il. En cela je suis athée. Mais je suis aussi un croyant. Après la phrase «Dieu n’existe pas», je ne mets pas un point, mais une virgule. C’est ce qu’il y a après cette virgule qui fait de moi un croyant.»

Le ministre établit une distinction entre la croyance et le fait de croire. «La croyance est une manière de parler, de dire les choses. En revanche, croire est une manière d’être, liée à la façon dont vous réagissez à ce qui vous arrive et à ce qui se passe autour de vous. C’est la capacité de transformer un événement quelconque en une expérience qui fait sens. Dieu n’existe pas, mais il «arrive». Croire, c’est avoir confiance, en vous-même, en d’autres personnes ou dans la vie.» Un tel Dieu est forcément très personnel. Dans l’optique de Klaas Hendrikse, il ne peut y avoir de discours général sur Dieu. «Chacun a son Dieu, et mon Dieu est différent du vôtre.»

L’affirmation selon laquelle Dieu existe est d’ailleurs davantage ancrée dans le paganisme que dans la Bible, remarque le pasteur Hendrikse. «Lorsque Dieu se fait connaître à Moïse dans le livre de l’Exode, il ne lui donne pas son nom. Il lui dit: «Je suis qui je serai.» Il ne s’agit pas d’un nom, mais d’une expérience humaine. Vers le VIe siècle avant Jésus-Christ, sous l’influence des peuples polythéistes, les Hébreux ont transformé cette expérience en un dieu.»
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«Je suis qui je serai»: le pasteur Hendrikse a traduit cette expression par «va, et j’irai avec toi». C’est en effet la promesse que Dieu fait à Moïse en le renvoyant vers le peuple hébreu afin de le faire sortir d’Egypte. «Dieu est ce qui accompagne les gens», conclut le pasteur. Mais ils doivent d’abord faire l’effort de bouger, de se mettre en route. Cela signifie: «Va, ne t’arrête pas, vis ta vie, fais face à tes craintes avec confiance.»

* «Geloven in een God die niet bestaat. Manifest van een atheïstische dominee (Croire en un Dieu qui n’existe pas. Manifeste d’un pasteur athée)», Ed. Nieuw Amsterdam.

Article lu sur Le Temps

Articles similaires :

5 Réponses à “Le pasteur qui ne croit pas en Dieu”
  1. jean claude jean claude dit :

    On peut concevoir que des pasteurs ou des prêtres ne croient plus en Dieu ; par contre peut – il exister une Eglise qui collectivement n’ait plus la foi?Je pense que non(mais ce n’est qu’un opinion) .
    Comme l’écrivait l’apôtre Paul(je cite de mémoire), si Christ n’est pas rescusité , vaine serait notre foi.

    D’ailleurs qu’est ce qui permet à ce brave homme d’écrire que tout démontre que Dieu n’existe pas ; nous savons depuis Kant que les preuves de son existence( ou de sa non existence ) ne sont pas recevables par la raison pure ; c’était l’erreur d’un Anselme de Cantorbury ou d’un Descartes de soustendre le contraire en apportant des preuves qui n’en étaient pas : mais cela fontionne également en sens inverse .Cette angoissante question formulée par Leibnitz « pourquoi quelque choe plutôt que rien » restera à jamais orpheline d’une réponse.
    C’est pour cela que notre foi s’exprime par le credo ( je crois ) et non pas je sais

    comme disait Jean Gabin c’est tout ce que je sais , mais ça je le sais !

  2. benoite benoite dit :

    Cet article met en évidence le doute que chacun traverse à un moment où à un autre, la fragilité et/ou l’isolement du pasteur, et dans le cas précis, la générosité et l’intelligence de de son église.

    en effet, le pasteur assure qu’il n’a pas la foi, mais ne démontre rien.
    son église a eu l’intelligence d’éviter le scandale, et de traiter le problème en douceur/diplomatiquement.
    plutôt qu’une mise à la retraite anticipée, elle laisse l’homme prendre ses responsabilités en quelque sorte et attendre la retraite.

    « ..Cette angoissante question formulée par Leibnitz « pourquoi quelque chose plutôt que rien » restera à jamais orpheline d’une réponse.
    C’est pour cela que notre foi s’exprime par le credo ( je crois ) et non pas je sais ».

    très juste.
    mais pour aller dans le sens de ce prêtre, on peut aussi rejoindre une autre pensée qui dirait quelque chose comme :
    « que dieu existe ou non, qu’importe ?
    l’essentiel est ce qui en reste ».

  3. La question de l’existence de Dieu ou non est une question qui est bien plus fine qu’il ne semble. Dieu n’est pas un objet ou un corps pour exister au sens commun du terme. Dieu est unique en son genre et il a un mode d’être qui est unique en son genre, comme source d’existence et non comme simplement existant en soi.

    La preuve d’Anselme de Cantorbery n’est pas bête du tout, et elle prouve au moins un aspect de l’existence de Dieu, celui d’un idéal pour l’homme, ce qui est déjà fondamental. Mais c’est vrai que cela ne justifie pas Dieu en tant qu’objet (si je puis dire) de la foi. Là c’est précisément une question de foi, une question subjective, qui n’appartient pas au champ de la preuve.

    J’ai essayé de préciser un peu ces intéressantes questions dans cet article que m’a commandé Laurent Gagnebin pour le mensuel Evangile et liberté.

  4. benoite benoite dit :

    « La question de l’existence de Dieu ou non est une question qui est bien plus fine qu’il ne semble »

    nul ne le contestera : il reste que nous faisons chacun un lecture à notre niveau, avec notre niveau de culture, nos perceptions..et notre sagesse parfois.
    la typologie de la foi me laisse perplexe, même s’ il y a une typologie aussi des visiteurs de musées..et sans doute parce qu’il est bien difficile de nous retrouver dans l’une ou l’autre catégorie tout au moins de manière définitive.
    par contre je me retrouve assez bien dans :
    « Dieu est unique en son genre et il a un mode d’être qui est unique en son genre,
    comme source d’existence, »
    c’est cela qui me semble fondamental,
    « et non comme simplement existant en soi ».

    « La preuve d’Anselme de Cantorbery n’est pas bête du tout, et elle prouve au moins un aspect de l’existence de Dieu, celui d’un idéal pour l’homme, ce qui est déjà fondamental »
    fondamental, et vital aussi à mon sens.

  5. Eric Eric dit :

    Juste une petite reflexion sur ce sujet, Dieu existe t’il?Ou est t’il bien plus que cela?
    C’est a dire est t’il l’existence meme!
    Nommer Dieu m’a toujours un peu ennuyé car pour moi il est bien plus que quelqu’un ou quelque chose que l’on pourrai nommer,c’est a dire enfermer dans un concept trop humain.
    Je pense que Paul dans sa vision premiere quand il dit que de Dieu, il voit un rien est tres juste.
    Nous en tant qu’etre crée nous pouvons etre nommés mais notre Createur?
    Personnellement Dieu pour ne pas l’enfermer dans mes propres idéaux ou concepts(toujours en mouvements) j’aime bien l’appeller « L’incréé » pour bien le demarquer de la creature.
    Mais je suis persuadé qu’il reste une part de lui en nous,une part incrée qui est a son image sans images.
    Donc on pourrait presque dire que Dieu n’existe pas (dans le concept ou l’image que l’on se fait de lui) mais qu’il EST L’EXISTENCE MEME!Et donc bien present dans la creation mais sousjacent a celle ci et faisant en fait sa vrai nature (que l’on a tendence a oublier malheureusement).

    Donc Dieu EST.
    Je crois que dans la Bible on parle de la pierre angulaire.

    Voila ma petite reflexion a ce sujet.

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 13:27
Colloque international Marguerite Porete

Programme

Paris, 30 mai-1er juin 2010

Lundi 31 mai

Reid Hall, 4 rue de Chevreuse, 75006 Paris

 

  • 9h 15 : Accueil des participants

  • 9h 30 : Nicole Bériou (Lyon 2, IUF et EPHE), « Introduction »

  • 10h-13h : Contexte

  • John Van Engen (University of Notre Dame), « Marguerite of Hainaut and the Medieval Low Countries »

  • Lydia Wegener (Thomas-Institut der Universität zu Köln), « The Supposed Interrelations Between Marguerite Porete, the ‘Mirror of Simple Souls’, and Meister Eckhart – Some Remarks about the Limits of a Historiographical Concept. »

  • Olivier Boulnois (EPHE-CNRS), « Qu’est-ce que la liberté de l’esprit ? »

  • 14h-18h :  Approches philosophiques et littéraires

  • Jean-René Valette (Université Bordeaux 3), « Marguerite Porete et la littérature courtoise »

  • Andrea Robiglio (Rijksuniversiteit Groningen - GAS), « La ‘quaestio de nobilitate’ chez Marguerite Porete »

  • Camille de Villeneuve (EPHE), « Au-delà de la dette: la construction d’une réciprocité amoureuse dans le Mirouer »

 

Mardi 1er juin,

Amphithéâtre François Furet, EHESS, 105 Bd. Raspail, 75006 Paris

 

  • 9h 30-13h : Le procès

  • Julien Théry (Université de Montpellier 3 – CNRS), « Philippe le Bel, la papauté et la répression des hérésies »

  • Sean Field (University of Vermont), « Guillaume de Paris’s Prosecution of Marguerite Porete »

  • Robert E. Lerner (Northwestern University), « Return to Philadelphia:  A reconsideration of Guiard of Cressonessart »

  • 14h-16h Transmission textuelle

  • Marleen Cré (Universiteit Antwerpen), « The Mirror of Simple Souls in Middle English revisited : M.N., Walter Hilton and Julian of Norwich »

  • Dávid Falvay (ELTE, Budapest), « The Two Italian Version of the Miroir and its Hungarian Connections »

  • 16h15-18h : Table-ronde conclusive

 

Colloque organisé par Sean Field (Vermont), Robert E. Lerner (Northwestern), Elsa Marmursztejn (Reims-IUF) et Sylvain Piron (EHESS)

 

Financements : CNRS, Institut universitaire de France, Centre de recherches historiques (UMR 8558 CNRS-EHESS).

Dimanche 30 mai

 Une session sera commune au colloque à celui de la Meister-Eckhart-Gesellschaft (Treffpunkt Paris, 1310:  Marguerite Porete, Dante, Lullus, Eckhart), Maison Heinrich Heine, Cité universitaire internationale, 27C Bd Jourdan, Paris :

  • William J. Courtenay (University of Wisconsin), « The University of Paris in 1310 »

  • Marie-Anne Vannier (Université de Metz), « Les études eckhartiennes en France »

 

Vendredi 28 mai

Musée de Cluny, 12h30-13h30 : lecture de textes de Marguerite Porete et de Maître Eckhart par l’association Sorbonne sonore ;  présentation par Ruedi Imbach et Sylvain Piron

 

Argument

Marguerite Porete est l’un des auteurs les plus importants du Moyen Age, mais aussi l’un des moins reconnus et des plus incompris. Tout ce que l’on connaît d’elle se résume à son livre, le Miroir des simples âmes, et à son procès, au terme duquel elle fut brûlée en place de Grève, le 1er juin 1310. Sept siècles plus tard, il est indispensable non seulement de lui rendre hommage, mais surtout de restituer la place qui est la sienne dans l’histoire de la culture médiévale. Afin de parvenir à une meilleure compréhension de cette femme hors du commun, des chercheurs internationaux de différentes disciplines (histoire, littérature et philosophie) se pencheront sur un dossier qui vient de connaître de nouvelles avancées.

Le Mirouer des simples âmes anéanties est l’un des chefs-d’œuvre de la littérature française médiévale. Sous la forme d’un dialogue entre Amour et Raison, il décrit le cheminement spirituel d’une âme qui s’anéantit en s’abandonnant totalement à Dieu, dans un état d’innocence et d’indifférence, au monde comme à elle-même. Le thème de la liberté obtenue par les âmes ainsi « affranchies » et « désencombrées d’elles-mêmes » choqua les autorités ecclésiastiques. Le livre fut tout d’abord condamné et brûlé à Valenciennes par l’évêque Gui de Cambrai, entre 1296 et 1306, et Marguerite fut sommé de cesser d’enseigner et d’écrire. Elle continua cependant à faire circuler le Miroir, en obtenant l’appui de certains prélats et théologiens. Arrêtée, elle fut remise à l’inquisiteur à Paris en 1308. Tandis qu’elle refusait de prêter serment et de parler pour sa défense, l’inquisiteur fit examiner son ouvrage par une commission de maîtres en droit canon et en théologie, qui jugèrent hérétiques plusieurs articles extraits du livre. Elle méritait donc d’être considérée comme hérétique relapse. Lors d’une dramatique cérémonie publique, elle fut remise à la justice séculière le 31 mai 1310, et le prévot de Paris la fit brûler en place de Grève le lendemain. Huit décennies après l’arrivée en France des premiers inquisiteurs, et au milieu de la campagne lancée par Philippe le Bel contre les Templiers et d’autres ennemis de la couronne, il était sans précédent qu’une femme soit brûlée pour hérésie à Paris. L’événement fit une forte impression sur les chroniqueurs contemporains, mais il avait son utilité pour les responsables ecclésiastiques. Le treizième siècle avait connu une floraison d’écrits religieux en langues vernaculaires produits par des femmes (nonnes ou béguines), mais même des auteurs controversés comme Hadewijch et Mechtild de Magdebourg avaient pu éviter de se trouver aux prises avec l’inquisition La condamnation des écrits hétérodoxes de Marguerite permirent de justifier la condamnation des béguines et de la théologie féminine, à l’occasion de plusieurs décrets pris lors du Concile de Vienne (1311-1312).

Les accusateurs de Marguerite ne parvinrent cependant pas à détruire son livre. Il continua à circuler en français et fut traduit en anglais, latin et italien au cours des siècles suivants. Le Miroir fut une lecture importante dans la mystique anglaise du Moyen Age tardif ou pour Marguerite de Navarre au XVIe siècle. Des ecclésiastiques le lirent et le commentèrent, remarquant parfois sa complexité et ses audaces, mais en le glosant de façon à faire ressortir son utilité et son intérêt pour les plus avancés spirituellement. Le nom de Marguerite fut cependant disjoint de son texte et presque oublié. Ce n’est qu’en 1965 que Romana Guarnieri édita le texte français et prouva qu’il était l’œuvre de Marguerite Porete. Depuis lors, des chercheurs en Europe et en Amérique du Nord ont soumis le Miroir à de multiples lectures, découvrant dans ce livre une combinaison remarquable d’innovation théologique, de créativité poétique et d’éloge de l’accomplissement religieux personnel hors du contrôle ecclésial. À ce jour, les approches littéraires et théologiques du texte ont  prédominé sur les approches historiques et philologiques, qui n’ont pas encore exploité l’ensemble des données concernant sa vie et sa confrontation avec les autorités. La connaissance que l’on a de l’existence de Marguerite, de la transmission de son œuvre et de son procès n’a guère progressé depuis les travaux pionniers de Robert Lerner dans les années 1970 et l’édition des pièces du procès et de la traduction latine du Miroir par Paul Verdeyen en 1986. Il y a pourtant matière à lancer de nouvelles études, dans différentes perspectives.

La découverte la plus importante de ces dernières années est dûe à Geneviève Hasenohr qui a identifié des extraits du Miroir dans un manuscrit de Valenciennes (Bibliothèque municipale, 239). Cette version paraît plus proche de l’original que l’unique manuscrit complet de la version française connu à ce jour (Chantilly, 157), lequel représente une version linguistiquement mise à jour au XVe siècle et diffusée dans la région d’Orléans. S’appuyant sur cet article, Robert Lerner a démontré que la traduction en moyen anglais est sans doute plus proche du texte original que le manuscrit de Chantilly, qui a été pour l’instant été pris comme référence par toutes les études antérieure. Cette révision doit conduire historiens et philologues à reprendre à nouveaux frais les questions de la genèse du texte, de sa tradition manuscrite et de sa réception dans les différentes langues européennes.

De même, il reste encore beaucoup à faire pour situer plus précisément Marguerite dans le contexte intellectuel de son temps. Écrit par une femme, en langue vernaculaire, sur un mode narratif et poétique et selon une logique non aristotélicienne, le Miroir est aux antipodes des canons de la théologie universitaire. L’incompréhension de la faculté de théologie était prévisible. Pourtant, certains théologiens, dont Godefroid de Fontaines, avaient auparavant donné leur approbation au texte. Une lecture minutieuse de l’œuvre, resituée dans ses contextes intellectuels pertinents, devrait permettre d’apporter de nouvelles lumières sur l’éducation littéraire, philosophique et théologique de Marguerite. Enfin, sa condamnation demande à être examinée dans le contexte des nombreux procès politiques et religieux intentés sous le règne de Philippe le Bel.

 

Bibliographie indicative des travaux sur Marguerite Porete et le Miroir des simples âmes

(préparée par Sean Field et Sylvain Piron)

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Bertho, Marie, Le Miroir des âmes simples et anéanties de Marguerite Porete : une vie blessée d’amour, Paris:, Larousse, 1993, 169 p.

Bérubé, Camille, « Amour de dieu chez Duns Scot, Porete, Eckhart », in Id., L’amour de Dieu. Selon Jean Duns Scot, Porète, Eckhart, Benoît de Canfield et les Capucins, Roma, Istituto storico dei Cappuccini, 1997.

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