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Ecosia : Le Moteur De Recherch

30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 17:44
04 septembre 2008

     C’était il y a peu à Cambridge (Angleterre). Le professeur George Steiner, essayiste, critique, théoricien de la traduction, expert en littérature comparée et docteur honoris causa d’un grand nombre d’universités de par le monde, recevait ès qualités, à son domicile, Juan Cruz, l’envoyé spécial du quotidien madrilène El Pais, pour un long entretien comme il les aime. A l’image de ses conférences. Tous azimuts. Et il le fut effectivement, débordant largement le cadre de son dernier opus Les livres que je n’ai pas écrits qui vient de paraître en Espagne en castillan et en catalan.

    Ils ont donc parlé de la tristesse et du pessimisme selon Beckett, de sexualité, de Heidegger, Grass, Roth et Rushdie. Et même de la recherche du public pour des formes littéraires expérimentales : ainsi de la prédominance littéraire, sur le plan du style, selon Steiner, des livres d’histoire, de sociologie, d’économie et des biographies ; ce qui lui fait dire, notamment, que “la prose de Lévi-Strauss est meilleure que celle de n’importe quel romancier français”.Pourquoi pas, même si cela fleure bon le goût des formules et l’esprit de provocation dont il est coutumier. Dans son élan, il juge aussi qu’Harry Potter détourne la jeunesse de la lecture des classiques et qu’on ne peut écrire de littérature importante avec un traitement de textes. Bref, du Steiner pur jus. Jusqu’à ce passage :

“Il est facile de s’asseoir ici, dans cette maison, et de dire : “Le racisme, c’est horrible, non ? ” Mais posez -moi même la même question si je devais vivre dans une maison voisine d’une famille jamaïquaine de six enfants qui écoute du reggae et du rock and roll toute la journée ! Posez-moi la même question si un expert immobilier venait m’apprendre que la valeur de ma maison s’était effondrée depuis qu’une famille jamaïquaine avait emménagé à côté ! Demandez-moi la même chose à ce moment-là ! “

   On dirait du Chirac entre deux Coronas : l’arôme du mouton dans l’escalier remplacé par la musique de sauvages. Vrai ou faux, bon sens ou pas, on attend autre chose d’un intellectuel de ce calibre qu’un réflexion échappée du café du commerce, non ? On s’en doute, la presse de langue anglaise s’en est saisie et s’est aussitôt enflammée.

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