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Ecosia : Le Moteur De Recherch

8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 19:16
  La prophétie du Dr Lacan

par Alain Rubens
Lire, mars 2005

 Quand le père de la psychanalyse iconoclaste défend le christianisme.

Le Dr Jacques Marie Lacan ne fit jamais mystère de sa fascination pour la religion catholique, apostolique et romaine. Le comble pour un homme qui connut son heure de gloire en Mai 68! En 1974, le psychanalyste répondant à des journalistes italiens déclare que la religion triomphera. Mieux, qu'elle est increvable. Pourquoi? Parce que la religion donne du sens à la vie humaine: «On va nous sécréter du sens à en veux-tu en voilà, et cela nourrira non seulement la vraie religion, mais un tas de fausses», lance-t-il à son auditoire médusé. 

Notre époque, en ses soubresauts, semble lui donner raison. L'islamisme brandit le sabre contre les croisés américains, les sectes prolifèrent et les âmes déboussolées se pressent au Salon de la voyance. En 1927 déjà, dans L'avenir d'une illusion, Freud, juif non pratiquant, rendait grâce à la religion, cette illusion indispensable à la culture. Le frein de la culpabilité actionné par l'interdit du meurtre évite de nous trucider à tout propos ou pour un regard de travers.

Mais Lacan, un brin caustique, ne confond pas les torchons et les serviettes. Pour lui, la vraie religion c'est la religion chrétienne. Parce ce qu'elle a concocté, pour l'éternité, l'Incarnation. Le Verbe s'est fait chair avec Jésus. Une sacrée trouvaille, en vérité. A Vienne, Freud découvrait que dans la névrose existe ce que Lacan appellera plus tard une parole bâillonnée. En effet, l'homme est un animal parlant: «Il n'est plus du tout heureux, il ne ressemble plus du tout à un petit chien qui remue la queue, ni non plus à un brave singe qui se masturbe. [...] Il est ravagé par le Verbe.» De quoi donner du grain à moudre aux analystes. L'excellente collection dirigée par Jacques-Alain Miller, Les paradoxes de Lacan, accueille également une leçon très tonique de 1963, intitulée Des noms-du-Père. Ce Père vacillant et près de s'effacer devant les parentalités que les postmodernes nous bricolent pour l'avenir.


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8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 17:46

Je ne suis pas un prophête
mais il arrive que je voie ce que
les autres voient comme moi,
mais ne veulent pas voir.
Le monde moderne regorge
aujourd'hui d'hommes d'affaires
et de policiers, mais il a bien
besoin d'entendre quelques
voix libératrices, [...]
Les voix libératrices ne sont pas
les voix apaisantes, les voix
rassurantes. Elles ne se contentent
pas de nous inviter à attendre
l'avenir comme on attend le train.

 

La liberté, pour quoi faire ?


 

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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 19:29

Voir aussi nos dossiers : Les secrets de la psychanalyse
Les psychothérapies

Jacques LACAN
(1901 - 1981)

Sa vie

Psychanalyste et psychiatre français, Jacques Lacan naît à Paris le 13 avril 1901.

En Tchécoslovaquie à Marienbad, il prononce en 1936 sa célèbre conférence sur le stade du miroir. A Paris, il fréquente les milieux littéraires et artistiques et se lie avec les surréalistes. Il rompt en 1952 avec l'Association internationale de psychanalyse fondée en 1912 par Sigmund Freud et ouvre l'Ecole Freudienne de Paris, se consacrant surtout à la formation théorique des futurs psychanalystes.

Ses théories

Faucher s’interroge sur l’apport de Lacan à la tradition psychanalytique : "  Alors que Freud a pu paraître révolutionner la conception que l'homme avait de lui même par la découverte en lui d'une dimension pratiquement inconnue jusque-là, l'inconscient, dont la conscience ne représente plus qu'un épiphénomène, Lacan en vient pour sa part à dénier au sujet humain toute réalité substantielle et ne lui assigne d'autre consistance que celle du mirage, dans la mesure même où il le tient pour conditionné jusque dans ses moindres désirs, s'aveuglant perpétuellement sur lui-même en se croyant quelqu'un, alors qu'en fait il n'y a personne. Lacan retrace ainsi la genèse psychologique de l'enfant en mettant l'accent sur la dépendance du développement de celui-ci vis-à-vis de circonstances, identiques cependant pour tous au départ, qui, lorsqu'elles se diversifient, seront responsables de la maturation - ou de l'absence de maturation. Ainsi celui-ci, séparé douloureusement de sa mère à sa naissance, n'en cessera pas moins de s'identifier à elle jusqu'au moment où il subira de plus en plus ses absences et cherchera alors à contrevenir à cette véritable dissociation d'avec elle par des manoeuvres séductrices à son égard : ne pouvant plus être en elle, c'est lui qui, alors, tentera de l'absorber, en suscitant de sa part un désir permanent de lui qui exclurait chez elle tout autre intérêt.

Vers l'âge de six mois, l'enfant va réaliser peu à peu son autonomie, corporelle et psychologique : pressentant par anticipation cette unité organique qu'il va conquérir par la suite, grâce à l'image de la mère à laquelle il s'identifie, l'enfant, qui, jusqu'alors, ne s'appréhendait que d'une façon fragmentaire, va peu à peu éprouver l'existence d'un lien étroit entre lui et cette image que lui renvoie le miroir (ou en son absence le regard des autres) sur laquelle il va progressivement se fixer. Alors qu'auparavant il identifiait spontanément les autres à lui, par le processus de l'introjection, et lui aux autres, par celui de la projection, l'enfant se sentira désormais, au terme de cette expérience spéculaire, tel que le voient les autres et appréhendera les autres tels qu'ils se voient, tout à la fois intérieur et extérieur à lui-même, regardé-regardant, identique et échangé à lui-même, capturé définitivement par l'apparence fantasmatique dans laquelle il s'exténue"

L'éclairage de Lacan est dirigé sur l'identification du sujet dans ses rapports au langage. Pour lui, le langage préexiste à l'apparition du sujet et l'engendre. Le milieu proprement humain n'est pas biologique, n'est pas social, il est linguistique : "l'inconscient est structuré comme un langage".

Bruno Castets résume ainsi le schéma de développement selon Lacan :

"Initialement, il existe une relation de désir unissant la mère et le père, le père n'étant que le représentant de la figure paternelle idéale à laquelle se réfère la mère et dont elle tient son langage.

Lorsque l'enfant naît, il vient prendre place dans cette relation unissant père et mère.

Dès ce moment, s'établit la situation de rivalité oedipienne, rivalité ayant pour objet la place tenue respectivement par l'un et par l'autre dans le désir de la mère, rivalité qui s'établit donc entre le sujet, qu'il soit fille ou garçon, et le père. Le sujet, pour entrer en rivalité avec le père et se faire place dans le discours de la mère, doit entrer dans l'ordre de ce désir, en parler le langage, se référer au même système symbolique dont le père est le premier terme.

Secondairement, ne pouvant parvenir à être un objet unique du désir de la mère, l'enfant tiendra à se faire objet du désir du père et pour compenser le manque ouvert par la mère et pour tenter d'atteindre la mère par le biais du père."

C'est ainsi que l'enfant est de toute façon placé dans le registre d'une castration symbolique puisqu'il ne peut jamais posséder seul l'objet de son désir primordial : sa mère. Il est obligé de passer par la loi du père, reconnue par cette mère. L'enfant doit ainsi user du langage du père et ne peut donc exprimer que ce que lui autorise à exprimer ce langage. C'est pourquoi dans les "graphes" de Lacan, le sujet, même lorsqu'il a, par cette évolution, accédé au statut de sujet désirant, est toujours représenté par un "S" barré, barre qui marque l'inévitable castration à laquelle le sujet ne peut échapper pour être et demeurer.

"Il est sans doute regrettable que Lacan ait communiqué ses aperçus théoriques dans un style fort obscur pour le profane et qui semble parfois démarqué des préciosités mallarméennes. Les influences notables qu'on peut également déceler dans sa doctrine sur le plan philosophique, telles que celles de sartre et de Heidegger, ne suffisent pas cependant à épuiser la richesse et la fécondité d'une pensée dans laquelle on peut voir aussi une adaptation originale des enseignements bouddhistes contenus dans les écrits canoniques du Tripataka." (Faucher Ph.)

Ses principaux ouvrages

Ecrits (Seuil 1966) : ce gros volume de 900 pages rassemble les textes de 27 articles, communications ou conférences publiés entre 1936 et 1966 notamment :

  • Le stade du miroir comme formation de la fonction du "je" (1949) Le Seuil éd., 1966
  • Fonction et champs de la parole et du langage (1953)

Ouvrages de ses disciples

  • Maud Mannoni : L'enfant arriéré et sa mère (Seuil 1964)
  • Bruno Castets : L'enfant fou (Fleurus 1969)

Pour en savoir plus :

  • Fages J.B.: Comprendre Jacques Lacan. Toulouse, 1971
  • Faucher Ph.: Lacan Jacques. Monographie in Dictionnaire des Auteurs, Laffont-Bonpiani, Laffont R., éd., Paris,
  • Rifflet-Semaine A.: Lacan. Bruxelles, 1970

Dr Lyonel Rossant et Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso

De la psychanalyse aux thérapies comportementales et cognitives, venez parler des bienfaits de vos rendez-vous avec votre psy.

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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 16:24
 

ROSSET (Clément) — Le démon de la tautologie. Suivi de Cinq petites pièces morales. Paris, Éditions de Minuit, 1997. In-8° broché, 89 p., (collection « Paradoxe »).
En quatrième de couverture :
« Ce livre a pour point de départ de répondre brièvement à deux objections qui m'ont souvent été faites. La première porte sur le sens précis que je donne au mot de « réel ». La seconde sur mon refus de prêter l'oreille à tout propos ou pensée de nature morale.
   La première enquête, sur le réel, m'a amené à un examen radioscopique de la tautologie qui s'est révélée à l'analyse moins simple – et moins simplette – qu'elle n'en à l'air. Le secret de la tautologie, qu'on pourrait appeler son « démon », au sens d'ensorcellement et de cercle magique, est que tout ce qu'on peut dire d'une chose finit par se ramener à la seule énonciation, ou ré-énonciation, de cette chose même. »

6 euros (code de commande : 11422).

ROSSET (Clément) — Le monde et ses remèdes. Paris, Presses Universitaires de France, 2000. In-8° broché, 159 p., (collection « Perspectives Critiques »).
En quatrième de couverture :
« La pensée a été donnée à l'homme pour lui permettre de se dissimuler la vérité : telle est la thèse centrale de cet essai de jeunesse de Clément Rosset qui considère l'activité intellectuelle, sous ses formes les plus fréquentes, comme une production de « philtres d'oubli » grâce auxquels la plupart des hommes, et notamment des philosophes, parvient à s'épargner une représentation lucide, c'est-à-dire pessimiste et tragique, de la réalité. »

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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 19:18
"Cette année, les aveugles ne verront que bien peu, les sourds ouïront assez mal; les muets ne parleront guère;
les riches se porteront un peu mieux que les pauvres, et les sains mieux que les malades.
Vieillesse sera incurable cette année à cause des années passées..."
Prédiction de Rabelais à la manière des almanachs.


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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 18:47
Galerie de portraits
Carmen, très jeune
 (8 ou 10 ans)
Carmen vers 18 ans Carmen après son mariage
(et sa séparation)
De nos jours... avec son parapluie et ses cabas... Carmen s'adonnant à son sport favori Carmen dans l'attitude qui lui a valut l'attribut de Sorcière...

Illustrations © LELONG ©FLUIDE GLACIAL-AUDIE

Vous pourrez découvrir l'album photo de Carmen Cru dans l'épisode Insomnie (Album n°4). Je vous présente ci-après ses parents.


   Carmen Cru

Carmen est un être d'exception. Douée d'une force aussi bien physique que de caractère, elle n'est  jamais allé à l'encontre de ses propres convictions.

On sait tout d'elle ! Elle est née dans la maison où elle vit encore. Cette maison lui a été offerte par sa mère, qui vit toujours, on ne sait où. Son enfance et son adolescence ont été heureuses. 

Son mari, Stanislas Cru, l'a rendu follement heureuse... Pendant, une seule nuit...

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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 01:24
 Espaces Lacan
     Le crâne qui parle
Un jour, un marcheur solitaire trouva sur son chemin, qui longeait une colline, un crâne abandonné. "Tiens, dit-il à voix haute, que fait cette tête ici ?" Il resta médusé en entendant le crâne lui répondre : "On n'est pas pris dans une affaire sans y avoir mis la main."
 Stupéfait, l'homme courut au palais dire au chef :
"Il y a un crâne qui parle sur la colline.
- Est-ce qu'un crâne peut parler ? répliqua le père de la chefferie.
- Oui, je l'ai vu, de mes yeux vu.
- Tu mens, se fâcha le chef, n'oublie pas que je ne suis pas ton égal.
- Si ce que je dis est faux, que j'aie la tête coupée."
Le chef fit quérir trois de ses serviteurs et les chargea d'accompagner le villageois pour vérifier ses dires. Ils grimpèrent sur la colline. Le crâne était toujours là, exactement au même endroit. L'un des serviteurs lui décocha un grand coup de pied. Le crâne dévala la pente, mais ne dit mot. Le villageois inquiet se mit à crier : "Pourquoi ne parles-tu plus ? Pourquoi ne parles-tu plus ?"  Mais la tête resta muette. Alors les serviteurs empoignèrent l'homme et l'un d'eux lui trancha le coup avec son coupe-coupe. A peine sa tête eut-elle touché le sol que le crâne se remit à parler : "Ah ! j'avais bien dit, on n'est pas pris dans une histoire sans y avoir mis la main." Les serviteurs apeurés retournèrent au palais raconter au chef ce qu'ils venaient d'entendre.

Conte africain.

(M.Baskom, African Folktales in America. The talking skull refuses to talk. Research in African Literatures 8/2, Univ. of Texas, 1977, rapporté par C.H. Pradelles de Latour, E.P.E.L. 1991.)

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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 15:03

YouTube - Jean Ferrat - La Montagne Jean Ferrat - La Montagne. ... Jean FERRAT chante ARAGON ... Regarder la vidéo - 3 min 13 s - www.youtube.com/watch?v=3PTbhH--rWc

 

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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 14:52
  • Atelier Clément Rosset - Ce philosophe contemporain boudé par la critique universitaire malmène la philosophie autour des thèmes de tragique, réel, double, joie, hasard et illusion. Cet atelier vise à approfondir la réflexion sur ce philosophe réjouissant.
  • Un philosophe déroutant - "La batterie à plat : plus de jus", c'est par une de ces métaphores cocasses que Clément Rosset illustre l'épuisement caractéristique de la dépression, de son effondrement physique et psychique.

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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 00:24
Un geste à la fois
Une petite animation sur notre situation écologique et sociale qui en dit long! >>>
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