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Ecosia : Le Moteur De Recherch

19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 22:41
Daseinsanalyse - [ Traduire cette page ]
... a décidé de ne pas traduire le mot « Dasein » tout d'abord pour sauvegarder le sens intime que lui confère toute la pensée heideggérienne, ensuite pour ...
www.daseinsanalyse.be/pagina.htm - En cache - Pages similaires

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 16:18
philosophe clément rosset
Dailymotion - l'idée philosophe de clément rosset - une vidéo ...
postréalisation : otto k. (2009.04) http://nordexpress.blogspot.com/ autoprésentation ottoquintessenciée de : clément rosset.
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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 15:36

Ma philosophie est la philosophie de Nietszche, qui est une philosophie de la vie et de l'espérance. Nietzsche était, sous bien des égards, misanthrope. Surtout, il voit l'homme essentiellement comme un menteur, qui a secrété comme moyen de défense une culture du faux, comme d'autres espèces animales ont sécrété d'autres systèmes de défense, d'ailleurs dans une stupéfiante variété.

 

.

 

Nietzsche ne croit pas à l'homme; mais il croit à la vie. La lecture que j'en ai fait m'a convaincu que sa position était juste.

 

.

 

Il dit qu'il n'y a pas d'espèces qui n'ait donné vie à une autre supérieure et que l'homme est une passerelle entre l'espèce qui le précède et celle qui le suit. C'est cela, l'explication du surhomme et non pas le détournement qu'en ont fait les nazis. C'est aussi la raison qui fait que le surhomme demeure une notion philosophique parfaitement respectable.

 

.

 

Dans le sens nietzschéen, oui je suis misanthrope; dans le sens des oui-ouistes de médiapart (*) , non, je ne le suis pas.

 

 

 

.

 

jpylg

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(*) Même si j'emmerde 99% de ces oui-ouistes 

 


 

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 12:11
précision - MEDITER faute de mieux
... sommités comme Tchouang-tseu, Nagarjuna, Maître Eckhart et Ibn Arabî et, d'une certaine façon, Kant (lorsqu'il est bien compris, ce qui est rare, disait Fichte) et aussi Schopenhauer, ce constructeur de pont entre Kant et Bouddha. ...
MEDITER faute de mieux - http://fautedemieux.over-blog.com/


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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 10:11
La méchanceté, le magazine littéraire n° 488 juillet août 2009 106 ...
Walf Fadjri - Dakar,Senegal
Jean-Paul Sartre renouvelle la question du mal en inventant la figure du 'salaud'. Ce dernier, ne remettant jamais en cause le monde ni sa personne, ...
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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 09:46
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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 19:24
 1°link

 2° http://www.dailymotion.com/video/xnds8_karen-mul

Lien avec une version un peu différente mais de trés bonne qualité visuelle et acoustique .


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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 18:24
Une vidéo du légendaire oarfish.

http://www.youtube.com/watch?v=gUaL6hHluZ8




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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 17:49
Régalec
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Wikipédia:Lecture d'une taxobox Comment lire une taxobox
Regalecus glesne
 Le roi des harengs
Le roi des harengs
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Osteichthyes
Classe Actinopterygii
Sous-classe Neopterygii
Infra-classe Teleostei
Super-ordre Lampridiomorpha
Ordre Lampridiformes
Famille Regalecidae
Genre Regalecus
Nom binominal
Regalecus glesne
Ascanius, 1772

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Le régalec (Regalecus glesne) dit roi des harengs ou ruban de mer est un poisson étrange de 5 à 8 mètres de long, de la famille des régalécidés. Il est caractérisé par sa nageoire dorsale colorée dont les premiers rayons partiellement libres sont très longs. De plus leurs nageoires ventrales sont constituées d'une paire de longs rayons non segmentés. Comme pour les autres poissons de cette famille, les jeunes ont un aspect très différent des adultes. Les œufs et les larves font partie du plancton[1].

Il peut atteindre une taille maximum de 11 mètres, pour un poids de 270 kg. C'est le plus long des poissons osseux, le plus grand et le plus lourd de tous les poissons étant le requin baleine (qui est un poisson cartilagineux). On trouve le régalec dans l'océan Atlantique nord, mais il semblerait plus largement répandu car on en a retrouvé aussi en Indonésie[1].

Sommaire

[masquer]

Légende [modifier]

Les marins ont longtemps pris le régalec pour une sorte de serpent marin. Son aspect étonnant, sa rareté et ses couleurs ont suscité chez les marins et pêcheurs des histoires et des superstitions. On le prenait par exemple pour un roi qui guidait les harengs et les saumons lors de leurs migrations[1]. En réalité, c'est un animal non agressif malgré des traits de monstre : yeux protubérants, nageoire dorsale rouge et brillante. Et pourtant il n'est pas gêné par la présence de plongeurs qui peuvent même le caresser.

À Taïwan, il a le surnom de « poisson séisme » (地震魚 dizhenyu) car les rares fois où les pêcheurs en ont découvert, c'était peu après un tremblement de terre dont l'épicentre se situait en mer. L'interprétation populaire est que les poissons remontent vers la surface dérangés par les secousses, mais la relation possible entre ces deux évènements n'a pas encore fait l'objet de recherche scientifique[2].

Photos [modifier]

Liens externes [modifier]

Notes [modifier]

  1. abc Le Monde animal en 13 volumes éd. par B. Grzimek, t. V : Poissons 2 Amphibiens, chapitre I par Werner Ladiges, p. 23, Ed. Stauffacher, Zurich, 1974 (ISBN 3287002066)
  2. Taiwan fish database, Academia Sinica [archive]
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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 17:29
Philosophie
Le retour des sagesses antiques
JEAN-MICHEL BESNIER

Stoïcisme, épicurisme, pensées orientales : le versant moral de ces doctrines anciennes passait souvent pour incompatible avec le modernisme de la pensée. Leur retour en grâce auprès de philosophes aujourd'hui très lus et très commentés est-il le signe d'une désillusion ?

Les philosophes ont toujours été ambigus à l'égard des idéaux de sagesse. Ils en poursuivent le but, tout en se disant que, l'ayant atteint, ils cesseraient d'être ce qu'ils sont. On est philosophe parce qu'on aime la sagesse, mais si on la possédait, on ne le serait plus : on rejoindrait la condition des dieux qui, comme dit Platon, n'ont nul désir d'être sages puisqu'ils le sont ; ou bien, celle des ignorants qui se croient bêtement pourvus de toute la sagesse du monde. La position est difficile : il faut aimer la sagesse sans vouloir être comblé par l'objet de son amour. Le résultat est que la plupart des philosophes aiment en réalité la philosophie, et non pas la sagesse. Ils choisissent la tension du désir qui les maintient éveillés à la vie, contre l'apathie qui caractérise la situation des dieux, ou bien l'hébétude qu'ils prêtent aux niais. Ce choix est d'ailleurs fréquemment dirigé contre ces derniers : en effet, le philosophe réserve volontiers la sagesse aux pauvres en esprit, à ceux qui se maintiennent dans une plate acceptation du monde tel qu'il va.

C'est ainsi que l'on oppose, un peu facilement, la perspective des Occidentaux à la voie suivie par les Orientaux. L'inassouvissement, cet insatiable désir d'excellence, serait, en Occident, le moteur même des progrès tant intellectuels que moraux. Pour les Orientaux, la satisfaction et la contemplation des choses telles qu'elles sont justifieraient leur immersion dans un donné naturel intangible. Autrement dit : c'est parce que l'Occident évite d'être sage qu'il fait l'histoire, alors que l'Orient stagne en prêchant la réconciliation avec le monde.

Ne sommes-nous pas ici dans l'ordre du lieu commun, qu'un système comme celui de Hegel a contribué à figer ? La philosophie serait fille d'Eros, ce dieu du désir constamment à vif. La sagesse, elle, serait irrémédiablement plate puisque, de son propre aveu, il s'agit de s'interdire d'avancer dans le monde avec des idéaux dans la tête, selon la description qu'en propose François Jullien (Un sage est sans idée, Seuil, 1998). Les Grecs ont inventé la philosophie, explique Hegel, en découvrant la subjectivité et la liberté ; les Chinois en furent bien incapables, parce qu'ils n'avaient d'autre souci que de se fondre dans l'ordre naturel. Cette opposition a longtemps formé la base de la culture de « l'honnête homme » occidental et, jusqu'à une date récente, elle conduisit à reléguer l'aspiration à la sagesse dans le domaine du mystico-religieux.

Pour un Occidental, faire de la philosophie, c'était entreprendre d'interpréter le monde aux fins de le transformer. Et c'est pour cette raison que, dès la Renaissance, la part des sciences et des techniques avait fini par croître dans les préoccupations des philosophes. La sophia appelait le savoir encyclopédique. Ni le bonheur ni la sagesse n'étaient objets de la réflexion philosophique occidentale. Ils suggéraient l'ennui, la négation de l'histoire et la glaciation de l'intelligence. Jusque dans les années 70, l'idée selon laquelle le philosophe devait tâcher de répondre à la question : « Comment faut-il vivre pour être en accord avec soi-même et avec les autres ? » était proprement refoulée. Le slogan de 68 - « Soyez réaliste, demandez l'impossible » - était alors autrement plus engageant que le prêchi-prêcha des éthiciens patentés. Pourquoi les choses ont-elles changé ? Pourquoi n'est-il plus incongru, à présent, de proclamer son désir d'une sagesse aboutie ?

Tous les sages sont dans la nature, mais assez peu dans l'histoire. On peut leur en faire reproche tant que les espoirs d'une vie meilleure sont confiés à l'avenir et qu'il semble nécessaire d'aller de l'avant. Mais on les en félicite plutôt quand vient le temps de la désillusion et avec lui, le souci de s'accrocher davantage au présent tel qu'il est. C'est d'abord ce changement d'attitude à l'égard de l'histoire qui pourrait expliquer l'actuelle réhabilitation du bonheur et de la sagesse.

Philosopher, d'Epicure à Sartre

Lorsque le philosophe Clément Rosset en appelle à la « démobilisation », dans un article de la revue Critique (février 1978), il rend emblématique le retour à Epicure auquel il invite : philosopher, c'est se guérir de la folie qui porte à croire qu'on peut maîtriser le cours des choses, suggère-t-il, c'est donc apprendre à se moquer des engagements de toutes natures. Si l'histoire n'est que la répétition des mêmes souffrances, comme le soutient Schopenhauer, il vaut bien mieux tenter de la neutraliser. Comment ? Par une ascèse qui empruntera ses modèles aux sages de l'Antiquité - à ceux qui ne se mettaient pas en tête de s'occuper de ce qui ne les regardait pas.

Voilà comment s'est réalisée la conjonction de plusieurs facteurs, qui ont trouvé un énoncé provocateur dans un mot d'ordre antisartrien : « Il faut désespérer Billancourt. » Parmi ces facteurs : l'annonce de la fin des systèmes - ces « grands récits », comme les nommait Jean-François Lyotard - qui justifiaient l'évolution du monde, prescrivaient des programmes d'action et assignaient à l'histoire une fin. Que de bruit, depuis la fin des années 80, autour du thème hégélien de la « fin de l'histoire » ! Pensez donc que les valeurs occidentales, pour lesquelles a oeuvré la philosophie depuis Platon, sont en passe de triompher à l'échelle de la planète. Cette conquête, dont la « mondialisation » offre une vision moins apaisante, conduit à concevoir une suppression progressive des conflits et l'entrée dans une ère où il pourrait faire bon gérer son temps, c'est-à-dire : vivre au rythme du retour naturel des saisons.

Le paradoxe n'est qu'apparent : une fois l'histoire achevée, c'est le temps qui est restitué aux hommes et, avec lui, la communication dont l'« amitié » (philia) figurait, chez les Anciens, l'idéal. Dans ce contexte, il s'agira bien sûr de conjurer l'ennui, mais l'amour, la fête ou le jeu y contribueront, disent les disciples de Kojève. En tous les cas, la perspective d'une réconciliation des hommes avec le monde est bel et bien ouverte, et n'est-ce pas ce que, depuis toujours, on traduit par « sagesse » ? Quelle tâche revient aux philosophes, dans cette perspective ? D'abord, il leur faut démontrer que l'histoire est bel et bien achevée et que la philosophie s'est enfin transmuée en sagesse. Ensuite, il leur faut convaincre l'homme du troisième millénaire qu'il doit vivre au présent et cesser d'espérer en un avenir meilleur.

Voilà ce qu'André Comte-Sponville appelle éloquemment le « Dés-espoir » c'est-à-dire au sens propre, l'absence de tout espoir (qu'il n'assimile pas à la détresse morale). Selon lui, ce « Dés-espoir » n'est plus la faiblesse des laissés-pour-compte, mais une vertu majeure qui nous tourne vers un présent éternel, seul susceptible de satisfaire l'appétit du bonheur.

Un autre facteur a contribué à rendre désirable le « gai désespoir » des sages d'aujourd'hui : l'exigence de rendre ses droits à l'individu tellement malmené par les totalitarismes du vingtième siècle. Theodor Adorno expliquait, dans les années 60, que rien n'était plus urgent, après Auschwitz, que de « sauver l'individu ». Cela signifiait l'abandon des projets collectifs, dont les philosophes avaient pourtant toujours voulu se mêler. Le message pouvait être reçu comme une incitation à renouer avec les impératifs du « souci de soi » des Anciens. On sait comment Michel Foucault finit par engager ses lecteurs dans cette voie. Pythagore et Bouddha, Epicure et Zénon apportent désormais leur concours aux chercheurs de sérénité qui ont compris qu'on ne saurait mieux flatter l'individu qu'en le tournant vers lui-même, et avant tout vers son corps.

De la sagesse austère à la maîtrise de son corps

Le « souci de soi » est en effet le prétexte à célébrer le culte du corps. Nombreux sont aujourd'hui les livres de philosophes ou de romanciers (de Michel Onfray à Paul Audi, en passant par Michel Houellebecque) qui affrontent l'imprévisible inertie que représente le corps. Avec eux, la représentation d'une sagesse austère, qui refoulait la sensualité et désignait le corps (sôma) comme le « tombeau » (sêma) de l'âme, n'est désormais plus de mise. De ce point de vue, notre époque consacre le renversement du platonisme et de ses avatars chrétiens : le sage n'emprunte plus ses traits au saint. C'est sans doute pourquoi l'hédonisme contemporain assimile aisément les leçons de vertu qui se réclament de la sagesse des stoïciens, des épicuriens ou des bouddhistes, dans la mesure où elles ont en commun d'inviter les hommes à ne pas se laisser imposer leur corps comme une fatalité, mais au contraire à le maîtriser par des exercices, par la concentration de l'esprit ou par une ascèse toute hygiénique. Le sage sait jouir de lui-même et se prévenir des excès qui pourraient l'enchaîner à ce qu'il y a de plus animal en lui. Le message passe très bien et conforte les aspirations contemporaines au bonheur. Voilà pourquoi il n'est plus incongru qu'un philosophe verse dans l'oenologie ou la gastronomie et vienne encenser dans les médias La Mettrie plutôt que saint François d'Assise.

La sagesse antique reste de toute façon une caution pour l'art de jouir : elle fait devoir de s'efforcer à l'« autarcie » ou même à cette absence de troubles et de douleurs qu'Epicure nommait « ataraxie ». Reste que ses recommandations empruntent moins facilement la voie des traités ou des manuels d'antan. Pour être comprise, il lui faut davantage d'incarnation. Le sage touche le public en livrant, par exemple, le récit de quelque expérience-limite qui l'a ramené à l'essentiel, ou bien en préconisant l'exercice (askésis) qui invite au contrôle du souffle, à la régulation des mouvements sinon à l'auto-hypnose. Sagesse nietzschéenne qui retrouve dans le corps le foyer de toute volonté ou bien sagesse bouddhiste qui concentre sur lui les forces de l'esprit : l'ascèse polarise dans les deux cas sur le Moi, qu'elle finit éventuellement par laisser échapper ou diluer dans le Grand Tout. Comme le dit Swami Prajnanpad : « Un sage est celui qui, ayant transcendé toutes les différences et les changements, est devenu un avec le tout. C'est pourquoi il est l'ami de toutes les créatures et n'est l'ennemi de personne. Il aime la créature la plus insignifiante comme lui-même, parce qu'il est un avec la création » (cité par A. Comte-Sponville in De l'autre côté du désespoir, Ed. Accarias L'Originel, 1997).

Gréco-latins ou orientaux, les modèles de sagesse privilégiés de nos jours ne s'embarrassent pas d'orthodoxie. Nos contemporains font leur miel de tous les maîtres ès désillusion que les traditions ont portés. Cela ne les empêche pas parfois de se fermer à l'ironie cultivée jadis par les philosophes inspirés par Socrate et de céder à l'esprit de sérieux. Sénèque ou Montaigne, Lao-Tseu ou Swami Prajnanpad : c'est tout un pour les inviter à « entrer dans le courant » et à cesser de s'agiter vainement. Faire choix de la non-histoire, par là même briser le cercle de la violence en se refusant à l'action qui appelle généralement une dramatique surenchère, telle est la condition pour échapper au tragique de l'existence humaine.

Car c'est là peut-être ce que révèle l'engouement des hommes d'aujourd'hui pour ces figures intellectuelles qui annoncent l'heure de la sérénité : une soif d'échapper à la douleur d'exister, un désir d'écarter les manifestations de la finitude, telles que la vieillesse ou la mort. Car on peut bien se mettre à l'écoute des sages les plus rigoureux et se montrer douillet et timoré dans la vie. Que cherche-t-on surtout auprès de Sénèque ? Assurément moins à apprendre à mourir qu'à tempérer la fuite en avant qui rend l'existence absurde. Et chez les maîtres du Tao ? Sans doute moins des leçons de stratégie pour asseoir son pouvoir dans un monde incertain que des encouragements à résister, en adoptant le principe plus ou moins bien compris du « ne rien faire » (wu-wei).

Dans ses Réflexions sur la sagesse (Fayard-Le Pommier 1999), l'auteur du présent article a tenté d'exprimer ses réserves à l'égard d'une sagesse qui aiderait à « percevoir le monde tel qu'il est, comme le meilleur des mondes possibles » (P. Lévy, World philosophie, Odile Jacob, 2000). Ce n'est pas qu'il faille à tout prix, pour se sentir exister, jeter du sel sur les plaies, mais force est de reconnaître, selon lui, que nombre d'éloges contemporains de la sagesse sont impuissants à soulager ceux que la vie rudoie réellement. Le monde requiert plus que jamais l'indignation du philosophe et il s'agit de faire droit aux réprouvés qu'il n'est pas capable d'abriter. A quoi servirait de se prétendre réconcilié avec lui, au prix d'une cécité à l'égard de ses injustices et de sa folie ?

La sagesse porte naturellement à l'abstraction : elle séduit qui peut prendre de la hauteur, relativiser ou mettre en perspective les petits inconvénients de son existence. La sagesse est toujours désabusée et on lui fait en général mérite d'encourager à se contenter de peu : surtout, elle attire ceux qu'effarouchent l'enthousiasme et l'impatience de la jeunesse. Contre elle, pourquoi ne pas relire L'Eloge de la folie d'Erasme, plutôt que les Entretiens de Confucius ? Pourquoi ne pas rejeter comme malsaine l'autosatisfaction de Sénèque, à la veille de mourir : « La vie a jeté son écume, les passions indomptées d'une ardente jeunesse sont bien amorties ; peu s'en faut qu'elles ne soient éteintes. »

A la recherche des « bricoleurs d'existence »

Une sagesse intemporelle, telle que celle de Sénèque ou du Bouddha, peut certes satisfaire des intérêts esthétiques, mais elle convient peu à celui qui entend encore agir dans le monde. On dira peut-être que ce n'est pas être sage que de prétendre peser sur ce qui ne dépend pas de soi. Mais du moins est-ce vivre humainement que le vouloir. A une lénifiante conception du monde, on préférera l'art de ces bricoleurs d'existence qui ne sont pas si pressés d'abdiquer les embardées du quotidien.

Par « bricoleurs d'existence », on désigne ces hommes et ces femmes qui donnent le sentiment de savoir-vivre à propos, sans appliquer de règles ou se soumettre à quelque dogme. Ils n'ont pas de but bien arrêté, mais paraissent suivre un chemin. Ils acceptent que le monde soit chaotique et en tirent même argument pour revendiquer leur liberté. Les livres de sagesse les laissent de marbre, car ils n'entendent pas obéir à quelque idéal de vie ou se laisser impressionner par quelque modèle de vertu. Les leçons édifiantes ne les intéressent pas. Seul leur importe de vivre dignement, c'est-à-dire en ayant part aux joies et aux peines qui font l'existence de chacun.

On trouve la description de ces sages non canonisés par les traditions intellectuelles dans les récits de vie, véridiques ou fictifs, auxquels savent recourir les écrivains. Le théâtre de Tchékhov fourmille, par exemple, de ces personnages qui avouent leurs faiblesses et témoignent aussi de leur courage. L'émotion qu'ils suscitent, la sympathie, la tendresse ou la solidarité que l'on éprouve pour eux expriment, mieux que tous les traités de savoir bien-vivre, les ressorts d'une sagesse dénuée d'abstraction. Bref, ils sont en phase avec ceux qui vivent mal et qui recherchent chez leurs semblables des raisons de persévérer. Eux, du moins savent ce qu'échouer veut dire et, à cet égard, ils peuvent « émouvoir » - c'est-à-dire : mobiliser les « paumés » d'aujourd'hui. N'est-ce pas de leur exemple qu'ont le plus besoin les « insensés », ceux qui endurent leur vie sur le mode de la culpabilité et de la démission ? Quel avantage ont-ils sur les philosophes ? Ils sont ce qu'ils font et non ce qu'ils disent. Et ils font de leur mieux pour ne pas se laisser enfermer dans un quelconque destin. Parce qu'ils sont sans parole, ces sages-là sont immédiatement compris des gens ordinaires. Ils n'ont d'exceptionnel que leur appétit de vivre envers et contre tout, en dépit de l'adversité.

Où trouver trace de ceux qu'on vient de décrire comme des « bricoleurs d'existence » - ces obscurs qui font leur vie avec ce qu'ils ont, en grapillant ce qu'ils n'ont pas, sans se réfugier derrière une métaphysique ou une conception du monde apaisante ? Et pourquoi les compter parmi les « sages » ? L'homme du commun décèle chez eux un savoir-exister qui force son admiration. Il leur envie le jugement sûr dont ils témoignent et leur aptitude à appréhender les situations. Encore une fois, ces sages ne se trouvent pas dans les livres, mais au mieux dans la mémoire collective. Aristote a jadis nommé « prudence » la qualité qu'on leur reconnaît et il l'a définie par la disposition « à choisir et à agir concernant ce qu'il est en notre pouvoir de faire et de ne pas faire ». Loin d'être sur la réserve et d'anesthésier en lui le désir d'agir, l'homme prudent, au sens d'Aristote, s'enfonce dans les contingences, dans le marécage des incertitudes qui caractérisent un monde humain et que cherche à fuir le sage traditionnel.

Ce prudent-là ne cherche pas à se soustraire au risque d'échouer ni ne se déclare, comme le disciple de Bouddha, « l'ami de toutes les créatures ». C'est en quoi il incarne, aux yeux des autres, la dignité du métier de vivre. Primo Levi, dans Si c'est un homme, a dépeint quelques-uns de ces sages, exempts de toute morale aseptisée et arqueboutés contre la tentation de succomber. Parmi les déportés qu'il côtoyait à Auschwitz, Alberto : « Il a compris avant tout le monde que cette vie est une guerre ; il ne s'est accordé aucune indulgence, il n'a pas perdu de temps en récriminations et en doléances sur soi ni sur autrui, et il est descendu en lice dès le premier jour. Il a pour lui l'intelligence et l'instinct : il raisonne juste, souvent il ne raisonne pas et il est quand même dans le vrai. » Aux antipodes de la « déprise » et du « culte du néant » qui l'accompagne souvent, une sagesse rageuse, obstinée et généreuse, finalement en phase avec cette philosophie qui voulait transformer le monde.


Jean-Michel Besnier


Philosophe, directeur du département des sciences humaines et sociales à l'université de Compiègne. Dernier ouvrage paru : Réflexions sur la sagesse, Le Pommier, 1999.



André Comte-Sponville ou le bonheur du désespoir


Après vingt ans d'enseignement secondaire et universitaire, André Comte-Sponville a accédé, en 1995, à une notoriété exceptionnelle pour un philosophe : son Petit traité des grandes vertus a connu une diffusion exceptionnelle qui lui a permis d'entrer dans le club très réduit des écrivains qui vivent de leur plume. Toute son oeuvre est tournée vers l'idée que la valeur de la philosophie réside dans sa capacité à nous rendre heureux et sages. Pourtant, ce bonheur est précédé de ce qui apparaît comme son contraire, le désespoir radical. L'homme qui pense aujourd'hui ne peut en effet que constater l'échec de la pensée : Dieu, la vérité, l'amour et la morale n'ont pas de fondement assuré. « C'est ce qui voue la pensée au désespoir et la vie au tragique » (Valeur et Vérité). Cependant, ce désespoir n'a rien à voir avec une souffrance. La cause de la déception, c'est l'espoir. L'homme sans espoir est aussi sans crainte, il est donc prêt à la béatitude. La pensée de Comte-Sponville est, il n'a cessé de l'affirmer, strictement matérialiste : en cela, elle se distingue de l'humanisme dont des auteurs comme Luc Ferry peuvent se réclamer.

Ses références favorites sont prises chez Spinoza et Epicure. Mais il cite aussi Pascal, et plus récemment, des textes de sagesse orientale. Un de ses derniers ouvrages, De l'autre côté du désespoir, est un commentaire d'un maître oriental, Swami Prajnanpad : au-delà d'un désespoir indispensable, mais forcément provisoire, la philosophie de Comte-Sponville accueille largement les disciplines de l'esprit réputées capables d'apporter la sérénité à l'homme moderne, sans pour autant l'obliger à renoncer au scepticisme normal qui est le sien.

A lire

N.J.


Clément Rosset ou le réel tel qu'il est


Les hommes n'aiment pas le réel tel qu'il est. Pour s'en détourner, il en ont inventé des reflets déformés - mythes, métaphysiques, utopies romantiques, discours abstraits, ou simplement vision du monde ordinaire - qui sont des projections, des illusions, des « doubles » du réel. Des images trompeuses en somme. « Rien de plus fragile que la faculté humaine d'admettre la réalité, d'accepter sans réserves l'impérieuse prérogative du réel », écrit Clément Rosset dans Le Réel et son double. Essai sur l'illusion.

Contre les constructions de l'esprit qui échafaudent des mondes imaginaires, qui sont des façons de s'échapper du réel, le vrai sage doit apprendre à sortir des « sortilèges » pour accepter et aimer le monde tel qu'il est. Ce monde n'est certes pas parfait. Il est même souvent dur, cruel, tragique... mais il est aussi souvent riche, créatif, foisonnant, comme l'est la vie, la nature. Apprendre à goûter à ce monde réel conduit le sage à une certaine sérénité, une joie pour la vie. Cette joie consiste en une folie qui permet paradoxalement - et est seule à le permettre - d'éviter toutes les autres folies, préservant de l'existence névrotique et du mensonge permanent. A ce titre, elle constitue la grande et seule règle du « savoir-vivre » (La Force majeure).

A lire

J.-F.D.


Michel Onfray ou le matérialisme gourmand


En dix ans et déjà une quinzaine d'ouvrages à son actif, le jeune philosophe Michel Onfray a développé une oeuvre atypique et séduisante (si on en juge par les succès éditoriaux) autour d'un thème unique : la promotion d'un « matérialisme hédoniste ». Le seul récité des titres de ses livres suffit à en résumer l'esprit : Le Ventre des philosophes. Critique de la raison diététique ; L'Art de jouir ; La Raison gourmande ; Le Désir d'être un volcan. Journal hédoniste ; etc.

Dans La Raison gourmande, l'écrivain, d'une plume alerte et facile, vantait les mérites du bon vin, du cigare, du magret de canard contre les vertus austères de la sagesse diététique. Dans son dernier essai, Théorie du corps amoureux, sous-titré « Pour une érotique solaire », il défend une approche des relations amoureuses qu'il nomme un « libertinage jubilatoire » ou une « érotique courtoise ». L'idéal ascétique de la fidélité serait une forme de soumission réciproque. Cette idée d'un « amour éternel » et de l'engagement total à autrui est une forme déguisée de la morale chrétienne de la fidélité. A cela, il veut substituer de nouveaux rapports entre amants, dont l'esprit est celui de l'amour libre, d'une vie commune faite de complicité charnelle et intellectuelle, qui ne se laisse enfermer dans aucune morale culpabilisante, le respect d'autrui exigeant sa vraie liberté. Il s'appuie pour cela sur une lecture, délibérément subjective, des auteurs hédonistes classiques, d'Epicure à l'école cyrénaïque.

A lire

J.-F.D.


François Jullien ou la sagesse du non-savoir


François Jullien est professeur à l'université de Paris-VII, philosophe et spécialiste de la culture chinoise. En vingt ans et une dizaine d'ouvrages, il a développé une pensée originale à partir d'une comparaison suivie entre la pensée chinoise et la philosophie occidentale sur des sujets comme le goût, la rhétorique, le sens du réel. F. Jullien procède toujours par différence : en analysant la pensée chinoise, il fait ressortir ce qui, chez nous, est bien souvent ignoré ou refusé.

Récemment, dans ce qui apparaît d'abord comme un simple commentaire comparatif, il développe une critique de la conception classique de la sagesse héritée de la philosophie grecque. Celle-ci, en effet, a toujours prétendu fonder le bien-être de l'homme sur une connaissance vraie du monde. Or, cette exigence de vérité n'existe pas chez les penseurs chinois comme Confucius ou Mencius : le sage chinois est « sans idée », au sens où il n'est « prisonnier d'aucune en particulier », et la sagesse consiste à n'avoir pas de « point de vue particulier », mais être capable de les adopter tous. Mais est-il possible de penser sans prendre position ? Pour F. Jullien, il n'est pas sûr que la philosophie et la recherche de la sagesse relèvent du même projet. Mais il est clair que les penseurs chinois ont, en matière de sagesse, poussé la réflexion plus loin que les philosophes occidentaux. A nous de choisir, donc.

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N.J.

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