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Ecosia : Le Moteur De Recherch

10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 18:42
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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 08:50
  1. Espace et temps. Colloque co-organisé par trois laboratoires nancéiens: ... L'espace et le temps absolus de Newton, encore proches de l'intuition, trouvent une ...
    lpm.u-nancy.fr/webperso/chatelain.c/GroupeM/Colloque-Mars10 - En cache

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 01:04
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« Je suis prêt à affirmer que c'est dans le langage que réside notre mystère »
François Cheng


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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 00:33
Alan Watts
Alan Wilson Watts fait partie des pères de la contre-culture en Amérique. Philosophe, écrivain, conférencier et expert en religion comparée, il est l'auteur de vingt-cinq livres...
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Page(s) en rapport avec ce sujet :
•Auteur et conférencier fécond, Alan Watts est réputé pour ses nombreux ouvrages... Dans son ouvrage "La Philosophie du Tao", paru en juillet 1953, Alan Watts... (source : portailalbert)
•En Amérique, Alan Watts est devenu l'un des maîtres à penser de la... Alan Watts Mon intérêt pour la philosophie orientale ne tient pas à l'exotisme.... (source : chronophonix.blogspot)

Alan Wilson Watts (6 janvier 1915 – 16 novembre 1973) fait partie des pères de la contre-culture en Amérique. Philosophe, écrivain, conférencier et expert en religion comparée, il est l'auteur de vingt-cinq livres et de nombreux articles traitant de sujets comme l'identité individuelle, la véritable nature des choses, la conscience et la recherche du bonheur. Dans ses ouvrages, il s'appuie sur la connaissance scientifique et sur l'enseignement des religions et des philosophies d'Orient et d'Occident (bouddhisme Zen, taoïsme, christianisme, hindouisme). D'autre part, il était intéressé par les nouvelles tendances apparaissant en Occident à son époque, et se fit l'apôtre d'un certain changement des mentalités quant à la société, la nature, les styles de vie et l'esthétique. Alan Watts était un autodidacte connu et son interprétation des philosophies asiatiques l'a rendu populaire.

Il est un des personnages des "Clochards célestes" de Kerouac. Cependant, comme il le déclarera lui-même dans ses "Mémoires", il était plus dans ce milieu que de ce milieu.

La suppression de la Collection Denoël/Gonthier a interrompu la traduction de son œuvre en français.

Il préconisait la philosophie perennis (telle que l'entendait Aldous Huxley dans l'ouvrage du même intitulé). Dans sa préface à "L'Identité Suprême", il rend un hommage appuyé à l'Ecole Respectant les traditions. Mais, d'autre part, il dit aussi que l'ésotérisme n'est pas un code pour service secret, mais simplement l'intérieur des formes et des apparences.

Il critique l'ensemble des "ismes" l'idéologisme, les prosélytismes, -académisme comme écologisme, végétarisme comme mysticisme inclus. A ses yeux, libertaire n'équivaut pas à révolutionnaire, ni critique à agression. On peut tenir sa philosophie, sa démarche philosophique, comme taoïstes (il dégage bien l'influence taoïste dans l'apparition du "Zen chinois", le Chan). Le Tao pouvant être reconnu comme une vision et/ou un vécu naturels, un "allant de soi ainsi" ou une écologie de l'"étant au monde", il est peut-être à souligner que la philosophie écologique d'Alan Watts n'a strictement rien à voir avec l'ensemble des "écologismes". Sa pensée pourrait se résumer par l'expression d'"apophatique générale".
La philosophie écologique d'Alan Watts est une "apophatique générale" en ce qu'elle est la joyeuse acceptation du mystère de la vie.


Bibliographie
•Le bouddhisme zen (Payot, 2002)
•Eloge de l'insécurité (Payot)
•Face à Dieu (Denoël/Gonthier, 1981)
•Joyeuse cosmologie : Aventures dans la chimie de la conscience (Fayard, 1971)
•L'esprit du Zen (Dangles, 1976) ré-édité par les éditions du Seuil, en collection Points - Sagesses
•Etre dieu (Denoël/Gonthier, 1977)
•Le livre de la sagesse (Denoël/Gonthier, 1974)
•Mémoires (Fayard, 1977)
•Psychothérapie orientale et occidentale (Fayard, 1974)
•Amour et connaissance (Gonthier, 1966. Réédition : Denoël/Gonthier, 1971)
•Mémoires (Fayard, 1977)
•La Philosophie du Tao (Ed. du Rocher, 2000)
•Alan Watts, Taoïste d'Occident, par Pierre Lhermite (Essai biographique - Ed. La Table Ronde, 1983)

Liens externes
•site en anglais dédié à Alan Watts
•en français

_________________
Kant Emmanuel (1724-1804) - Ne rien accepter sans examen -Ne tenir compte d'aucune autorité, quelle qu'elle soit. - Regarder tout de ses propres yeux et examiner tout jusqu'au fond. (Pensées sur la véritable estimation des forces vivantes)
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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 16:13
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    Et pourquoi pas Bach? Après Radiohead, c'est une violoniste ... monde peut écouter de la musique classique, et fait donc tomber la première barrière à ...
    www.tokiwoki.fr/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=7
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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 00:53
Résumé du livre

Stephen Vizinczey s'est fait, par la passion, la générosité et la rigueur de ses jugements, la réputation d'être l'un des critiques les plus redoutés de notre temps. Avec une intelligence confondante et un sens inné de la justice, il rend un hommage chaleureux aux grands fondateurs de la littérature moderne, tels que Stendhal, Balzac, Kleist ou Tolstoï, et n'hésite pas à s'attaquer à des icônes intouchables telles que Goethe et Melville, et à tourner en ridicule des coqueluches littéraires à la gloire surfaite, comme William Styron, Gregor von Rezzori ou André Malraux. Démasquant sans vergogne la servilité d'un Sainte-Beuve en son temps et l'hypocrisie actuelle de l'establishment des lettres new-yorkaises, sa mise au ban pour rébellion ne fera que renforcer sa gloire de romancier et de critique des deux côtés de l'Atlantique.

Informations [pratiques]

Edition de Poche

Prix éditeur : 7.5 euros - Prix Fnac.com : 7.13 euros

ISBN : 2070336565

Première publication : 2001

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 00:55

07 mars 2010

Kant et Madame de Staël

Pour nombre de gens, dont je suis, la pensée d'Emmanuel Kant (1724-1804) reste à maints égards, une énigme. Même si l'on a bien conscience qu'il doit s'agir de quelque chose d'assez fondamental dans l'histoire de la philosophie, sa lecture approfondie s'avère rebutante, voire quasi inintelligible.

Premier obstacle, l'abord direct en est interdit à tous ceux qui ne pratiquent pas couramment l'Allemand. Et toute traduction introduisant une certaine dose de subjectivité, la crainte est de ne pouvoir par ce biais, appréhender qu'une version plus ou moins déformée du discours et des concepts dont il traite. Dans le meilleur des cas, il reste donc obscur...
En recourant à l'aide d'un tiers, capable d'en faire une interprétation plus claire, là aussi le risque est grand que la pensée originale soit quelque peu trahie. Lorsque ledit tiers défricheur, ne propose, en guise d'analyse, une glose encore plus abstruse que le modèle...
Ces préliminaires sont des évidences, mais fondamentales, lorsqu'il s'agit de comprendre la pensée de quelqu'un qui attache tant d'importance aux différences de nature entre « l'objet en soi » et sa représentation « pour soi », entre le « noumène » et le « phénomène ».

En me plongeant dans un ouvrage de ma bibliothèque, dans laquelle il gisait fermé depuis que j'en avais hérité, j'ai eu comme une sorte de révélation en lisant le chapitre consacré à l'auteur de la Critique de la Raison Pure.
Dans son étude intitulée De l'Allemagne,
madame de Staël (1766-1817) tentait en effet d'expliciter cette philosophie aride, pour ses contemporains de 1810. En une dizaine de pages lumineuses, je crois bien qu'elle m'a donné des notions aussi solides que tout ce que j'ai pu retenir depuis les années de lycée...

Lorsque parut cet ouvrage, Kant s'était éteint depuis 6 ans à peine. Napoléon était au faîte de son pouvoir, et madame de Staël, esprit libre s'il en fut, vivait quasi exilée en Suisse pour insoumission notoire à l'Empereur. Est-ce par elle-même qu'elle aborda aussi hardiment l'oeuvre de Kant, ou bien en était-elle devenue familière grâce à l'aide d'un entourage très éclairé ? On sait qu'elle fréquenta Schiller et Goethe lors de son voyage en Allemagne. On sait aussi qu'elle tenait des salons de réflexion littéraire et avait des amis savants, dont Benjamin Constant... Peu importe, le fait est qu'elle en avait une conception étonnement lucide et qu'elle l'exprima on ne peut plus simplement. Beaucoup d'exégètes pourraient en prendre de la graine.

De l'homme, elle brosse certes un portrait conforme à l'image devenue classique : «jusqu'à un âge très avancé il n'est jamais sorti de Königsberg.../... c'est là qu'il a passé sa vie entière à méditer sur les lois de l'intelligence humaine. Une ardeur infatigable lui a fait acquérir des connaissances sans nombre.» Elle affirme à ce propos, qu'il était au moins autant savant que philosophe : « C'est lui, qui prévit dès 1755 le premier l'existence de la planète Uranus, découverte en 1781 par Herschel. »
Sur la forme de ses écrits, elle avoue avoir peiné pour en déchiffrer le message, et n'hésite pas à reprocher au philosophe l'hermétisme de son langage : «
Il s'est servi d'une terminologie très difficile à comprendre, et du néologisme le plus fatigant. Il vivait seul avec ses pensées, et se persuadait qu'il fallait des mots nouveaux pour des idées nouvelles, et cependant il y a des paroles pour tout.../... Dans ses traités de métaphysique il prend les mots comme des chiffres, et leur donne la valeur qu'il veut, sans s'embarrasser de celle qu'ils tiennent de l'usage. C'est, ce me semble, une grande erreur; car l'attention du lecteur s'épuise à comprendre le langage avant d'arriver aux idées, et le connu ne sert jamais d'échelon pour parvenir à l'inconnu. »

Au plan des idées, madame de Staël est en revanche conquise, et montre avec beaucoup de pertinence comment Kant est parvenu, mieux que quiconque, à «concilier la philosophie expérimentale avec la philosophie idéaliste», et ceci, sans soumettre l'une à l'autre, mais «en donnant à chacune des deux séparément un nouveau degré de force». De fait, loin d'être le penseur abstrait, sec et moralisateur, qu'on présente parfois, il apparaît ainsi sous un jour profondément humain.

Avant Kant, il n'existait rappelle madame de Staël, que deux systèmes sur l'entendement humain : « l'un, celui de Locke, attribuait toutes nos idées à nos sensations; l'autre, celui de Descartes et de Leibniz, s'attachait à démontrer la spiritualité et l'activité de l'âme, le libre arbitre, enfin toute la doctrine idéaliste, mais appuyée sur des preuves purement spéculatives. »
L'originalité de la réflexion kantienne fut de proposer une voie intermédiaire, empreinte d'humilité et de sagesse.
Certes, Kant est avant tout un penseur pragmatique, car comme Locke, il reconnait qu'il n'y a pas d'idées innées, et loin de rejeter l'expérience, «il considère l'œuvre de la vie comme n'étant autre chose que l'action de nos facultés innées sur les connaissances qui nous viennent du dehors

Selon Kant, force est de constater que l'entendement humain est fortement contraint. Il lui est quasi impossible par exemple, de faire abstraction de deux impératifs fondamentaux :
l'espace et le temps. Rien de ce qui passe par l'imagination humaine n'échappe à ces deux dimensions. Au point qu'on peut considérer «qu'elles sont en nous et non pas dans les objets, et qu'à cet égard, c'est notre entendement qui donne des lois à la nature extérieure au lieu d'en recevoir d'elle». A cette intuition primitive de l'espace et du temps, «il faut ajouter ou plutôt donner pour base, les principes de raisonnement, sans lesquels nous ne pouvons rien comprendre, et qui sont les lois de notre intelligence

Mais si selon lui les capacités de raisonnement de l'être humain sont adaptées au champ de l'expérience et des sensations, il montre qu'elles s'avèrent inopérantes sur certaines vérités qui dépassent les limites de l'entendement humain, et qui relèvent donc de la transcendance.
Pour simplifier, Kant voit dans l'entendement humain, une double composante :
-Celle qui lui permet d'appréhender, d'expliquer et de mieux comprendre les phénomènes naturels au sein desquels il vit. La seule entité qui soit ici innée est la capacité à raisonner. C'est peu et c'est énorme, car c'est ce qui permet à l'Homme de discerner entre les faits et les choses des liens de causalité, et de progresser, au gré de conjectures et de réfutations, d'essais et d'erreurs.

Paradoxalement, «
les vérités acquises par l'expérience n'emportent jamais avec elles la certitude absolue; quand on dit : le soleil se lève chaque jour, tous les hommes sont mortels,etc., l'imagination pourrait se figurer une exception à ces vérités que l'expérience seule fait considérer comme indubitables.»
-L'autre composante est indicible. Elle relève à proprement parler de la spiritualité. Ici rien ne se démontre, rien n'est palpable ni vérifiable expérimentalement, mais pourtant tout est en nous, solidement ancré, de manière consubstantielle à la conscience. Il en est ainsi du sentiment du bien et du mal, de la morale, de l'immortalité de l'âme, de l'existence de Dieu.

Ce constat amène Kant à blâmer l'emploi du raisonnement dans l'examen des vérités hors du cercle de l'expérience. En reconnaissant les bornes que les mystères éternels imposent à l'esprit humain, il apparaît même comme un philosophe opposé à la métaphysique.
Pour lui, toute métaphysique qui se présente comme science, n'est en effet qu'une imposture. Car «lorsqu'on veut se servir du raisonnement seul pour établir les vérités religieuses, c'est un instrument pliable en tous sens, qui peut également les défendre et les attaquer, parce qu'on ne saurait à cet égard trouver aucun point d'appui dans l'expérience. Il est possible de placer sur deux lignes parallèles les arguments pour et contre la liberté de l'homme, l'immortalité de l'âme, la durée passagère ou éternelle du monde; et c'est au sentiment qu'il en appelle pour faire pencher la balance, car les preuves métaphysiques lui paraissent en égale force de part et d'autre.»

Pour autant, «Kant est bien loin de considérer cette puissance du sentiment comme une illusion; il lui assigne au contraire le premier rang dans la nature humaine; il fait de la conscience le principe inné de notre existence morale, et le sentiment du juste et de l'injuste est, selon lui, la loi primitive du cœur, comme l'espace et le temps celle de l'intelligence.»
Il existe d'ailleurs quelques parallèles intéressants dans cette double acception. Si la puissance du raisonnement se détériore lorsqu'on l'applique aux notions transcendantales, on dégrade de manière similaire la conscience et «la dignité du devoir.../... en les faisant dépendre des objets extérieurs» et des sensations. Par corollaire, «l
'empire des sensations et les mauvaises actions qu'elles font commettre ne peuvent pas plus détruire en nous la notion du bien ou du mal que celle de l'espace et du temps n'est altérée par les erreurs d'application que nous en pouvons faire

Pour madame de Staël, libérale et pragmatique de conviction, mais romantique de coeur, l'approche kantienne est enthousiasmante. Car elle est à la fois rationnelle et profondément spirituelle, terre à terre et remplie d'espérances. Elle donne de magnifiques prolongements à l'empirisme, tout en ratatinant les conceptions trop matérialistes, et en condamnant pareillement l'idéalisme exclusif.
Le scientisme qui gagna les esprits dans le sillage des Lumières, privilégiait de plus en plus les conceptions matérialistes,
«ce fut une satisfaction vive pour des hommes à la fois si philosophes et si poètes, si capables d'étude et d'exaltation, de voir toutes les belles affections de l'âme défendues avec la vigueur des raisonnements les plus abstraits

D'un autre côté, «
c'est rendre grand service à la foi religieuse que de bannir la métaphysique de toutes les questions qui tiennent à l'existence de Dieu, au libre arbitre, à l'origine du bien et du mal.» Et c'est la clé de la sagesse humaine que de parvenir à s'auto-limiter en matière de spéculation intellectuelle : «Des despotes et des fanatiques ont essayé de défendre à la raison humaine l'examen de certains sujets, et toujours la raison s'est affranchie de ces injustes entraves. Mais les bornes qu'elle s'impose à elle-même, loin de l'asservir, lui donnent une nouvelle force, celle qui résulte toujours de l'autorité des lois librement consenties par ceux qui s'y soumettent..


Cette humble lucidité sur les limites de l'intelligence humaine et sur l'impérative nécessité d'en utiliser de manière raisonnée les capacités, fait de Kant un repère incontournable dans l'histoire de la philosophie. Il éclaire d'un jour nouveau la pensée de Socrate en même temps qu'il annonce les avancées en matière de logique, de Gödel. On pourrait dire également qu'il donne ses lettres de noblesse à l'empirisme anglo-saxon dans le même temps qu'il ébauche une théorie du sublime très excitante, et particulièrement bienvenue dans une époque on l'on est prompt à s'enticher de fadaises, et à prendre au plan artistique par exemple des vessies pour des lanternes...
Au surplus, la distinction qu'il établit entre les champs du rationnel et de l'irrationnel apparait plus fondamentale que jamais avec le recul du XXè siècle, si riche en progrès techniques et si calamiteux au plan des idéologies.
Ce portrait quasi contemporain du grand homme semble en tout cas bien plus fidèle à son modèle que certaines élucubrations vindicatives mais stériles, comme
celles de Michel Onfray qui n'hésite pas en faire l'inspirateur du nazisme, ou bien de Bernard-Henri Levy qui avec l'aplomb d'un cuistre, ravale le « prétendu sage de Königsberg » au rang « d'enragé du concept », de « fou furieux de la pensée », et de «philosophe sans corps et sans vie par excellence»...

De l'Allemagne, Garnier-Flammarion en 2 volumes
ou par
Encyclopédie Agora

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 01:03
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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 17:28

Virginia Woolf

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 14:20

Qu'est-ce que le catharisme ?


par Anne Brenon

 
 
 

On a longtemps prêté au catharisme un caractère mystérieux, oriental, externe au monde chrétien. L'Histoire critique, sur la base d'une documentation fournie et diversifiée, l'a aujourd'hui rendu à sa juste place de religiosité chrétienne dissidente, interne à la chrétienté médiévale latine aussi bien que grecque. Il se caractérise par sa volonté de conformité absolue à l'idéal évangélique et au propos de vie apostolique, en un temps où l'Eglise romaine, réformatrice et militante, installe son pouvoir théocratique sur l'Occident.

Religieux et religieuses cathares, dont les communautés s'organisent en Eglises autour d'évêques sur le modèle ancien, prétendent constituer la vraie Eglise du Christ ; ils prêchent et sauvent les âmes par un baptême de pénitence de type paléochrétien. Répandus à travers l'Europe entre le XIIe et le XIVe siècles, ils font souche dans certaines sociétés méridionales : en Italie, Bosnie et particulièrement dans la société castrale occitane, entre Quercy, Pyrénées et Biterrois.

La répression religieuse appuyée par le pouvoir politique : arsenal judiciaire pontifical, croisade (1209-1229), rattachement du Languedoc à la couronne de France (1229-1271) et enfin Inquisition (à partir de 1233), en un temps de mutation historique, parvient à l'éliminer avant la fin du Moyen Âge.

 Le catharisme à Montaillou

Le registre de Jacques Fournier offre quelques relations des pratiques cathares de la religion chrétienne, comme, par exemple, ce souvenir d'un consolament à Montaillou.

« … L'hérétique tenait à la main une besace où était un livre, à ce qu'il me semble, et dès qu'il fût rentré dans la foganha, Guillemette et moi, nous inclinant trois fois vers lui et mettant les deux mains à terre, lui dîmes chaque fois :

« Bénissez, bon chrétien, la bénédiction de Dieu et la vôtre, et prier Dieu pour nous ».

L'hérétique répondit alors quelque chose à cela, mais je ne compris pas ce qu'il disait. Et comme je voulais attiser le feu parce que la pièce était obscure, Raimond Belot me dit de ne pas le faire, mais lui-même alluma une chandelle de cire qu'il apportait. Ceci fait, l'hérétique, Guillemette et moi allâmes au chevet du lit dans lequel Esclarmonde était couchée. Alors Raimond dit, et je l'entendis :

« Faites ce que Monseigneur, qui est ici (c'est-à-dire l'hérétique), vous dira car il est venu pour vous recevoir et sauver votre âme ».

Esclarmonde répondit qu'elle le ferait volontiers, et tendit alors les mains et les bras vers l'hérétique. Ceci fait, l'hérétique, étendant les mains au dessus de la malade, qui avait encore la parole, et se penchant sur elle en mettant les mains et la besace où était le livre sur la tête de celle-ci, resta ainsi pendant un long moment en prononçant quelques paroles que je compris pas. Après quoi Raimond Belot me dit que je devais être bien contente que ma fille eût été reçue par ce bon homme (c'est-à-dire l'hérétique), que grâce à cela son âme était sauvée (...) ».

Déposition de Gauzia Clergue, de Montaillou, sur le consolament de sa fille.

Bibliographie sommaire du catharisme

BRENON (Anne). Le vrai visage du catharisme. Toulouse, Loubatières, 1988, rééd. 

BRENON (Anne), Les femmes cathares. Paris, Perrin, 1992, rééd.

BRENON (Anne), Les cathares, Pauvres du Christ ou Apôtres de Satan ?.  Paris,  Gallimard, Coll. Découvertes, 1997.

BRENON (Anne), Les cathares : une Eglise chrétienne au bûcher. Toulouse, Milan, Coll. les Essentiels, 1998.

BRENON (Anne), Le Dico des cathares. Toulouse, Milan, Coll. Les Dico-Essentiels, 2000.

BRENON (Anne), Les archipels cathares. Dissidence chrétienne dans l'Europe médiévale. Cahors, Dire éditions, 2000.

BRENON (Anne), L'impénitente. L'hiver du catharisme. Tome 1, éditions de l'Hydre, 2001.

BRENON (Anne), Les fils du malheur.
L'hiver du catharisme. Tome 2, éditions de l'Hydre, 2002.

BRENON (Anne), Les cités sarrasines.
L'hiver du catharisme. Tome 3, éditions de l'Hydre, 2003.

BRENON (Anne), Inquisition à Montaillou. Guillelme et Pèire Maury, deux croyants cathares devant l'histoire (1300 - 1325), Editions de l'Hydre, 2004.

BRENON (Anne), Le choix hérétique. 
Dissidence chrétienne dans l'Europe médiévale, la Louve éditions, 2006.
BRENON Anne), Pèire Autier, la dernière résistance cathare, Paris, Perrin, 2006. 

DUVERNOY (Jean), Les cathares. Toulouse, le Pérégrinateur, 1999.

DUVERNOY (Jean). Le catharisme. Tome 1, La religion des cathares ; Tome 2, L'Histoire des cathares. Toulouse, Privat, 1976 et 1979, rééd.

DUVERNOY (Jean). Le registre d'Inquisition de Jacques Fournier (1318-1325), traduit et annoté, 3 vol. Mouton, Paris-La haye, 1977-1978.

DUVERNOY (Jean). Le dossier de Montségur. Toulouse, Le Pérégrinateur, 1998.

LE ROY LADURIE (Emmanuel). Montaillou, village occitan. Paris, Gallimard, 1975. Rééd.

MOORE (Robert). La persécution, sa formation en Europe, 950-1250. Paris, Les Belles Lettres, 1991. Coll. 10/18, 1997.

NELLI (René). Ecritures cathares, nouvelle édition actualisée et augmentée par Anne Brenon. Paris, Le Rocher, 1995.

NELLI (René). La Philosophie du catharisme. Le dualisme radical au XIII° siècle. Paris, Payot, 1975. Rééd. Privat, 1988.

ROQUEBERT (Michel). L'épopée cathare. 4 tomes. Toulouse, Privat, 1971-1989.

ROQUEBERT (Michel). Les cathares : de la chute de Montségur aux derniers bûchers. 1244-1329. Paris, Perrin, 1998.

VAUCHEZ (André). La spiritualité du Moyen Age occidental, VII°-XII° siècles. Paris, P.U.F., 1975.

 Bibliographie complémentaire

Cliquez ci-dessous pour obtenir une bibliographie complémentaire (au format Adobe PDF).

Bibliographie complémentaire (8 Ko)

Vous pouvez également consulter le site Internet de Jean Duvernoy : http://jean.duvernoy.free.fr/


 
 
   
 Colloque international
 E. Le Roy Ladurie
 J. Duvernoy
 A. Brenon
 Fouilles archéologiques

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