Madame, monsieur bonjour !
Au sommaire de cette édition, pas d’accident de chasse à déplorer, heureusement.
Après les dramatiques et nombreux faits divers récents qui ont endeuillé le monde cygénétique et qui font les choux gras des très sensibles défenseurs des bêtes, écologistes de salon, nous
pouvons passer à autre chose.
C’est à dire mettre en lumière les merveilleuses traditions de nos terroirs, transmises avec amour par des générations d’hommes et de femmes attachés au “il
fait bon vivre” et au plaisir des sens.
Un riche passé conservé avec un égal bonheur par de multiples cultures locales.
Aujourd’hui, nous sommes en direct avec notre envoyé permanent en pays Tonneinquais, dans le Lot-et-Garonne comme chacun sait.
-Rémi Solfado, vous êtes bien là ?
-Oui, bonjour Jean-Pierre, bonjour chers téléspectateurs…
-Rémi, quoi de neuf chez les garants de la tradition ?
-Une histoire extraordinaire Jean-Pierre, qui est arrivée à un passionné de chasse, Gilbert Fontés.
Gilbert, homme très sympathique au demeurant, 53 ans de chasse, rendez-vous compte, a tiré hier matin, du côté de Poville, une bête rarissime.
Mais écoutons le raconter cet exploit :
- Bin voilà, j’étais en forêt, route de Clairac, en battue au chevreuil. Soudain, voilà t’y pas que je vois un bestiau blanc débouler de la broussaille. Aucune idée de ce que c’était.
On aurait dit un chien ou un gros chat. Je le pousse vers la friche et je l’ai eu dans mon viseur.
Un animal comme ça, c’est de l’exceptionnel alors vous pensez bien que j’allais pas me faire chier à l’observer des plombes et des plombes… Il allait se barrer en plus…Alors je l’ai
dégommé.
-Cet animal, c’est quoi en définitive ?
-Un renard blanc, comme qui dirait un renard polaire mais comme on est en Sud-Ouest, c’est pas un renard polaire…Ah, ah, ah…
-Un renard albinos donc ?
-Non… le spécialiste qu’on a consulté il dit que c’est un renard leucique car un renard albinos, il a les yeux rouges hein tandis que cette bête, ses yeux y sont gris. Dépigmenté qu’il est, il
semble.
-Superbe prise ! Vous êtes très fier j’imagine ?
-Tu m’étonnes ! On va l’empailler et le mettre derrière la vitrine de notre local, à Fargues-sur-Ourbise
-On m’a dit, Gilbert, que vous avez immortalisé cette prise de façon charmante…
-Oué…Jlai mis dans mon jardin au pied d’un pin (photo), une tige de roseau pour soutenir le museau, la queue dressée comme des lauriers sur un coussin de fougères, quelques plumes de faisans et
voilà !
-Et poète à ses heures, notre ami Gilbert, en plus !
C’est ainsi, Jean-Pierre, que je vous rends l’antenne, en concluant que tous les chasseurs de l’endroit ont défilé devant le trophée pour admirer ce qu’il faut bien appeler la prise de l’année,
sinon de la décennie.
Un renard immaculé, c’est fabuleux ! Il aurait été dommage de le laisser vivre…
-Merci Rémi, pour cette précieuse et authentique histoire.
(d’après le quotidien Sud-Ouest)