Pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué, tout est dans Shakespeare. L’amour, la vie, la mort et le reste qui, en comparaison, est toujours futile. “A horse ! a horse ! my kingdom for a horse !” Le cri que lance Richard III à Catesby dispense à lui seul de lire des bibliothèques entières de philosophie – et d’équitation. Pourtant, la fréquentation assidue de Shakespeare, et même de ses Sonnets dont on ne saura jamais à quelle dame ils étaient destinés, ne nous dispense pas de la lecture quotidienne de la presse : tout n’y est pas, mais on y trouve de tout.
Le 15 mai, le quotidien La Dépêche consacrait un article faussement fait-diversier à Alain Canovaro. Ce Toulousain de quarante-trois ans, enfant de la DDASS – ça ne gâche rien –, cherche un emploi depuis six mois. On comprend que les dernières années n’ont pas été, pour lui, de tout repos : rupture, déprime, départ à l’étranger et retour en France, poches vides, fins de mois difficiles surtout après le 1er du mois.
Lui vient alors sa chienne d’idée : il y a en France 6.000 patients qui attendent une greffe de rein, peut-être l’un d’entre eux sera patron ou en connaîtra un… Notre Toulousain y va. Il n’a pas Internet et demande à une amie de lui poster une annonce sur une dizaine de sites : “Échange rein contre emploi.” Non seulement cet homme est au fond, mais il a des “amis” qui l’enfoncent encore plus, sans le dissuader, l’arrêter et, au final, faire toujours ce qu’un vrai ami fait dans ces cas-là, débiter du Brel par cœur : “Non, Jef, t’es pas tout seul, mais arrête de pleurer, comme ça devant tout le monde parce qu’une demi-vieille, parce qu’une fausse blonde t’a relaissé tomber…” Du côté des Aminches sans frontière, qui ont le mérite d’avoir chez eux une connexion haut débit, y a des coups de pied au cul qui se perdent.
Les coups de tatane ne seraient pas non plus superflus pour certains de nos estimés confrères. À commencer par l’excellentissime journaliste de La Dépêche qui commence son article par un magnifique : “Alain Canovaro, 43 ans, est loin d’être un illuminé. Au contraire. Il a un sens aigu des réalités.” Si je comprends bien, pour avoir le sens des réalités, se faire amputer d’un rein suffit. Et la lucidité, c’est combien ? Il faut donner son cœur ou son cerveau ? De même, l’on passera très vite, par charité chrétienne, sur la notion de “don”, de peur de réveiller Marcel Mauss.
Mais la palme – ou plutôt le bistouri d’Or – revient au Post. Le 15 mai, notre chômeur toulousain lance son cri désespéré et, trois jours plus tard, un branquignole d’investigation du Post – filiale numérique du quotidien Le Monde – l’appelle pour rédiger un articulet pas piqué des hannetons :
“Sur Le Post, Alain Canovaro fait le point trois jours après sa proposition :
– Où en êtes-vous ?
– Nulle part. Absolument nulle part. Je suis déçu, très déçu, presque dépité.”
Voilà un homme qui est au bout du bout. Pas de fric, pas de job, la déprime, le sentiment de déréliction, ce truc qui vous casse, vous empêche non seulement de dormir mais aussi de rester éveillé. Alain Canovaro, lui, le RMI, le RSA et le visage rubicond de Martin Hirsch, il n’en veut pas. En crèverait même d’être assisté. Et les ronds-de-cuir de notre presse libre et indépendante qui tournent autour de vous pour poser la question : alors, coco, trois jours après, on fait le point ? Non contents de le justifier dans sa douce folie – car c’est bien une folie désespérée que de proposer un organe contre un job –, ils l’enfoncent dans son désespoir. Messieurs, chers confrères, procurez-lui un flingue. Il n’a pas de fric pour les munitions. Qu’à cela ne tienne : la profession se cotisera pour la balle et n’aura pas l’indécence, malgré les maoïstes qu’elle compte à la pelle, de la facturer à sa famille.
Car le plus étrange – et le plus indigne dans cette histoire – est qu’il n’est venu à l’esprit de personne que le vrai scandale ne résidait pas dans l’absence de réponses favorables à la proposition d’Alain Canovaro, mais dans sa proposition-même.
Médiatiquement, je comprends mes confrères : ils vivent, sans en être eux-mêmes affectés, dans une mythologie de la crise lue chez Horace McCoy ou vue chez Stanley Kubrick : rien n’est plus vendeur que de commenter, le petit doigt levé, un remake de On achève bien les chevaux. Or, dans la vraie vie, il n’y pas de Robert et de Gloria, ni de marathons de danse, ni de gens qui crèvent au long des épreuves qui leur sont infligées : il y a de braves types, des Alain Canovaro, qui essaient de surnager, de se débrouiller, de ne pas sombrer dans l’indignité sociale même s’ils doivent payer le prix d’une indignité plus grande encore. Tout le reste n’est que diversion. On les voit, mes chers et bien-aimés confrères, condamner le “mourir pour Dantzig” de Marcel Déat, mais ne rien trouver du tout à redire face au “se dépecer pour un job” d’un type comme vous et moi.
Car mon brillant confrère de La Dépêche, ne trouve rien d’autre à faire, pour conclure son article, qu’agiter la loi du 6 août 2004 relative à la bioéthique : “On ne peut faire don d’un organe, de son vivant, qu’à un membre de sa famille ou à quelqu’un avec qui on vit depuis au moins deux ans. Sa proposition n’a donc aucune chance d’aboutir légalement.” Et la quasi-totalité de la presse nationale reprend l’info : “La loi s’y oppose.”
Bien, camarades. Mais face au désespoir d’un homme, quand on est un homme, ce n’est pas son Code civil que l’on ressort. Les Dalloz rouges n’ont jamais sauvé personne. La question n’est pas celle de la légalité ; elle n’est pas même un cas moral ou éthique, mais une affaire de civilisation, un point de détail, mais le point d’un détail qui s’appelle humanité.
La loi autoriserait-elle à faire commerce des organes ou des restes humains que cela ne changerait rien. D’ailleurs, Jean-Pierre Baud l’a montré dans L’Affaire de la main volée (Seuil, 1993) : le statut juridique des organes humains varie, d’une manière assez étonnante, au gré de l’histoire. La législation sur la bioéthique a beau être sous les projecteurs de l’actualité, puisque le Parlement a entamé sa révision : elle ne nous dispense pas d’avoir une conscience. Depuis quand les journalistes doivent-ils se comporter en petit greffier de tribunal d’instance, agiter de la loi bioéthique à longueur d’articles quand il s’agit en fin de compte, non pas de questions juridiques, mais de sentiments humains ?
Jean-Luc Nancy dans son très beau Corpus (Métaillé, 2000) et Jacques Derrida dans un de ses textes les plus extraordinaires, Le Toucher (Galilée, 2000) ont formulé le problème : notre impensé contemporain est celui de la “prise de corps”, ce hoc est enim corpus meum, qui avait régenté la civilisation occidentale jusqu’à ce qu’elle perde trace de tout, jusqu’à la signification de cela. Or, comme le professait non seulement le sensualisme de Locke mais aussi tout l’aristotélisme (nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu), rien n’existe qui ne prenne corps. Rien n’existe qui ne soit corps. C’est une question si cruciale pour notre époque qu’on s’apercevra, d’ici huit ou neuf cents ans, qu’elle était en 1995 le centre de l’encyclique Evangelium Vitae, lorsque l’on aura proclamé docteurs de l’Eglise, Jean-Paul II et Benoît XVI.
On ne peut, en effet, résumer le problème de l’incarnation ni à la foi chrétienne en l’Incarnation, ni à la vulgate mécaniste – celle, par exemple, de Deleuze et Guétary : “Ça respire, ça chauffe, ça mange. Ça chie, ça baise.” Il y a quelque chose d’autre que cette mécanique fonctionnelle. Comment, au moment même où j’écris, ai-je besoin de mes doigts sur le clavier pour vous transmettre ma pensée ? Dans les premiers chapitres de Sein und Zeit, Heidegger pousse le questionnement plus loin : comment le son qui sort de ma bouche, entrechoquant physiquement l’air, peut prendre corps pour devenir un message intelligible ? La dualité cartésienne entre la matière et l’esprit ne valent rien quand l’esprit a besoin de la matière pour se manifester.
Partant de là, et par d’abrupts et d’obscurs raccourcis, de multiples chemins qui ne mènent nulle part, on devrait s’en tenir, en matière bioéthique, à une seule règle : notre corps ne nous appartient pas. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je ne nie pas ici le slogan des féministes des années 1960 et suivantes. Je dis seulement que ce n’est là qu’un slogan, un manifeste politique, et qu’au-delà notre corps ne nous appartient pas. Même si vous ne croyez pas après saint Paul qu’il soit le temple de l’Esprit, il reste le temple de notre esprit. Nous n’existons pas sans notre corps, nous ne pouvons rien dire, voir, penser sans lui. Et pourtant, il n’est pas à nous. Il est, même les pieds sales, le propre de nous.
En étant le propre de nous, il échappe à toute notion de propriété. Il n’est ni négociable, ni soldable. Et notre civilisation s’est construite sur cette idée-là, quand on a considéré que le corps humain n’était pas un morceau de viande débitable en tranches à l’envi dans des pique-niques champêtres et anthropophages. Que tout soit commerce aujourd’hui, un objet d’échange et de troc, soit ! Mais là où nous aurons transformé jusqu’à notre fondement en part du CAC40, nous aurons perdu ce qui nous reste, une idée de l’homme. Et jamais nous ne pourrons désormais être Catesby, réconfortant comme il le peut Richard III sans toutefois le déposséder de son royaume : “Withdraw, my lord. I’ll help you to a horse.”
L'observation est pertinente, mais l'ennui est que l'objet évolue pendant l'observation.
La plupart d'entre nous ont autant besoin de leur semblable que de leur contraire, et de toutes les graduations qui les séparent. Savoir ou découvrir comment communiquer avec cet éventail de propositions s'apprend et, nombreux sont ceux qui, peut être souvent avec maladresse, s'y essayent. L'important, reste toujours et d'abord de vouloir participer et de trouver assez d'humilité pour savoir s'enrichir de l'expérience, heureuse ou malheureuse, des autres.
Les forums internet et les réseaux sociaux possèdent une autre dimension, qui effraye souvent les gens qui sont responsables de la sécurité et de l'ordre : la personnalité que l'individu y expose, est, par nature, une construction. Elle peut offrir, par conséquent des développement schizophrènes, mais elle peut aussi permettre d'en résoudre aussi, en offrant, par exemple, à certains l'opportunité de comblerle décalage, entre leur avatar social habituel, et leur personnalité réelle. En caricaturant : celui ou celle qui est né avec un cuillère en argent dans la bouche, mais que les hasards de la vie ont mis dans un autre état social, peut, par exemple, tomber la combinaison réelle de travail, et y revêtir, à nouveau, les atours de haute couture qui conviennent mieux à leur éducation et à leur interprétation du monde.
Communiquer n'induit jamais mécaniquement l'incommunicabilité ou la solitude. Si quelqu'un identifie qu'il est la cause ou la victime de l'une ou de l'autre, le bon sens indique simplement qu'il y a quelque chose à changer quelque part, et qu'il vaut mieux commencer tout de suite. Que l'on soit convenablement armé pour le faire constitue une autre paire de manche, mais, dans le fond, est ce qui rend le jeu intéressant.
Rédigé par: hector | 18/05/2009 at 16:57
" "La différence, c'est le monstre", écrivait Deleuze. Et ce beau monstre intérieur a toujours suscité en nous une passion d'abolition et de normativité que nous confondons trop souvent avec la civilisation (...) "
Cher monsieur, je vous en prie, parlez pour vous :-)
La différence éveille en d'autres (différents, sans doute, de vous), j'en témoigne, la curiosité de prime abord... et non point normativité ni moins encore passion d'abolition !
"Certains ont compris cette solitude humaine radicale" : oui mais pas tous ; d'autres ont compris que la solitude n'est que pure contingence. Qu'elle est le fruit d'un sentiment bien partagé d'incomplétude, lequel est le lot du sujet existant. Mais que l'humain, pour autant, n'est pas intrinsèquement contraint à cette extrémité de la solitude. Cette situation de fait est seulement favorisée par certains modes de relations sociales. Or notre époque techno-structurée sélectionne préférentiellement celles-ci. Et la communication virtuelle par medium électronique n'est certes pas la moindre :-)
Rédigé par: Robin | 18/05/2009 at 17:11
primo, conceptualiser facebook seulement comme une agence matrimoniale est une erreur, secundo, l'image du double monstrueux est quelque peu ridicule, tertio il est absolument naïf de croire que des valeurs radicalement nouvelles puissent émerger d'un tel outil. Enfin, le sujet est captivant et mériterait une analyse sociologique qui étudie réellement les pratiques, les représentations et les affects liés à facebook en puisant dans l'empirie suffisamment riche au lieu de philosopher platement sur des généralités
Rédigé par: paule | 18/05/2009 at 17:21
Excellent papier.
bravo, j'ai beaucoup aimé :
« Nos statuts d'aujourd'hui peuvent devenir nos statues de demain. »
Ce qui nous pousse à imaginer, dès à présent, les nouveaux contre-pouvoirs à ces nouveaux statuts qui ont tout de liquides (Z. Bauman)
Hier les Tribunaux étaient ce contre-pouvoir (document contre document). quel sera le nouveau contre-pouvoir de l'influence et de la réputation, mouvantes et peut-être plus difficiles à encadrer ?
Rédigé par: Thierry Maillet | 18/05/2009 at 17:27
Merci pour votre fine analyse. J'y ajouterais ceci en tant qu'utilisatrice régulière, mi-accro, mi-cynique. Tout est merveilleux sur facebook. Tout le monde il est gentil, beau, drôle et s'éclate en permanence. Le facebooker de base a beaucoup d'amis, il a toujours un truc à faire ou à dire, son « statut » (quelle ironie) est une compète permanente sur le mur des lamentations. Je fais moi-même partie de ceux qui tentent de trouver le jeu de mot le plus obscur ou le plus cultivé, et les plus malins ripostent par un jeu de mots encore plus obscur et plus cultivé, ce qui nous donne l'illusion que nous faisons partie d'une communauté super élitiste.
Sur facebook, tout le monde il a fait des études, tout le monde il bosse dans des boîtes prestigieuses et tout le monde il a des références littéraires, cinématographiques et artistiques poussées à mort. Sur facebook, tout le monde il regarde Arte et passe des vacances de folie en Malaisie.
L'envers de Facebook, c'est cet enthousiasme gnagnan quand il s'agit de retrouver ses vieux potes d'il y a dix ans, pas de nouvelles depuis, de se dire ouououééééé, trop génial on va se retrouver, t'as fait quoi depuis ?
Il y a celles qui n'ont pas réussi ou pas encore, ceux qui sont tombés malades, celles qui n'ont pas eu de chance. Il y a ceux qui ont dû bosser pendant leurs études, il y a celles qui paient encore aujourd'hui, il y en a qui ont tout envoyé valser et ceux qui ont déménagé à l'autre bout du monde. Il a eu des séparations, des déchirures, des peines, de la solitude, des grandes périodes d'ennui, de dépression et de doutes. Il y a eu le chômage, la perte, l'angoisse, la fin des illusions, mais de tout cela, évidemment, on ne parlera jamais sur facebook.
Rédigé par: Marie | 18/05/2009 at 17:47
détail : "Frankenstein", quoiqu'il soit lui-même chez Shelley une "créature composite" bien incapable de savoir qui il est et ce qu'il veut, est le docteur, et non la créature.
Rédigé par: Idem | 18/05/2009 at 17:52
C'est une chance unique: l'article et ses commentaires cadrent avec mes propositions. Je m'exprime: l'allusion à Frankenstein est parfaite, adéquate, les remarques plausibles, la courtoisie, au rendez_vous. J'ai mon point de vue a faire partager, ma nuance indiscrète. Facebook est un instrument dont l'utilité apparait au fur et a mesure. Je ne crois pas qu'il y ait une authentique censure ou un profil dont quiconque serait exclu, il s'adresse peut etre a une majorité lettrée mais celle_ci est en constant devenir.
Pour ma part la formule de Deleuze ne croit pas aussi bien dire et l'auteur de l'article lancé sur Nietzsche a raison de croire qu'il peut etre urgent d'en parler. L'idée simple du double mimétique qui reste la base de cet outil conceptuel lance une balle dont le poids résonne , certes, avec densité. Cela faisait très longtemps que j'attendais pareille vrille du temps. La notion ancienne d'ennemi dont la forme revet des oripeaux m'oblige à tendre une main vers le mot. Je ne recherche pas quelque monstre personel dont l'empreinte ferait signe à ma grammaire mais mon lien amoureux autour des choses m'oblige à prononcer des velleités dont la somme unique fait flèche vers un point: les lignes sont pour moi autant de sommets abyssaux dont la courbe épouse mon desseim d'écrire à tous ceux dont la vie a commencé par servir un difficile poison. La philosophie dont je pratique quelques monosyllabes m'a toujours trahie!
Rédigé par: fanny | 18/05/2009 at 21:15
>Alors sommes-nous condamnés à être seuls et à chercher la fiancée de Frankenstein?
Oui, seul nous le sommes, c'est indéniable, sur Facebook ou ailleurs, surtout face à la mort.
>Une autre idée? Utiliser Facebook non pas pour exprimer des goûts ou des envies, ni pour tenter de rencontrer son double monstrueux, encore moins comme un réseau d'influence ou de publicité, mais pour créer de nouvelles valeurs, de nouveaux concepts, de nouvelles manières de voir.
Je ne vois pas, personnellement, d'autre intérêt à Facebook, sinon celui de partager ces nouvelles valeurs, nouveaux concepts, nouvelles manières de voir créées, ce par quoi elles se créent.
>Si Nietzsche était sur Facebook, il préférerait qu'on l'ajoute comme ennemi. Moins pour être haï que pour être surpris.
La surprise. Oui, voilà, c'est bien ce que je recherche le plus sur Facebook, et désormais sur Twitter, et demain aileurs, et peut-être partout depuis toujours, la surprise.
Rédigé par: Philippe Astor | 18/05/2009 at 22:11
Merci pour votre "ajout" Marie, qui met pour moi le doigt sur l'analyse elle-même édulcorée de l'utilité et de la dimension existentielle facebookienne faite dans cet article.
"Facebook est et restera je le pense un mode de communication plaisant "divertissant" qui peut certes mettre en jeu l'écriture( entendons-nous pas la simple écriture de son statut ou de messages rapides,laconiques souvent laissés sur les murs de ses "amis") qui permet un échange d'informations, un partage très intéressant (évènements culturels ou évènements tout court notamment).
Il est en définitive bien souvent un petit joujou narcissique grâce auquel on arborre différents "masques" pour tenter de maîtriser une image de nous, toujours fugace d'une part et qui d'autre part ne nous appartiendra jamais.
De ce type de "débat" illusoirement rendu possible sur Facebook , de surcroît à une échelle énorme," débat"rapide, incomplet, immédiat et sans cesse faussé (décalage si bien temporel qu'entre les registres des "interlocuteurs" en présence, expression insuffisante des intentions par manque de temps dans la formulation etc...) ne viendra jamais l'avènement de nouvelles valeurs.et puis desquelles pourrait-t-il s'agir quand les échanges sont si anodins? Au mieux peut-on réagir sur l'actualité,s'insurger, fédérer des groupes autour de certaines causes, mais un autre type de débat, direct, de visu, sera toujours j'en reste persuadée, indispensable pour mener une réflexion plus approfondie et crédible et ce quel qu'en soit l'objet.
Croire le contraire est plus que naïf...
Remettons les choses à leur place...
Rédigé par: désirée | 19/05/2009 at 00:11