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Ecosia : Le Moteur De Recherch

28 décembre 2007 5 28 /12 /décembre /2007 15:34
LE DICTON DU MOIS DE JANVIER

 

Ann armanach ne lar ket gaou :
Pa ve erc’h ’ve gwenn ann traou,
Pa ve avel fich ar bodou,
Pa ve glao ’ve vil ar poullou.

 


Un almanach jamais ne ment :
S’il neige, tout au loin est blanc,
S’il vente, les branches sont en branle,
S’il pleut, il y a des mares partout.

 

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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 19:35
avec Claude Combes de l’Académie des sciences

De la première cellule LUCA aux organismes pluricellulaires, des parasites aux éléphants, Claude Combes brosse un panorama de l’immense diversité de l’évolution des espèces. Il a publié un passionnant livre de vulgarisation scientifique, "Darwin, dessine-moi les hommes".

Emission proposée par : Elodie Courtejoie
Adresse de cet article : http://www.canalacademie.com/Darwin-dessine-moi-les-hommes.html
Référence : ecl304

 Ecouter cette émission en ligne (durée : 00:44:39) :


 Télécharger cette émission (30.7 Mo)
Sur le lien ci-dessus, faire un clic droit et "Enregistrer la cible sous..."

 

Claude Combes, membre de l'Académie des sciences
Claude Combes, membre de l’Académie des sciences

Les êtres vivants partagent tant de caractères dans leur structure et leur fonctionnement qu’il est impossible de faire l’économie d’un ancêtre commun. Cet arrière-arrière-grand-père cellulaire s’appelle LUCA : acronyme pour Last universal common ancestor, premier ancêtre commun universel.

Les premiers signes de vie seraient apparus il y a – 3 ,8 milliards d’années avec des « fossiles chimiques », c’est à dire des molécules qui laissent supposer que des formes primitives de vies existaient alors.

Apparition de l’oxygène

Le saviez-vous ? L’oxygène n’existait pas sur Terre !
Non seulement on est certain qu’il n’y avait pas d’oxygène, ou très peu, mais de nombreux biologistes pensent que la vie n’aurait pas pu naître sur terre si l’atmosphère avait été aussi riche en oxygène qu’aujourd’hui. Pour les êtres vivants actuels, l’oxygène à deux visages :
- celui d’un ami parce qu’il leur permet de brûler leurs sucres de manière efficace
- celui d’un ennemi, parce qu’il désorganise facilement la matière vivante.

Mais alors d’où provient l’oxygène ? Des êtres vivants eux-mêmes, qui ont modifié les conditions de la vie sur notre planète, et en premiers lieu la photosynthèse des végétaux.

L’ADN, clé de la diversité des espèces

Le génome humain contient environ 3 milliards de nucléotides. La succession des bases A,T,C et G le long de l’ADN fait qu’il existe une infinité de combinaisons, donc une infinité de « textes » ADN. Pourtant, l’alphabet de l’ADN ne comporte que 4 lettres (A, T, C, G) et les mots d’un texte ADN ne comportent que 3 lettres :
- 1. les nucléotides = les lettres ou triplets
- 2. règle d’assemblage de nucléotides = la syntaxe
- 3. le sens du texte ADN (= construction d’une protéine) = le sens de la phrase.

Ainsi, les molécules d’ADN d’une personne mises bout à bout, couvriraient plus de mille fois la distance de la Terre au soleil !

Un ruban d’ADN se trouve dans le noyau de chaque cellule
Un ruban d’ADN se trouve dans le noyau de chaque cellule

Le hasard n’écrit pas le scénario. Comme tout alphabet, celui de l’ADN a permis, sans jamais changer lui-même, de constamment écrire de nouvelles phrases. Ce que le hasard procure au vivant, c’est la possibilité de découvrir de nouvelles solutions pour réussir à persister dans l’environnement qui fluctue de manière imprévisible.

Toute la vie sur terre apparaît comme un fragile équilibre entre la conservation et le changement : moins de changements et l’évolution n’avancerait pas. Trop de changements et plus grand-chose ne fonctionnerait dans la biosphère.

Les parasites, exemple parfait de l’adaptation des espèces

Impossible de faire l’impasse sur les parasites avec un parasitologue ! Certains sont redoutables d’inventité pour survivre.
L’un d’entre eux possède un cycle complexe en ce sens qu’il exploite plusieurs hôtes successifs. À l’état de larve dans la bave d’escargot, il s’introduit dans le corps de la fourmi lorsque celle-ci s’abreuve de ce liquide. Pour se développer et se reproduire dans le foie d’un mouton, le parasite se loge dans le système nerveux de la fourmi et lui commande de rester sur un brin d’herbe à attendre de se faire manger par l’animal ! Comble de "l’intelligence" : aux heures les plus chaudes, le maléfice cesse, pour éviter que la fourmi ne se dessèche !

De même pour les toxoplasmes qui transforment l’aversion innée des rats pour las chats en une attirance suicidaire… Ces parasites provoquent aussi des désagréments chez l’être humain. Les hommes infectés (50% de la population serait touchée) ont plus d’accidents de la circulation et éprouvent des troubles de l’émotivité, de la concentration.

Le rôle de la sexualité

À la clé du brassage génétique, qui participe à l’évolution des espèces : la sexualité.
Qu’est-ce qui s’oppose à la fusion de gamètes du même sexe ? Certains gènes doivent venir obligatoirement du père et d’autres de la mère. Des biologistes ont déjà créé des souris en combinant les informations génétiques de deux femelles. Il n’est donc pas impossible que cela devienne faisable chez l’homme, hormis des questions d’ordre éthique.

Le népenthès, plante carnivore, redouble d’ingéniosité pour digérer ses proies
Le népenthès, plante carnivore, redouble d’ingéniosité pour digérer ses proies

Au fur et à mesure des générations, les espèces se sont adaptées à leur environnement. Chez les syngnathes (petits poissons), ce sont les mâles qui couvent et pondent. Les ailes des papillons phalènes se sont assombries parallèlement à la pollution qui encrasse le mobilier urbain. Quant au népenthès, plante carnivore, ses feuilles sont semblable à des urnes profondes dont le fond est occupé par une liquide qui digère les proies.

Mais certaines espèces ralentissent, pour ne pas dire qu’elles n’évoluent pas...Ce le cas des cœlacanthes : vivant il y a 70 millions d’années, on les pensait depuis longtemps disparu... Deux spécimens bien vivants ont pourtant été retrouvés aux Comores en 1938 et en Indonésie en 1998 : ces fossiles vivants ont survécu là ou toutes les autres espèces de leur ère ont disparu …

Le cœlacanthe est un fossile vivant qui semble avoir échappé en partie à l’évolution de l’espèce
Le cœlacanthe est un fossile vivant qui semble avoir échappé en partie à l’évolution de l’espèce

Écoutez les détails de cette passionnante histoire de l’évolution des espèces en compagnie de Claude Combes, biologiste, spécialiste du parasitisme, Professeur à l’université de Perpignan et membre de l’Académie des sciences.

En savoir plus sur :
- Claude Combes, membre de l’Académie des sciences

Ecoutez également notre émission Créationnisme : quand défier l’évolution des espèces revient à la mode, avec Jacques Arnould, dominicain spécialiste de la théorie de l’évolution


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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 07:26

« Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la Terre et ne croyez point ceux qui parlent d'espoirs supraterrestres. Autrefois le blasphème envers Dieu était le plus grand blasphème. Mais Dieu est mort; et avec lui sont morts les blasphémateurs. Ce qu'il y a de pire maintenant, c'est le blasphème envers la Terre, c'est d'estimer les entrailles de l'"Impénétrable" plus que le sens de la Terre… » (Ainsi parlait Zarathoustra)

 

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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 00:38
Présentation de l'éditeur
Chacune des trois conférences ici recueillies est une opération commando. Lacan se parachute devant des auditoires de rencontre. Il a une heure pour leur dire qui il est et ce qu'il fait. Il les rend sensibles au contraste suivant : L'inconscient est admis, n'épate plus personne, mais ce n'est que par un effet de propagande ; la psychanalyse, on s'y est habitués, mais comme à une mode thérapeutique, servie par des " boniments " qui la ramènent à du déjà connu. Cependant, la psychanalyse introduit à une expérience sans pareille. L'inconscient freudien est une nouveauté sans précédent. Les faits ainsi révélés sont inassimilables aux évidences du sens commun comme aux présupposés de la philosophie. Pris au sérieux, ils exigent de tout repenser à nouveaux frais. Lacan s'y est attelé lui-même parce que ça s'est trouvé comme ça (anecdotes). Sa méthode est de partir de ce que tout le monde sait. Puis, insensiblement, astucieusement, comme en se jouant, il fait jaillir en cascade des concepts surprenants : une pensée qui ne se pense pas elle-même ; un inconscient qui est langage ; un langage qui est " sur le cerveau, comme une araignée " ; une sexualité qui " fait trou dans la vérité " ; un Autre où cette vérité s'inaugure ; un désir qui en est issu, et ne s'en extrait qu'au prix d'une perte, toujours ; et l'idée que tous ces paradoxes répondent à une logique, distincte de ce que l'on appelle " le psychisme ". Jacques-Alain Miller.
 
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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 13:04

LES AMÉRINDIENS D'AUJOURD'HUI

 

Leur territoire

 

Les Amérindiens d`aujourd`hui vivent pour la plupart dans des réserves, c`est-à-dire sur des terres qui leur sont réservées exclusivement. Ils ont laissé leur mode de vie nomade pour adopter un mode de vie sédentaire. D`autres Amérindiens vivent dans des villes et des villages du Québec.

 

Présentement, la population amérindienne est de 52 000 habitants.

 

 

Un héritage précieux

 

Les Amérindiens d' autrefois nous ont laissé un très grand héritage:

- des objets: mocassin, raquette, toboggan, canot ...

- des noms de lieux: Stadaconé, Hochelaga ...

- des mots: babiche, ouaouaron, wigwan ...

- des sports: la crosse, la course de kayak ...

- des aliments: sirop d'érable, blé d'Inde, citrouille ...

 

Ils nous ont beaucoup appris sur la nature, les plantes et les animaux.

Ils nous ont aussi transmis de précieuses techniques dont la survie en forêt.

Finalement, ils contribuent à l'essor culturel du Québec d'aujourd'hui.

 

 

 

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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 20:19

BETTELHEIM (Bruno) — La forteresse vide. L'autisme infantile et la naissance du Soi. Traduit de l'anglais par Roland Humery. Paris, Gallimard, 1976. In-8° broché, 585 p., illustrations hors texte, (collection « Connaissance de l'Inconscient »), couverture plastifiée.
En quatrième de couverture :
« Laurie, Marcia et Joey, le petit garçon « mécanique » : trois enfants autistiques enfermés dans leur forteresse vide, figés dans leur mutisme et leur monde fantasmatique. Trois enfants parmi d'autres qui sont tenus pour incurables, avec lesquels Bruno Bettelheim et son équipe ont tenté d'entrer en communication — on verra au prix de quels efforts et de quels aléas. C'est donc moins l'histoire de cas qui nous est ici rapportée que celle d'une aventure méthodique : la recherche patiente et passionnée d'une rencontre, là où l'importance de ce que l'on appelle trop vite la régression paraît l'interdire à jamais.
On trouvera, encadrant ces trois bouleversantes observations illustrées de dessins et de photographies, une analyse critique de la littérature psychiatrique sur l'autisme infantile, l'exposé des vues théoriques de l'auteur sur la constitution du « soi » et une discussion du mythe des enfants sauvages. »

15 euros (code de commande : 8839).

 


 

[BONAPARTE (Marie)]. BERTIN (Celia) — Marie Bonaparte. Présentation de Elisabeth Roudinesco. Paris, Perrin, 2004.In-8° broché, 433 p., illustrations hors texte.
En quatrième de couverture :
   « La personnalité de Marie Bonaparte fut exceptionnelle, complexe, passionnée. Pour s'en convaincre, il suffit s'imaginer, dans le contexte de l'Europe d'hier, une princesse, riche héritière, mariée à un fils de roi, devenant disciple et amie intime de Freud, puis l'une des plus célèbres psychanalyste de son temps, fascinée par les assassins et travaillant à explorer et à libérer la sexualité féminine. Quel roman peut valoir ce destin qui ne s'invente pas ?
   L'enfance de celle qui se disait « la dernière Bonaparte » — elle est l'arrière-petite fille de Lucien Bonaparte — fut solitaire et cloîtrée, hantée par la disparition de sa mère. Mariée au prince Georges de Grèce, elle eut aussi plusieurs liaisons importantes, notamment avec un célèbre homme d'État. Mais c'est par la rencontre du maître de Vienne que « notre princesse », comme la désignait Freud avec affection, trouva le chemin de sa vie.
   Si ce portrait est riche en précisions inédites sur l'entourage royal de Marie Bonaparte et sur les ressorts cachés des drames qui la marquèrent, ce livre est surtout le récit du combat courageux d'une femme à la quête d'elle-même, d'une femme qui ne faiblit jamais dans la recherche lucide de sa vérité. »

13 euros (code de commande : 9334).

 


 

BOONS (Paul) Le psychologue devant l'écriture. Principes de graphologie. Ouvrage complété d'un fascicule comprenant 72 reproductions d'autographes. Bruxelles, Electa, s.d. In-8° broché, 244 p.

12 euros (code de commande : 123/62).

 


 

[DOLTO (Françoise)]. Françoise Dolto, c'est la parole qui fait vivre. Une théorie corporelle du langage. Sous la direction de Willy Barral et la participation de Marie-Claude Defores, Didier Dumas, Yannick François, Gérard Guillerault, Heitor O'Dwyer de Macedo, Juan-David Nasio. Paris, Gallimard, 1998. In-8° collé, 419 p.
En quatrième de couverture :
« Pour expliquer et transmettre une clinique particulièrement intuitive, Françoise Dolto a repensé l'expérience analytique en créant le concept, central dans son élaboration théorique, d'image inconsciente du corps, que l'on peut définir comme la matrice corporelle, l'incarnation symbolique de l'identité du sujet, en place dès le début de la vie, bien avant les stades du miroir et de l'Œdipe.
Willy Barral est un de ceux qui ont très vite perçu l'intérêt de cette conceptualisation. Il a réuni autour de lui des praticiens qui tous, à des degrés divers, ont inscrit le concept d'image inconsciente du corps dans leur réflexion. S'ensuit une brillante variation sur ce concept majeur que chacun, à sa façon, illustre par d'étonnantes histoires de cas ou de précieuses réélaborations théoriques. »

12 euros (code de commande : 11136).

 


 

Folie et psychanalyse dans l’expérience surréaliste. Sous la direction de Fabienne Hulak. Préface d’Alain Jouffroy. Nice, Z’Éditions, 1992. In-4° broché, 207 p., illustrations en noir et en couleurs, (collection « Le Singleton - Art et Psychanalyse »).
   
@ Textes de Marguerite Bonnet, André Breton, Marie-Claire Dumas, Étienne-Alain Hubert, Jeanik Hubert, Fabienne Hulak, Alain Rauzy, Paule Thévenin, Jean-Claude Maleval, Christian Vereecken, Pierre Vermeersch.
En quatrième de couverture :
   « Des critiques et historiens du Surréalisme entrelacent ici leurs discours avec celui des psychanalystes, creusant l'écart qui à la fois rapproche et disjoint formations de l'inconscient et figures du délire, hallucinations et fantasmes, au fondement même de l'expérience surréaliste.
   Tout semble commencer par l'histoire d'un jeune soldat de la Grande Guerre qui ne sait encore s'il deviendra psychiatre ou poète. Il fait le rapprochement entre les effets poétiques de la parole folle, recueillie à l'hôpital de Saint-Dizier, et les produits non moins heureux de la technique d'un certain médecin viennois qui commence à faire parler de lui dans le milieu psychiatrique. L'effet de vérité d'une telle conjonction va traverser l'expérience surréaliste (écritures et dessins automatiques, période des Sommeils), pour faire émergence. Butée d'un réel incontournable dans l'antinomie radicale qui va opposer André Breton et Antonin Artaud à propos des fondements même de l'acte d'écriture.
   Effet de vérité donc, d'un quiproquo fécond entre la dérive hystérique, productrice de savoir, et la rescousse dans la détresse psychotique.
   De ce savoir, Breton ne manquait pas d'en aller quérir la théorie, comme en témoigne le Cahier de la Girafe, inédit jusqu'alors et qui nous est présenté par Marguerite Bonnet. Artaud lui, construit son savoir et nous le livre sur la fissure de sa pensée. Dans sa contribution, Paule Thévenin nous montre que l'intensité des Champs Magnétiques ne se mesure pas avec le Pèse-nerfs.
   Ce livre doit apporter des informations renouvelées sur le Surréalisme, et les éléments indispensables d'un dossier nécessaire au survol épistémique d'une recherche concernant les effets du discours de la science sur la création de notre temps. »

30 euros (code de commande : 12232).

 


 

[FREUD (Sigmund)]. WITTELS (Fr.) — Freud. L'Homme, la Doctrine, l'École. Traduit de l'allemand par L.-C. Herbert. Paris, Félix Alcan, 1925. In-8° broché, 239 p.

12 euros (code de commande : 186/65).

 


 

GRODDECK (Georg) — Au fond de l'homme, cela. (Le Livre du Ça) Traduit de l'allemand par L. Jumet. Préface de Lawrence Durrell, postface du comte Keyserling. Paris, Gallimard, 1963. In-8° broché, 328 p., (collection « Bibliothèque des Idées »), ex-libris, épuisé au catalogue de l'éditeur.
En quatrième de couverture :
   « Ce livre inattendu a été publié en 1923 à Baden-Baden. Son auteur est ce personnage rare : le médecin de formation traditionnelle qui ne croit pas à la médecine traditionnelle. Disciple de Freud presque malgré lui, il avait commencé par réfuter ses méthodes. Lawrence Durrell dit dans la préface de ce livre qu'il fut « le premier à donner toute leur valeur aux hypothèses de Freud dans le domaine des maladies organiques. Dans sa célèbre clinique de Baden-Baden, il lutta contre le cancer et la phtisie, et non contre les névroses. Il partait du principe que les maladies étaient une sorte de représentation symbolique de prédispositions psychologiques... ». D'après le grand philosophe allemand Keyserling, Groddeck disait également qu'un médecin ne sait rien du tout, ne peut rien du tout et doit agir le moins possible ; il doit par sa présence se borner à provoquer chez le patient ses facultés curatives personnelles. Aussi soignait-il par une combinaison de psychanalyse et de massage où le Faire-Mal jouait un rôle qu'il ne faut pas sous-estimer : du mouvement de défense contre la douleur jaillissait le désir de guérir. Ce fut lui aussi qui forgea l'expression technique du « ça » opposé au « moi ».
   Cet ouvrage contient une série de lettres familières pleines d'esprit, de poésie et de malice, adressées à une des patientes de Groddeck. Il permettra an lecteur de se familiariser avec des idées qui ont eu une grande influence sur la médecine moderne. »

15 euros (code de commande : 12150).

 


 

HUARD (Pierre) et LAPLANE (Robert) Histoire illustrée de la puériculture. Aspects diététiques, socioculturels et ethnologiques. 1979. In-4° broché, 196 p., illustrations, jaquette.

18 euros (code de commande : 6125).

 


 

JUNG (C.G.) Aspects du drame contemporain. Préface et traduction de R. Cahen-Salabelle. Genève - Paris, Georg & Cie - Éditions de la Colonne Vendôme, 1948. In-8° broché, 233 p.

20 euros (code de commande : 196/71).

 


 

[KINSEY]. GUÉRIN (Daniel) — Kinsey et la sexualité. Paris, Julliard, 1955 (5e mille). In-12 broché, 192 p., exemplaire non coupé.

10 euros (code de commande : 205/70).

 


 

KRISTEVA (Julia) — Les nouvelles maladies de l'âme. Paris, Fayard, 1993. In-8° collé, 351 p.
En quatrième de couverture :
   « La pratique psychanalytique récente découvre de « nouveaux patients ». Au-delà des apparences classiques, hystérie ou névrose obsessionnelle, les blessures narcissiques, les risques de psychose, les symptômes psychosomatiques montrent tous une particulière difficulté à représenter. L'espace psychique, cette chambre obscure de notre identité où se réfléchissent à la fois le mal de vivre, la joie et la liberté de l'homme occidental, est-il en train de disparaître ? Cet ensemble d'études pose une question alarmante qui révèle non seulement une urgence thérapeutique, mais aussi un problème de civilisation.
   Comment ne pas voir, par exemple, que le « retour des religions » entraîne une relecture de la Bible et des Évangiles ? Que les arts et les lettres s'éclairent d'une nouvelle lumière ? Que l'inquiétude sexuelle et métaphysique des femmes en Europe est l'indice d'une mutation profonde au cœur des idéologie en faillite du vieux continent ?
   Ces « nouvelles maladies de l'âme » sont-elles des promesses de créativité ? Peut-être, mais à condition de les entendre, de les analyser, de les écrire. »

12 euros (code de commande : 11955 - vendu).

 


 

LACAN (Jacques) Le séminaire. Livre I. Les écrits techniques de Freud. Texte établi par Jacques-Alain Miller. Paris, Seuil, 1975. In-8° broché, 315 p., collection « Le Champ Freudien »).
En quatrième de couverture :
« Le maître interrompt le silence par n'importe quoi, un sarcasme, un coup de pied.
C'est ainsi que procède dans la recherche du sens un maître bouddhiste, selon la technique zen, car il appartient aux élèves eux-mêmes de chercher la réponse à leurs propres questions. Le maître n'enseigne pas ex cathedra une science toute faite, il apporte la réponse quand les élèves sont sur le point de la trouver.
Cet enseignement est un refus de tout système. Il découvre une pensée en mouvement – prête néanmoins au système, car elle présente nécessairement une face dogmatique. La pensée de Freud est la plus perpétuellement ouverte à la révision. C'est une erreur de la réduire à des mots usés. Chaque notion y possède sa vie propre. C'est ce qu'on appelle précisément la dialectique. »

20 euros (code de commande : 10484 - vendu).

LACAN (Jacques) Le séminaire. Livre V. Les formations de l'inconscient. Texte établi par Jacques-Alain Miller. Paris, Seuil, 2003. In-8° broché, 517 p., collection « Le Champ Freudien »).
En quatrième de couverture (extrait du chapitre VI) :
« Quand j'ai résolu d'aborder celle année devant vous la question du Witz ou du Wit, j'ai commencé une petite enquête. Il n y a rien d'étonnant a ce que je l'aie commencée en interrogeant un poète. C'est un poète qui introduit dans sa prose comme aussi bien dans des formes plus poétiques, la dimension d'un esprit spécialement danseur qui habite son œuvre, et qu'il fait jouer même quand il parle à l'occasion de mathématiques, car il est aussi un mathématicien. J'ai nommé ici Raymnond Queneau. Alors que nous échangions là-dessus nos premiers propos, il m'a raconté une histoire, C'est une histoire d'examen, de baccalauréat si vous voulez. Il y a le candidat, il y a l'examinateur.
Parlez-moi, dit l'examinateur, de la bataille de Marengo.
Le candidat s'arrête un instant, l'air rêveur – La bataille de Marengo... ? Des morts ! C'est affreux... Des blessés ! C'est épouvantable...
Mais, dit l'examinateur, ne pourriez-vous me dire sur cette bataille quelque chose de plus particulier ?
Le candidat réfléchit un instant, puis répond – Un cheval dressé sur ses pattes de derrière, et qui hennissait.
L'examinateur surpris, veut le sonder un peu plus loin et lui dit – Monsieur dans ces conditions voulez-vous me parler de la bataille de Fontenoy ?
La bataille de Fontenoy ?... Des morts ! Partout... Des blessés ! Tant et plus, une horreur...
L'examinateur intéressé, dit – Mais monsieur, pourriez-vous me dire quelque indication plus particulière sur cette bataille de Fontenoy ?
Ouh ! dit le candidat, un cheval dressé sur ses pattes de derrière, et qui hennissait.
L'examinateur, pour manœuvrer, demande au candidat de lui parler de la bataille de Trafalgar. Celui-ci répond – Des morts ! Un charnier... Des blessés ! Par centaines...
Mais enfin monsieur, vous ne pouvez rien me dire de plus particulier sur cette bataille ?
Un cheval...
Pardon, monsieur, je dois vous faire observer que la bataille de Trafalgar est une bataille navale.
Ouh ! Ouh ! dit le candidat, arrière cocotte !
La valeur de cette histoire est à mes yeux de permettre de décomposer, je crois, ce dont il s'agit dans le trait d'esprit. »

22 euros (code de commande : 10485).

[LACAN]. GEORGIN (Robert) — Lacan. [Avec un texte inédit de Jacques Lacan.] Petit-Rœulx, Cistre, 1984. In-8° broché, 118 p., (collection « Essais »).
En quatrième de couverture :
« Lacan, c'est d'abord une affirmation qui, pour commune qu'elle soit, remodèle la psychanalyse : l'homme est un être fait de langage et tout lui survient par la langue – y compris le corps. Car il n'est de corps que parlé. Mais si la parole sur le corps est fausse, la physiologie en est déréglée. Surviennent le symptôme, la névrose ou la psychose. Cette primauté du verbe s'inaugure dès le ventre maternel, puisque le fœtus entend, qu'il fantasme sur ce qu'il entend, qu'il en rêve. À quoi peut rêver un fœtus, sinon aux rêves de la mère ? Et quelle ambiguë relation s'origine dès ce moment-là entre la mère et son enfant – que meut le désir de la mère, comme la mère elle-même est mue par le désir de la grand-mère ? D'où résulte que toujours la cure porte sur trois générations. Ce qui vaut pour la cure vaut pour chaque formulation de l'esprit humain – l'équation physique autant que le mythe en portent témoignage. Et plus clairement le mythe que l'équation : tout mythe d'origine est double, car il est formulé deux fois, sur trois générations. En témoigne la Genèse, mais aussi la guerre de Troie : la ville est vaincue une première fois par Héraklès, la seconde fois par Achille, que deux générations séparent.
À la naissance, l'œil prend le relais de l'oreille et toute la mémoire fœtale subit un prodigieux bouleversement, car les souvenirs auditifs se transforment en images. On néglige trop souvent les conséquences de cette révolution et la relation privilégiée qui s'instaure dès lors entre l'oreille et l'œil, qui toute la vie resteront réversibles l'un dans l'autre.
L'œuvre difficile de Jacques Lacan domine aujourd'hui la psychanalyse et infléchit le statut de toutes les sciences communément appelées humaines. L'ethnologie, la linguistique, la littérature, la critique et les études mythologiques sont remaniées par la théorie lacanienne, qui remet en cause le cogito cartésien et la logique classique. La théorie lacanienne et les diverses pratiques qu'elle permet dans les disciplines voisines sont ici étudiées dans la perspective générale d'une écriture où la distance entre essai critique et littérature est délibérément abolie, selon le vœu de Roland Barthes. Mais il faut bien voir qu'au centre de toute oeuvre se cache la Femme en tant que Toute – à savoir ce qu'on nomme Dieu. »

13 euros (code de commande : 11269).

[LACAN]. RABATÉ (Jean-Michel, dir.) — Lacan. Traduit de l'anglais par Camille Fort. Paris, Bayard, 2005. In-8° collé, 342 p., (collection « Les Compagnons Philosophiques »).
En quatrième de couverture :
« Lacan fut sans doute un peu optimiste lorsqu’il annonça en 1973, à la télévision : « Il suffit de dix ans pour que ce que j’écris devienne clair pour tous. » La controverse, tant sur la portée de son œuvre, sa personnalité haute en couleur que sur ses innovations cliniques, ne s’est pas éteinte avec lui. Et cet héritage contesté a fait le tour du monde. Si la psychanalyse garde une place prépondérante dans la culture et dans les mœurs françaises, la pensée de Lacan s’est répandue dans de nombreux pays, notamment en Amérique du Nord et du Sud ainsi qu’en Asie.
C’est une des originalités du recueil d’études que nous propose Jean-Michel Rabaté. Les auteurs réunis ici pour la première fois visent tous à éclairer cette pensée complexe, depuis un point de vue qui est autant anglo-saxon que français. Ils élucident bien sûr les principaux concepts de Lacan mais retracent aussi ses interventions majeures dans des domaines aussi variés que la philosophie, la linguistique, le féminisme, l’anthropologie, la sexualité ou les arts.
Plus qu’une initiation à cette œuvre réputée difficile, ces critiques rigoureux tentent d’en offrir une véritable lecture, en variant les points de vue et les contextes. Chacun à leur manière, ils nous rappellent que si l’inconscient existe, c’est de manière historique et qu’il est donc bien devenu lacanien, en plus d’être freudien.
Avec les textes de : Élisabeth Roudinesco, Darian Leader, Dany Nobus, Bernard Burgoyne, Colette Soler, Nestor Braustein, Charles Shepherdson, Joseph Valente, Alenka Zupancic, Judith Feher-Gurewich, Diana Rabinovich, Deborah Luepnitz, Tim Dean, Catherine Liu. »

20 euros (code de commande : 11261).

 


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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 19:46
 
 
Christopher R. Browning
Les Origines de la Solution finale
L’évolution de la politique anti-juive des nazis
 (Septembre 1939-Mars 1942)
 
Avec la contribution de Jürgen Matthaus
Traduit de l’anglais par Jacqueline Carnaud et Bernard Frumer    
 
 
« Ce livre est de loin l’analyse la plus pertinente des décisions
qui ont conduit à l’annihilation des Juifs dans l’Europe nazie »
Raul Hilberg, auteur de La Destruction des Juifs d’Europe.
 
 
En 1939, l’Allemagne nazie a pour projet de redessiner l’Europe de l’Est en expulsant les populations juives qui l’habitent. À l’automne 1941 est décidée la destruction totale des juifs.
 
  • Comment la politique nazie est-elle passée de l’expulsion massive à la destruction massive ?
  • Quels sont les rouages, humains, circonstanciels ou intellectuels qui ont mené à la prise de décisions ?
  • Quel rôle a eu Hitler ?
 
Telles sont les questions soulevées dans cette étude magistrale de Christopher R. Browning, historien mondialement reconnu.
           
Le livre, salué par la communauté scientifique mais aussi par le grand public, est l’étude la plus détaillée et la plus complète de cette période complexe et décisive où la politique raciale nazie a « bifurqué » de la persécution et du « nettoyage ethnique » vers la Solution finale.
 
Articulant son étude autour de deux dates clefs, la conquête de la Pologne en septembre 1939 et le début des déportations au printemps 1942, Christopher R. Browning envisage la Pologne comme le laboratoire d’essai de la politique raciale. Il démontre ensuite le rôle essentiel de l’offensive contre l’Union Soviétique dans la radicalisation qui a conduit à la Solution finale. De cette évolution, Adolf Hitler est le chef d’orchestre sinistre : au débat entre fonctionnalistes et intentionnalistes, le livre donne de nouveaux arguments et montre les liens inextricables noués entre les hommes, leurs idéologies et les circonstances.
 
Méticuleusement documenté et ayant bénéficié de l’ouverture de nouvelles archives, Les Origines de la Solution finale est un livre indispensable, aussi important que l’ont été les travaux de Raul Hilberg, Ian Kershaw et Daniel Goldhagen.
 
Christopher R. Browning signe ici l’ouvrage de référence sur l’émergence de l’Holocauste.              


  Les Origines de la Solution Finale
  L'évolution de la politique anti-juive des nazis. Septembre 1939 - Mars 1942
Christopher R. Browning
En 1939, l'Allemagne nazie, qui projette une recomposition démographique de l'Europe centrale et orientale, entreprend d'expulser les populations juives qui y habitent. à l'automne 1941 est décidée la destruction totale des Juifs...

35.00 Euros
Nb de pages : 631
Année de publication : 2007
 

 




 
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11 décembre 2007 2 11 /12 /décembre /2007 17:58
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Numéro spécial

Juillet-août 2001

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Clément Rosset,
le fou pensant

C'est un philosophe-écrivain, insolite et insolent. Clément Rosset se moque bien du pessimisme intellectuel bon chic bon genre. "Riez !", dit-il, car la vérité est trop triste...

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En novembre 1999, dans Le Monde de l'éducation n° 275, Clément Rosset nous accordait l'entretien suivant :

 

Etre heureux,
c’est toujours être heureux malgré tout

 

 

 

Le Monde de l’éducation : Votre dernier livre de philosophie, Loin de moi, traite de la question de l’identité. Pouvez-vous décliner la vôtre ?

Clément Rosset : Mon identité n’est niçoise que par hasard. Lorsqu’en 1967 j’ai posé ma candidature à des postes d’assistant, j’ai été refusé partout, sauf à l’université de Nice. J’y suis donc resté jusqu’en 1998, date à laquelle j’ai pris une retraite anticipée. Ce hasard m’a rendu doublement méditerranéen puisque mes parents avaient passé, juste avant ma naissance, quinze années à Bilbao et à Madrid où mon père était ingénieur. Je me souviens d’ailleurs que, lors de la deuxième guerre mondiale, ils avaient ramené beaucoup de matériel espagnol – des disques, comme ceux de Manuel de Falla, de la vaisselle et des livres, comme ceux de Federico Garcia Lorca. Cette atmosphère espagnole m’a beaucoup influencé. J’ai appris à aimer le jambon de Séville, la musique de Manuel de Falla ou de Granados. De plus, mon père avait acheté une petite maison dans les montagnes de Majorque qu’il m’a léguée par la suite. De sorte que je n’ai quitté Nice que pour aller dans mes terres majorquines. Je suis donc devenu un Méditerranéen de fait alors que mon père était d’origine dauphinoise et parisienne, et que ma mère était une pure Cotentinoise. Mais il m’est souvent arrivé de regretter, au cours des trente et une années passées dans cette faculté agréable, la pluie, les tempêtes, le varech…

Pourquoi le choix de la philosophie ?

A priori je me destinais davantage à une carrière musicale. J’étais plutôt bon pianiste, mais mauvais lecteur de musique. Cependant mon attachement pour Montaigne, Pascal, Nietzsche, dont la lecture m’a profondément marqué, l’a emporté. Et puis à dix-neuf ans, j’ai été saisi par une idée, celle du tragique, que j’ai formulée dans un livre, La Philosophie tragique, en 1960. Je suis donc devenu très tôt écrivain et philosophe, un peu malgré moi, tout simplement parce que je me suis retrouvé en possession d’une thématique que je n’avais pas envie de laisser tomber. Au fond, je n’ai eu que deux idées dans ma vie, celle du tragique et celle du double, vers 1975. Ce sont d’ailleurs ces deux idées que je n’ai cessé de répéter dans tous mes livres, à l’exception de Route de nuit, le seul livre qui ne soit pas philosophique.

Comment est venue l’idée du tragique ?

Bien avant dix-neuf ans, même si c’est à cet âge que j’ai réussi à la formuler. Il faut remonter beaucoup plus loin et faire intervenir la personnalité de Maurice Ravel, qui a toujours joué un rôle essentiel pour moi, même si je lui préfère l’unique Mozart.
Etant enfant, infans, c’est-à-dire ne parlant pas, j’étais tellement épris de musique que lorsque je revenais de vacances, ma joie était de pouvoir écouter les disques sur le gramophone. Bien que je fusse incapable d’atteindre la hauteur de la table de la salle à manger, je parvenais, en mettant des bottins et des annuaires par terre, à monter sur la table et à remonter sa manivelle afin de me passer les quatre faces Polydor de l’enregistrement du Boléro de Ravel dirigé par le compositeur lui-même.
Alors que j’étais incapable de savoir à quoi ressemblait la vie ou la mort, j’ai eu le sentiment que le secret de toute chose m’était révélé. Je possédais un savoir universel grâce à cette musique. Des années plus tard – j’avais dix-neuf ans –, en écoutant à nouveau le Boléro, cette fois à Carteret, dans mon village natal, cette musique m’a incité à penser que la tragédie pure et la joie pure, loin d’être antithétiques, étaient identiques. Et comme j’étais sérieusement monté contre la morale à cet âge-là, j’ai compris que c’était précisément ce que la morale voulait ignorer. Bien sûr, je reprenais l’inspiration de Nietzsche dans L’Origine de la tragédie, tout en l’infléchissant quelque peu : j’affirmais la similitude entre la jubilation et la connaissance du caractère tragique de la vie.

Pourquoi le Boléro de Ravel vous donnait-il l’impression d’être, au fond, le résumé ou la quintessence de la vie ?

A l’époque, j’étais, bien entendu, incapable de l’expliquer. Aujourd’hui, je pense que cela a un rapport avec ce que Schopenhauer a admirablement décrit dans les deux chapitres consacrés à la musique dans Le Monde comme volonté et représentation, à savoir le sentiment de l’éternelle répétition de la même histoire. En même temps, il s’agissait de la répétition d’un thème d’une richesse très grande. Ravel di-sait d’ailleurs de son thème : "Je sais bien que c’est nul, mais il fallait le trouver quand même." Répéter n’est pas tout, il faut tout de même répéter quelque chose. "Ne trouvez-vous pas que ce thème a de l’instance ?", disait Ravel. Il a toujours de l’instance et de l’insistance, et il nous raconte, pour reprendre cette fois un mot de Debussy à propos du vent, "l’histoire du monde".
Cela dit, j’éprouve le même sentiment à propos de toute musique, le sentiment d’un savoir suffisant qui vous est donné sur la fin, l’origine, la raison d’être de toute chose. C’est mon principe métaphysique, ontologique, matérialiste. La musique n’est pas une métaphore de la vie, mais la forme épurée, la quintessence de la vie.

Pour vous, le réel est sans double, sans autre monde, moral ou religieux, alors que les hommes ne cessent de mettre à l’écart la réalité par le truchement de l’illusion en cherchant à refuser ce que vous appelez la "cruauté" du réel. Comment cette idée vous est-elle venue ?

L’origine en est encore plus anecdotique et encore plus difficile à développer que pour la première, mais une nouvelle fois liée à la musique. C’était dans les années 1974-1975. J’écoutais à la radio la représentation de l’opéra de George Enesco qui s’intitule Œdipe. Apprenant qu’un oracle l’a condamné à tuer son père et à épouser sa mère, Œdipe fuit pour éviter le drame. J’avais, bien sûr, à l’esprit les interprétations qui rapprochent la tragédie de l’énigme policière (on cherche quelque chose, mais, au fond, c’est toujours soi que l’on cherche). Je songeais également aux analyses de Freud (tout mâle veut épouser sa mère et tuer son père, etc.). Or je compris que l’essentiel de l’intrigue d’Œdipe-Roi n’était pas là mais dans la façon dont on réalise un oracle en voulant l’éviter. Dans la même illumination, j’ai su qu’Œdipe réalisait son destin par la voie la plus directe, la plus attendue. Cela m’a amené à une méditation générale sur le réel et sur la manière dont on lui substitue perpétuellement des doubles, pour en prévenir la vision intuitive, directe, ce qui me rapproche de l’intuition de Plotin et de Bergson, qui voient le réel comme simple, inanalysable.
Le double comme la morale sont deux façons de nier la réalité ou de nier le tragique. Ce sont deux aspects d’un même problème. Le double, c’est l’illusion. A chaque fois que la réalité est indésirable, l’homme a une imagination extraordinairement fertile qui lui fait créer un double qui est comme un rideau qui masque ce que le réel a d’intolérable, d’indigeste, de cru. La morale a toujours été une manière de dire ce qui doit être et ce qui ne doit pas être, et de se moquer de ce qui est.

Avez-vous déjà ressenti la protestation à l’égard du réel et de l’existence, cet "inconvénient d’être né" dont parle Cioran et que vous avez appelé, dans La Force majeure, son "mécontement" ?

Je ne les ai pas ressentis comme Cioran qui, d’ailleurs, était un modèle d’urbanité et de gentillesse, dont j’étais très proche et avec qui j’ai passé de nombreuses soirées hilarantes et mémorables. Mais je ne réprouvais pas le réel comme lui parce que l’épreuve du réel me semble être le ressort fondamental de la joie de vivre. Je pense en effet qu’il y a une alliance possible entre la lucidité – la vie est absurde, ridicule – et la joie. Car être heureux, c’est toujours être heureux malgré tout.

Quels souvenirs gardez-vous de vos professeurs ? Et quel rôle ont-ils joué dans l’élaboration de votre philosophie ?

En terminale, les propos de mes professeurs m’ennuyaient le plus souvent, ce qui fait que j’ai écrit une bonne partie de La Philosophie tragique en cours de philosophie. Mon professeur à Lyon, Jean Lacroix, s’était pris d’une telle amitié pour moi que je l’écoutais davantage. Mais, à l’époque, j’étais véritablement absorbé par Joseph Hours, mon professeur d’histoire, un matérialiste cynique qui, je le raconte dans En ce temps-là, était une machine à recracher toutes les illusions qui peuvent venir troubler les hommes.
L’Ecole normale supérieure était dirigée par Jean Hyppolite, grand hégélien devant l’éternel, premier traducteur de la Phénoménologie de l’esprit, qui était un homme d’un libéralisme total. A tel point que Mme Dury, qui dirigeait à l’époque et dans un tout autre esprit l’école des jeunes filles de Sèvres, a échangé quelques propos inoubliables avec lui un peu avant le bouillonnement de Mai 68. La légende raconte que, lasse des escapades nocturnes de ses pensionnaires, elle aurait été trouver Jean Hyppolite et lui aurait fait un discours se terminant par ces mots : "Il est temps que cesse ce bordel dirigé par un moine." Ce à quoi Jean Hyppolite, avec humour et sens de la repartie, aurait répondu : "Ça vaut peut-être mieux qu’un couvent dirigé par une putain." Et il est désormais avéré que l’interdiction qu’elle faisait à ses ouailles de rencontrer les garçons en général, et les normaliens en particulier, fut une des origines de Mai 68.
Comme premier maître d’études – on appelait cela des "caïmans" – , j’ai eu Louis Althusser. Mes rapports avec lui se sont limités à trois dissertations, une mauvaise, une assez bonne, et une très bonne grâce à laquelle il a jugé que j’étais prêt pour l’agrégation. Il ne m’a pas converti au marxisme-léninisme ni au Parti communiste mais m’a laissé la plus belle définition du matérialisme, qui consistait pour lui avant tout à "ne plus se raconter d’histoires". Par la suite est venu Jacques Derrida, que j’ai tout d’abord pris pour un "sioux", c’était ainsi que l’on nommait les gens qui sont balayeurs ou femmes de ménage à l’Ecole normale supérieure. Je ne me suis jamais bien entendu avec lui, encore moins avec ce qu’il écrivait. Par contre, j’étais très ami avec Vladimir Jankélévitch. Nous étions notamment très liés par un goût commun pour la musique et pour Ravel, sur lequel il a écrit un livre admirable.

Vous avez enseigné pendant trente et un ans à l’université de Nice-Sophia- Antipolis, de 1967 à 1998. Quelle idée de l’enseignement avez-vous véhiculée à travers vos cours ?

J’ai eu tout d’abord beaucoup de difficultés à obtenir un poste. Je ne m’en étonne pas d’ailleurs, car ce que je publiais n’était pas considéré comme "universitaire". Il faut dire que ma thèse d’Etat, reconnue et publiée dans une collection de prestige, "Quadrige", aux Presses universitaires de France, m’a valu bien des ennuis.
En ce qui concerne le contenu des cours, j’ai toujours tenu a ce qu’il fût varié. J’ai beaucoup changé d’auteurs jusqu’à balayer tout le spectre de l’histoire de la philosophie et toutes ses thématiques, ce qui fait que j’ai pu terminer ma carrière en étant assez calé, alors que je ne l’étais pas auparavant. Ce qui me permet de rendre justice à un mot d’Althusser selon lequel "il faut passer l’agrégation pour lire de la philosophie". Ce à quoi il faut ajouter qu’il ne s’est pas appliqué à lui-même ce principe puisqu’il a reconnu, dans ses livres tardifs et posthumes, qu’il n’avait jamais lu que deux auteurs qui ne sont pas Freud et Marx, dont il faisait pourtant grand cas, mais Malebranche et Descartes.

Vous semblez peu réceptif aux discours ministériels ou intellectuels axés sur la pédagogie. Vous parlez même d’une dérive pédagogiste. Pour quelles raisons ?

J’ai toujours tâché d’éveiller la curiosité et l’esprit critique de mes étudiants, et en cela j’ai toujours été violemment opposé à cette marotte d’après-guerre qui consiste à accorder la priorité absolue à l’enseignement de la communication, de la psychologie ou de la pédagogie, qui, d’une part n’apprennent rien puisqu’il est question "d’apprendre à apprendre" et qui, d’autre part, entretiennent un esprit moutonnier et médiocre. Le pédagogisme a commencé à être très envahissant sous l’influence d’un certain syndicat, le SGEN, et sous l’influence des gouvernements socialistes. Le premier émule inconditionnel de la faculté comme lieu de rencontres, de compréhension, de communication, de formation à la citoyenneté et autres billevesées de ce genre a été Alain Savary. Oui, le pédagogisme s’est mis en place à partir de 1981 et, en un certain sens, on peut dire que Claude Allègre est ministre depuis près de vingt ans !
L’université, comme le lycée d’ailleurs, est devenue à la fois une machine qui pèse de plus en plus lourd sur les épaules des enseignants, pour, au bout du compte, obtenir de moins en moins de résultats. La baisse du niveau est vertigineuse, et l’on demande d’enseigner l’ignorance et même une forme de bêtise. Or le résultat doit être l’apprentissage d’une culture et, dans le cas de la philosophie, l’entretien de l’esprit critique. La tâche se poursuit, certes. Mais l’afflux d’étudiants venus de bachots douteux, parce qu’il est convenu, selon la pensée pseudo-démocratique ambiante, de le donner presque à tous, a changé les choses. La réalité, c’est qu’on abuse ces élèves et ces étudiants qui sont payés en monnaie de singe. Mais il faut nuancer : le nombre d’étudiants bons ou excellents ne diminue pas, ceux-ci sont simplement davantage perdus dans la masse, dans la massification qui ne saurait être synonyme de démocratisation.

En 1976, vous publiez sous un pseudonyme une pièce de théâtre, Les Matinées structuralistes et un Précis de philosophie moderne dans lesquels vous vous moquez des modes intellectuelles et des gloires philosophiques de l’époque, Foucault, Deleuze, Lacan, Derrida… Est-ce par goût de la polémique ou bien à cause de votre indéfectible attachement à une philosophie qui s’exprime dans une langue claire et accessible ?

Les Matinées structuralistes, c’était une commande de Jean-François Revel. Je souhaitais faire un récit de ces années de l’Ecole normale où nous étions pris entre le PC, Althusser, Lacan et la gloire neuve de Derrida que j’ai pastiché dans un discours sur l’écriture – l’écrithure, avec un "h" entre le "t" et le "u" –, et où je distingue le concept d’écriture sans "h" et le concept d’écriture avec "h" dans les termes exacts que Derrida utilise dans son fameux article sur la différence avec un "e" et la différance avec un "a". D’où l’extrême colère du maître !
Ce que je refusais en effet, c’était cette manière si caractérisque d’être illisible et ennuyeux. Or, comme je le dis dans Le Choix des mots, je persiste à croire que l’écriture n’est pas un "dangereux supplément", comme le disait Derrida après Rousseau, mais la pensée elle-même. Et que donc ce qui fait la force d’une philosophie, c’est sa clarté, sa langue.
Il faut également ajouter que j’ai également une tendance un peu voltairienne à ne pas résister à lâcher une loufoquerie un peu blessante à chaque fois que l’occasion se présente. En ce sens, je ne tiens pas compte de la recommandation de La Bruyère qui dit dans un passage des Caractères qu’un homme qui ne résiste pas au plaisir de faire rire aux dépens d’autrui n’est pas un honnête homme. Chez moi, le rire prime tout. Si c’est drôle, je ne peux pas me retenir. Ce n’est pas par méchanceté mais je ne peux pas résister à mettre en évidence ce qui peut avoir une vertu comique. Il faut noter d’ailleurs que je m’applique à moi-même ce principe puisque, dans Les Matinées structuralistes, je figure également comme un personnage grotesque. Et, de surcroît, je n’aurais sûrement pas publié tout récemment Route de nuit, un livre personnel et inhabituel dans lequel je décris certaines sautes d’humeur qui sont dramatiques, si je ne les avais pas trouvées très drôles.

Votre œuvre ne cesse de se référer, de manière assez égale d’ailleurs, aux philosophes, mais aussi à Tintin, Tati ou Marivaux. Outre la jubilation que vous procurent ces rapprochements en apparence incongrus, quelle est la raison et la fonction de ces illustrations tout terrain ?

Ce système omni-référentiel, qui met sur le même plan le cinéma, la littérature ou la bande dessinée, obéit chez moi d’abord à un instinct d’écrivain. Je suis enchanté de trouver des parallélismes dans des domaines qui me paraissent les plus étrangers, les plus éloignés les uns des autres. Il y a une circulation culturelle qui se manifeste dans tous les domaines, du moment que les œuvres sont de premier ordre. Il y a une autre raison à cela, c’est que ma formation est davantage littéraire que philosophique. Au fond, j’ai plus lu Shakespeare, Balzac ou Dostoïesvki que les philosophes, que j’ai lus surtout pour des raisons professionnelles. Il y a donc un plaisir d’écrivain à sortir des sentiers battus en faisant circuler une courbe à travers des points de repère complètement hétérogènes et dont je m’attache à montrer la grande homogénéité, un peu comme la courbe de Leibniz dont il dit que seul Dieu sait quelle est la fonction qui expliquerait son tracé bizarre.

La littérature est-elle une simple matière à illustrer vos propos philosophiques ou véhicule-t-elle une manière singulière de penser le monde ?

Je suis très mal à l’aise lorsque je lis des livres où les références ne sont prises que dans des ouvrages philosophiques. J’ai l’impression d’étouffer un peu, j’ai l’impression que la vie ne pénètre pas ces espaces abstraits, alors que l’on donne tant de force et de vie à des vérités hégéliennes ou nietzschéennes en montrant que cela a un rapport avec ce que dit le marchand de poisson, ou avec la manière de faire la bouillabaisse. Le propos philosophique s’anémie à se replier sur lui-même. Dans Soi-même comme un autre, Paul Ricœur, que je respecte beaucoup d’ailleurs, réussit le prodige de ne se référer, pendant trois cents ou quatre cents pages, qu’à des articles ou des textes philosophiques, ce qui rend son ouvrage rébarbatif. Si je me réfère tant à Saint-Simon, Dostoïevski, Balzac, Gogol, Aristophane, Sophocle ou Joseph Conrad, c’est en partie à cause de ma formation initiale et surtout parce qu’il s’agit là de très grands, d’immenses connaisseurs de la nature humaine.

Le Démon de la tautologie, ouvrage dans lequel vous répondiez notamment à ceux qui vous reprochaient de tenir toujours le même discours, était également une réflexion sur l’identité. Pourquoi alors revenir à présent, dans Loin de moi, sur le sentiment d’identité ?

Au cours d’une série de cauchemars que j’ai eus de manière chronique pendant plusieurs années, j’ai pu éprouver un sentiment de perte d’identité. Lors de ces cauchemars, j’avais le sentiment que celui qui avait rêvé ce que je venais de rêver n’était pas moi, que le facteur des songes s’était trompé d’adresse et m’avait fait rêver les rêves d’un autre. Je me trouvais en face d’un signifiant qui était insignifiant pour moi, ce qui est une expérience extrêmement angoissante que je raconte, selon ma méthode habituelle, en l’illustrant par une histoire tirée de Bécassine. C’est celle d’un homme du monde des années 10-20 dont le concierge a claqué la porte de l’immeuble sans jamais revenir. Tous les locataires inquiets pour la bonne réception de leur courrier demandent alors à cet homme de leur rendre service. Le lendemain, l’homme s’installe dans la loge et reçoit une telle masse de courrier qu’il demande à Bécassine de venir l’aider à le décacheter. Rivé à l’ouverture de cette abondante correspondance, il ne comprend strictement rien aux propos de ces lettres, s’arrache les cheveux à essayer de comprendre de quoi il s’agit et soudain s’aperçoit ou réalise qu’il est devenu le concierge provisoire de l’immeuble. Eh bien ! c’est un peu ce qui se passait dans ces cauchemars.
A partir de cela, j’ai eu envie d’écrire un livre sur le sentiment d’identité – thème déjà magistralement traité par David Hume – où j’ai voulu dire que le sentiment d’identité personnelle est un pur fantasme et que ce que l’on perd, lorsque l’on dit que l’on perd son identité, c’est l’identité sociale, mais pas une identité intime. Loin de moi, le titre de l’ouvrage, est aussi une mise à distance : le moi, je le mets loin de moi.

Publié en même temps que Loin de moi, Route de nuit est un ouvrage étonnant et qui aurait d’ailleurs pu s’intituler Hors de moi, puisque vous faites le récit d’une étrange et douloureuse maladie qui vous atteint depuis dix ans et qui vous fait, en quelque sorte, exister à côté de vous-même. Pourquoi ce livre ?

Route de nuit est un ouvrage qui tranche avec tous ceux que j’ai faits depuis le début, même les plus singuliers, comme Le Choix des mots, dans la mesure où ce livre est purement descriptif, expérimental et relève davantage du récit fantastique que de la dissertation philosophique. Il s’agit du récit de ces expériences traumatisantes qui ont jeté une ombre très fâcheuse sur ma vie quotidienne depuis une dizaine d’années. Ce sont des notes, des repères pour observer ma maladie. Au bout de dix ans, je suis allé montrer ces notes à un psychiatre qui m’a conseillé de publier ce document car il s’agit pour lui d’un symptôme nouveau que j’appelle l’"hasofin", et qui rappelle un peu le "Horla" de Maupassant. L’hasofin est l’abréviation du symptôme majeur des troubles que j’ai subis et que je subis encore : hyper-activisme semi-onirique de fin de nuit. J’ai alors repris mes notes, j’y ai ajouté des analyses et des illustrations venant de la littérature. Ça a été un travail d’écriture nouveau pour moi et que je me suis décidé à signer en raison de son caractère fantastique et cocasse.

Cela vous a-t-il aidé à comprendre les raisons de votre maladie ?

Pas du tout, car tout le livre me confirme dans le fait qu’il n’y a rien à comprendre. Les maladies sans causes sont en même temps des maladies sans remèdes. Il y a, bien entendu, des causes qu’Aristote dirait efficientes, c’est-à-dire, dans ce cas précis, qui ont déterminé une modification de mon psychisme. Mais la maladie vit maintenant de manière totalement autonome.

Ne peut-on pas dire qu’il s’agit d’une maladie métaphysique, et que ce double dont vous n’avez pas cessé de chasser les manifestations se rappelle à vous ?

J’ai bien sûr pensé que j’étais puni pour ma philosophie et que les dieux, irrités par mon inébranlable philosophie, m’avaient bâtonné. Philippe Sollers, qui édite le livre chez Gallimard, m’a d’ailleurs dit qu’il s’agissait d’une "petite crise métaphysique" !

 

Sélection bibliographique

Aux Editions de Minuit :
Le Réel, traité de l’idiotie (1977)
La Force majeure (1983)
Le Principe de cruauté (1988)
Principes de sagesse et de folie (1991)
En ce temps-là. Notes sur Louis Althusser (1992)
Le Choix des mots (1995)
Loin de moi (1999)

Aux PUF :
La Philosophie tragique (1960)
L’Anti-nature (1973)

Aux éditions Gallimard :
Le Réel et son double (1976)
Route de nuit (1999)

 

 

A mourir de rire

Par Michel Polac

- Extraits -

Michel Polac* est écrivain-journaliste. Si, dans ce monde cauchemardesque, il garde espoir, c'est à Clément Rosset qu'il le doit. Pourquoi ? Parce qu'"un bon jour", il a lu une de ses "bonnes phrases".

... C'est dans La Logique du pire de Rosset que je trouvai la phrase qui fit "tilt" en moi : "Il n'y a pas de délire d'interprétation, puisque toute interprétation est un délire." Je pris conscience de ma paranoïa dans un éclat de rire...

... Quant à moi, je tente de vivre à la fois le "oui" serein à la vie et le "non" révolté devant le droit du plus fort. Ce qui ne fait pas de moi un disciple de Rosset, mais un complice dans sa défense du "principe d'incertitude"...

 

* Michel Polac a notamment publié Hors de soi (2001 - PUF), La Luxure : fragment d'un autoportrait en luxurieux (2000 - Textuel, Journal, PUF)

 

 

 

 

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Propos recueillis par Nicolas Truong
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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 17:24
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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 16:49
La fin de la métaphysique ?
par Ægidius REX (IP:xxx.x4.28.91) le 10 décembre 2007 à  15H36
 

- Pourquoi un philosophe s’intéresse-t-il à un autre ?

On va me faire croire qu’Heidegger s’intéressait à Nietzsche ?

Je rappellerai inlassablement que la philosophie n’a rien à voir avec l’État et que professeur de philosophie est rémunéré par l’État, en conséquence de quoi un professeur de philosophie est toujours un sac de merde, au moins par rapport à la philosophie qu’il déshonore.

Dès qu’on est payé par l’État, on ne peut plus être philosophe, on est au mieux un philosophe d’État, comme toute cette racaille avide de salaires et de postes.

Or, que faites-vous ? Vous mélangez la racaille, à savoir les professeurs de philosophie, avec ceux qui, comme Nietzsche, n’ont jamais été professeurs de philosophie. Nietzsche a été professeur de philo, c’est vrai, mais de philologie, ce qui n’a rien à voir. C’est pourquoi, les vrais philosophes se comptent sur les doigts de la main gauche de Django Reinhardt.

Voilà pourquoi on s’intéresse à Nietzsche: parce que Nietzsche n’étant pas de la merde, celui qui sait être de la merde, par exemple, le professeur de philosophie rémunéré par l’État, a besoin de se faire croire, en citant celui qui n’est pas de la merde, qu’il n’est lui-même pas de la merde. Je ne vois aucune autre raison à celle-là.

Imagine-t-on la réciproque ? Imagine-t-on Nietzsche, s’il avait été postérieur, s’intéresser à un fonctionnaire qui hurle « Heil Hitler » à la fin d’un cours mais qui refusera systématiquement de s’en expliquer ?

Vous êtes risibles mais vous ne trompez que vos pareils.

Le vrai philosophe vit une véritable Abgeschiedenheit, mot forgé par Maître Eckart et composé de la préposition latine ab d’éloignement et du verbe scheiden, partir, quitter un lieu et autres sens signifiant la séparation, et qu’on traduit faute de mieux par détachement. Le vrai philosophe est détaché des choses et notamment des trois valeurs arbitraires actuelles: l’argent, le pouvoir, les honneurs.

Nietzsche a vécu une véritable Abgeschiedenheit. Ceux qui n’en ont pas fait autant ne sont pas habilités à parler.

Mais encore une fois, vous ne trompez que vos pareils.

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