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Ecosia : Le Moteur De Recherch

28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 09:27
Le site officiel de Michel Cazenave- Ecrivain,poète,philosophe ( Lien )

Lien vers le site : http://www.michelcazenave.fr/accueil.html

Michel Cazenave est né le 9 juin 1942 à Toulouse (Haute-Garonne). De souche pyrénéenne depuis plusieurs siècles, il a toujours marqué un attachement indéfectible à ses montagnes d'origine.

Passionné par la psychanalyse, il se réclame ouvertement de la tradition jungienne (membre du Conseil pédagogique de Groupe d'études C. G. Jung de 1975 à 2001, président de ce groupe de 1984 à 1990, cofondateur et président du Cercle francophone de recherche et d'information C. G. Jung depuis 2005), tout en confrontant constamment celle-ci aux pensées de Freud et de Lacan - comme il essaie sans cesse de l'ouvrir à des disciplines connexes, comme l'anthropologie, la sociologie contemporaine, la philosophie et l'histoire des religions.

Poète (6 livres de poèmes) et homme de théâtre (4 pièces représentées à Paris, et deux réalisées sur des antennes nationales de radio), Michel Cazenave se veut d'abord un contemplatif - amoureux de la nature, et tout d'abord, des fleurs de son jardin - sans pour autant renier l'action ou l'enseignement, mais sans jamais s'inféoder à quelque parti que ce soit.

André Malraux

André Malraux

Le site officiel de Michel Cazenave- Ecrivain,poète,philosophe ( Lien )
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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 10:11
Rampal, le dauphin qui voulait nous parler | Free Dolphins Belgium

Lien :http://freedolphinsbelgium.wordpress.com/2013/04/01/rampal-le-dauphin-qui-voulait-nous-parler/?blogsub=confirmed#blog_subscription-2

http://www.freedolphinsbelgium.org/


On trouvera ci-dessous un commentaire de Wade Doak
daté d’avril 2013 à propos de cette rencontre exception
nelle.


Un beau matin, un dauphin commun mâle est arrivé devant la localité de Whitianga, en Nouvelle Zélande.
Une mère delphine et son petit nageaient à ses côtés. Wade Doak et sa femme équipe vinrent leur rendre visite. Ils étaient bien équipés : une sorte de téléphone électronique submersible leur permettait de communiquer clairement dans les deux sens, d’entendre et de se faire entendre.

Rampal – le mâle – fut ainsi nommé car il adorait la musique de Bach et le son de la flûte traversière.
Il l’écoutait en extase, flottant à fleur d’eau dans l’axe des haut-parleurs suspendus sous la coque du catamaran. Mais là où vraiment, il ne se tenait plus, là où il pouvait rester au pied de la coque pendant des heures, en nageant contre un courant contraire, c’est lorsqu’il écoutait… la voix humaine !

Jan Doak – la femme de Wade – parlait dans un tuyau plongé sous la surface ou bien dans le "téléphone" et sans cesse, sur le mode du dialogue alterné, Rampal tentait d’imiter ces sons, en proposait d’autres similaires ou les mettait en regard de ses propres vocalisations. Diverses émissions de bulles nuançaient ses propos.

Lors des dernières séances de la dernière année – car ce petit jeu s’est poursuivi sur plusieurs saisons – le dauphin a montré une concentration absolument exceptionnelle pour un animal prétendument "sauvage".

Il arrivait droit sur le bateau, négligeait de scanner les baffles et le microphone, dont il avait compris le rôle depuis longtemps et se mettait aussitôt au travail. Le timing des séances, décidé par Rampal, était très régulier : deux fois par jour, chaque fois pendant une heure.

Et très systématique : lors de ces dernières séances, le cétacé a offert à ses auditeurs un véritable festival de langue delphinaise, un chatoiement inattendu de sons nouveaux et de gammes diversifiées, un peu comme s’il récitait une sorte d’alphabet ou une liste de phonèmes. Les tracés graphiques enregistrés attestent de l’exceptionnelle complexité des structures sonores sifflées à cette occasion, souvent de manière graduelle, des plus simples aux plus compliquées.

Ce récit nous apprend deux choses :

1. Les dauphins libres se prêtent bien volontiers à des " examens "en pleine mer. Pas besoin donc de les enfermer pour les faire participer à toutes sortes d’expériences, du moment qu’elles sont intéressantes pour eux et respectueuses de leur bien-être.

2. A en juger par les réactions de Rampal, celui-ci était au moins aussi étonné que Wade et son épouse. Il a du se rendre compte, en écoutant les Doak, que les êtres humains savaient parler, que le son de leurs voix véhiculait du sens. Dès lors, dans un deuxième temps, il a mis tout mis en oeuvre pour leur montrer que lui aussi possédait un langage !

Histoire complète dans "Encounters with Whales and Dolphins"
Wade Doak. Page 193 à 205

Rampal, sa femme et son enfant


En avril 2013, Wade Doak est revenu sur cette expérience bouleversante dans un courrier privé échangé avec plusieurs défenseurs des dauphins. Il ne nous en voudra pas d’en citer ici quelques extraits :

"Chers amis, je voudrais revenir sur les échanges sonores que ma femme Jan et moi avons eu avec un dauphin commun baptisé du nom de Rampal, durant un certain temps, dans l’estuaire de Whitianga en Nouvelle-Zélande.
Les circonstances étaient exceptionnelles.
Il s’agissait d’un couple de Delphinus delphis. La femelle avait eu plusieurs petits, mais un seul avait survécu. Ils étaient donc trois, ce qui est rare, car ces dauphins ne vivent généralement pas dans une structure familiale de type "père- mère- enfant ».

La population locale pensait que le trio vivait dans cette rivière soumise à la marée. Les dauphins communs habitent très rarement dans l’embouchure de nos fleuves ou le long de nos côtes. C’était pourtant le cas de Rampal et de sa petite famille.


Whitianga

Nous amarrions notre catamaran, l’Interlock, en cet endroit.
Chaque nuit, les dauphins quittaient l’estuaire et y revenaient tôt chaque matin. Nous avons commencé un échange sonore avec eux en leur diffusant la musique de flûte de Jean Pierre Rampal, par le biais d’un haut-parleur piézo-électrique immergé. C’était cet appareil qui rendait le mieux les hautes fréquences.

Ce qui s’ensuivit au cours de nos multiples rencontres et au fil des années, donne un aperçu du potentiel et de la souplesse comportementale des dauphins sauvages. Nous avons vu comment le dauphin Rampal a pris la situation en mains, s’approchant très près de notre hydrophone, lâchant une grosse bulle d’air chaque fois qu’il allait émettre une séquence sonore – un peu comme une sonnerie de téléphone avant la conversation – et produisant des sons d’une haute complexité que nous imitions ensuite en y ajoutant une variation.
Ceci afin de lui montrer notre propre créativité, dans une démarche communicative. Meilleures étaient nos réponses, plus intenses encore étaient nos récompenses !

Attention ! Rampal va parler !

Pourquoi un animal en liberté peut-il passer tellement de temps et développer tant d’énergie à se maintenir dans une rivière au cours rapide, juste pour émettre des sons et les échanger avec ceux d’êtres humains ?
Quelle était pour lui le bénéfice d’une telle activité ? Peut-être que cette simple question fait la valeur de tout notre travail.
Sans rentrer dans les détails, on ne peut nier que ces rencontres ont eu lieu. Et malgré le fait que le dauphin commun est présent dans toutes les mers du monde, c’est avec lui que nous avons le moins de contacts de ce genre. La plupart des échanges répertoriés ont eu lieu avec des Tursiops.

Nous avons accompli tout cela avec un budget de misère. Mes revenus d’écrivain et de photographe de la vie marine ne nous rendaient pas riches. Nous vivions dans des conditions dignes du tiers monde et nous étions finalement si fauchés que nous ne pûmes poursuivre ces expériences. Habitant au nord de la Nouvelle-Zélande, ces déplacements vers Whitianga furent les plus longs que nous ayons faits. Car nous sommes d’abord des plongeurs, ma femme et moi, pas des marins.


Rampal ne recherchait pas le contact physique


Aucun scientifique n’a jamais montré le moindre intérêt pour nos dialogues avec Rampal.
Même s’ils furent filmés et montrés quelque fois à la télévision, même si nous les avions documentés avec des photos, des enregistrements sonores et racontés dans un livre.

J’ai eu des échanges similaires avec un cachalot. Mais ce genre d’interactions n’est pas prise au sérieux par la science, actuellement.
Je comprends pourquoi. Peut-être un paradigme est-il en train de changer. Il ne faut donc pas espérer que des "chercheurs marginaux" soient financés par les canaux traditionnels. En outre, il y a le problème de la mouvance "New Age" qui croit tout et n’importe quoi à propos des dauphins. Cela gangrène la science. Pendant de nombreuses années, Jan et moi avons marché sur une corde raide entre les deux approches : le scepticisme sain et la crédulité aveugle.

Jadis, les gens étaient brûlés sur le bûcher si on les suspectait de parler avec les animaux. Je pense qu’il y a toujours des blocages dans notre culture scientifique, quand il s’agit de financer certaines recherches.

Pendant ce temps, ma femme et moi avons pourtant continué à dialoguer avec les cétacés de toutes les manières possibles. L’obscénité absolue que représente l’enfermement de ces créatures pensantes ou leur assassinat brutal, hante à la fois nos rêves et nos vies éveillées.

Il n’est pas surprenant que les étoiles restent silencieuses à nos appels.
Nous manquons d’un modèle de communication pour le projet SETI comme pour les cétacés. (…)
Lorsque des créatures aussi agressives que les humains tuent les autres espèces pensantes sur leur propre planète et se balancent des missiles atomiques, quelle civilisation extraterrestre pourrait-elle avoir envie d’entrer en contact avec nous ?
Peut-être que nous devons patienter…
Combler le fossé avec les cétacés serait une étape. Mais nous empoisonnons déjà leur monde avec nos déchets toxiques. Nous les obligeons à nager en rond dans nos bassins prisons pour notre seul divertissement.
Dans la vieille Angleterre, les gens payaient pour entrer dans une tente et voir un homme manger un chat vivant. Ah ! L’Homo sapiens !
Bon, maintenant je vous laisse, je dois partir pour aménager un lac de poissons indigènes".

Le site de Wade Doak

Des droits civils pour les dauphins !

Rampal, le dauphin qui voulait nous parler | Free Dolphins Belgium
Rampal, le dauphin qui voulait nous parler | Free Dolphins Belgium
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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 10:50

Cet article est reposté depuis Littorine - Marie France.

C'est alors qu'apparut le renard.
-Bonjour, dit le renard. ..
-Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
-Je suis là, dit la voix, sous le pommier.
-Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli..
-Je suis un renard, dit le renard.
Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
-Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé
-Ah ! pardon, Et Je petit prince.
Mais, après réflexion, il ajouta:
-Qu'est ce que signifie « apprivoiser » ?
-Tu fi es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu!
-Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie « apprivoiser » ?
-Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
-Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie « apprivoiser »?
-C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens... »
-Créer des liens ?
-Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons.
Et je n' ai pas besoin de toi. Et tu n'a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...

fleur 009
-Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
-C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses.
-Oh! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince. Le renard parut très intrigué:
-Sur une autre planète ?
-Oui.
-Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
-Non.
-Ça, c'est intéressant! Et des poules ?
-Non.
-Rien n'est parfait, soupira le renard.
Mais le renard revint à son idée:
-Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...

SV100055.jpg
Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince:
-S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il.
-Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de
temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
-On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis.
Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
-Que faut-il faire ? dit le petit prince.
-Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...
Le lendemain revint le petit prince.
-Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après- midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur! Mais si tu viens
n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur. Il faut des rites.
-Qu'est-ce qu'un « rite » ? dit le petit prince.
-C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.


Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche:
-Ah ! dit le renard... je pleurerai.
-C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal,
mais tu as voulu que je t'apprivoise...
-Bien sûr, dit le renard.
-Mais tu vas pleurer! dit le petit prince.
-Bien sûr, dit le renard.
-Alors tu n'y gagnes rien !
-j'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

SV100063.jpg
Puis il ajouta:
-Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.
Le petit prince s'en fut revoir les roses.

fleur 001
-Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard
semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
Et les roses étaient gênées.
-Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. on ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu' elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons).W.E Pentecôte 046 Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même Quelquefois se taire. Puisque c' est ma rose.
Et il revint vers le renard:
-Adieu, dit-il...
-Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit
bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
-L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
-C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
-C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... lit le petit prince, afin de se souvenir.
-Les hommes ont oublié, cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
-Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.

 

Antoine de Saint Exupéry

 

20111028145

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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 11:30
Jean-Yves Leloup - L'éternel féminin à travers l'archétype de Marie-Madeleine

Marie-Madeleine, peinte par VAN DER WEYDEN, nous dévoile dans son livre ouvert la lettrine D.
Elle nous renvoie ainsi au secret de la "Porte" du "4 de chiffre". Le 4 correspond en effet au D et Daleth signifie "Porte", ouverture.

Lien vers site d’où est issue cette image :http://t3m.voila.net/tab_van_der_weyden_marie_madeleine_lisant.htm

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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 11:00
Symbolisme de la Vouivre (Vidéo)
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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 10:45

Cet article est reposté depuis Le blog de Jeno l'écolo Jenofanimalhumaniste.

Non par intérêt mais par amour
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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 14:49

Source : Université Populaire de Philosophie de Toulouse (WWW.alderan-philo.org)

Cette religion étant, à mon sens, la plus absurde et la plus atroce dans ses dogmes; la plus inintelligible, la plus métaphysique, la plus entortillée et par conséquent la plus sujette à divisions, sectes, schismes, hérésies; la plus funeste à la tranquillité publique, la plus dangereuse pour les souverains par son ordre hiérarchique, ses persécutions et sa discipline; la plus plate, la plus maussade, la plus gothique et la plus triste dans ces cérémonies; la plus puérile et la plus insociable dans sa morale considérée, non dans ce qui lui est commun avec la morale universelle, mais dans ce qui lui est propre et ce qui la constitue morale évangélique, apostolique et chrétienne; la plus intolérante de toutes.

Denis Diderot
Lettre à Viallet (Juillet 1766), dans Correspondance Inédi
te

TEXTE PHILOSOPHIQUE

Jésus recrucifié par les siens

Peu de temps après la mort du grand réformateur que fut Jésus, ses principes ont été abandonnés par ceux-là mêmes qui professaient être ses serviteurs particuliers, avant de devenir une machine destinée à asservir l'humanité et à métamorphoser les oppresseurs en Église nationale. [ ... ] Le système de morale le plus pur jamais prêché aux hommes a été perverti et dénaturé par des constructions artificielles de façon à n'être plus qu'un simple moyen d'acquérir richesse et pouvoir malhonnêtement. [ ... ] Si des hommes honnêtes se montrent incapables d'avaler leurs hérésies impies, ils les leur enfoncent de force dans la gorge, en criant à l'irréligion, tandis qu'eux-mêmes constituent le plus grand obstacle à l'avancée des vraies doctrines de Jésus et sont en fait le véritable antéchrist.

Jefferson Thomas
Writin
gs

CONFÉRENCES SUR L’ATHÉISME ET LA CRITIQUE DES RELIGIONS
Le troisième mercredi du mois, conférence par Éric Lowen


Cycle 2012-2013 sur RELIGION ET VIOLENCE DANS L’HISTOIRE I
de l’antiquité au 8è
me siècle


N°9 - MERCREDI
19 JUIN 2013 À 20H30

LA GUERRE DES CHRÉTIENTÉS DANS L’ANTIQUITÉ
La naissance de l’hérétisme
La christianisation de l’empire romain ne donna pas seulement naissance à des conflits entre chrétiens et païens mais aussi à des conflits très violents entre religions chrétiennes. Le sentiment actuel d’unité de la chrétienté n’est dû qu’à la méconnaissance des violentes guerres qui ont opposé les églises chrétiennes au fur et à mesure que les dogmes se formalisaient, chacune tendant d’imposer le monopole de leur christianisme et cela d'autant plus qu'elles étaient proches des pouvoirs. Ainsi naquirent les notions d’hérésie et de dogme.

Les conférences commencent à 20H30 précises.
La
[i]Maison de la philosophie est ouverte dès 20H, pensez à arriver suffisamment à l’avance.
Participation : 4€, adhérents : gratuit.

Citations de Diderot et Jefferson Thomas Writings sur le christianisme (Source :Université Populaire de Philosophie de Toulouse)
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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 09:09
Schelling.L'intuition de l'éternité .(Blog de José Le Roy)

Lien :http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2013/06/09/27364239.html

"Nous avons un pouvoir mystérieux et extraordinaire de nous retirer des modifications du temps, dans notre moi le plus intime, dépouillé de tout ce qui lui vient du dehors et là d'avoir en nous l’intuition de l'éternité sous la forme de ce qui ne change pas.(...)

Cette intuition intellectuelle apparait quand nous cessons d'être objet pour nous-même et quand replié sur soi, le moi qui perçoit est identique avec le moi perçu. En ce moment de l'intuition disparaissent pour nous temps et durée : nous ne sommes plus dans le temps, mais le temps ou plutôt l'éternité pure et absolue est en nous. Nous ne sommes pas perdus dans l'intuition du monde objectif, mais il est perdu dans notre intuition." Schelling.

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 10:27

vous ne verrez plus la nature de la même façon !

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 14:33

Lien : http://www.juanasensio.com/archive/2013/06/03/dans-les-tenebres-de-leon-bloy.html

«Il n’y aurait pas de vie assez longue, s’il fallait tout dire.»
Léon Bloy, Dans les ténèbr
es.

C'est en 1918 que paraît Dans les ténèbres de Léon Bloy, grâce aux bons soins de la veuve de l'écrivain qui dans ce texte non point lumineux mais transparent, semble avoir réglé ses affaires humaines et, une dernière fois avant de les quitter, regarde le seul territoire que son regard a jamais tenté de percer, l'Absolu. Il ne voit rien, presque rien, si peu de choses qu'il est difficile d'en écrire un rapport circonstancié, presque rien si ce n'est les massacres à venir, à l'époque où les belles âmes n'ont que le mot de paix à la bouche et prostituent la France par leur incompétence bavarde, qui met à genoux l'une des plus grandes nations du monde et lui promet, une fois de plus, de mirifiques avancées scientifiques sous le soleil du Progrès.
De fait, c'est non point certain de la mission accomplie (car seuls les imbéciles sauraient être contents d'eux-mêmes) mais pétri de l'évidence que réserve l'époque à des âmes de la trempe de celle de Léon Bloy que l'écrivain affirme sa complète solitude, propre à l'écriture et à l'office de vigie de l'invisible que mène sans faillir, depuis de longues années, celui qui, à mesure qu'il perd ses forces, son courage peut-être, se fait un peu plus transparent non seulement devant Dieu mais ceux qui le lisent : «Le mépris universel, absolu, des hommes et des choses. Arrivé là, on ne souffre plus ou du moins on a l'espérance de ne plus souffrir» (1). Léon Bloy, bien sûr, continue de souffrir, pour les vivants mais aussi pour les morts, ces solitaires terrifiants.
Si Bloy vomit une époque sans foi (2), il est fort logique que celle-ci vomisse en retour un écrivain comme lui : «Et le reste est épouvantable. La sottise infinie de tout le monde à peu près sans exceptions; l’absence, qui ne s’était jamais vue, de toute supériorité; l’avilissement inouï de la grande France d’autrefois implorant aujourd’hui le secours des peuples étonnés de ne plus trembler devant elle; et la surnaturelle infamie des usuriers du carnage, multitude innombrable de profiteurs grands et petits, administrateurs superbes ou mercantis du plus bas étage, qui se soûlent du sang des immolés et s’engraissent du désespoir des orphelins. Il faut être arrivé, après tant de générations, sur ce seuil de l’Apocalypse et être ainsi devenu spectateur d’une abomination universelle que ne connurent pas les siècles les plus noirs pour sentir l’impossibilité absolue de toute espérance humaine» (p. 292). Ces phrases auraient parfaitement pu convenir à la débâcle qui fut celle de la Seconde Guerre mondiale. Gageons qu'elle conviendra tout autant aux futures débâcles qui attendent la France.
Si l'impossibilité absolue de toute espérance humaine est une de ces apories, d'ailleurs moins vécue que littérairement théâtralisée, par lesquelles Léon Bloy a coutume de relancer le moteur increvable de son écriture, nous devons cependant affirmer que c'est elle qui fore la réalité, confère à l'écrivain un don de voyance exégétique pourrait-on dire, qui ne se manifeste jamais mieux que lorsqu'il avoue son impuissance paradoxale. Ruse de l'écriture évidemment, car ne rien pouvoir dire c'est encore et toujours, pour Bloy, dire et dire encore, tout comme affirmer la coupable procrastination divine, c'est permettre, dans le temps de l'attente, que n'en finisse pas de se redire l'attente et ainsi tenter de la combler par l'écriture impatiente, de plus en plus impatiente, tendue comme une flèche frémissante vers sa cible (3) : «En même temps que nous sera révélée notre identité si parfaitement inconnue de nous-mêmes, d'inconcevables abîmes se dévoileront à nos vrais yeux, abîmes en nous et hors de nous. Les hommes, les choses, les événements nous seront enfin divulgués et chacun pourra vérifier l'affirmation de ce mystique disant qu'à partir de la Chute, le genre humain tout entier s'est endormi profondément. Sommeil prodigieux des générations, naturellement accompagné de l’incohérence et de la déformation infinies de tous les songes. Nous sommes des dormants pleins des images à demi effacées de l’Éden perdu, des mendiants aveugles au seuil d'un palais sublime dont la porte est close. Non seulement nous ne parvenons pas à nous voir les uns les autres, mais il nous est impossible de distinguer, au son de sa voix, notre voisin le plus proche» (p. 293, l'auteur souligne).
L'antienne est connue, qui répète inlassablement, de livre en livre, que nous ne vivons que parmi des apparences, étant des apparences nous-mêmes (4), des marionnettes incapables de comprendre l'unique réalité, absolument insaisissable par nos sens tout comme par nos facultés, Dieu qui inscrit Son action, incompréhensible à nos yeux, dans l'histoire, qui n'est peut-être rien d'autre que son écriture à même la trame des événements qui nous semblent incohérents, puisque nous ne savons pas lire : «Pendant que les hommes s'agitent dans les visions du sommeil, Dieu seul capable d'agir fait réellement quelque chose. Il écrit sa propre Révélation dans l'apparence des événements de ce monde et c'est pour cela que ce qu'on nomme l'histoire est si parfaitement incompréhensible» (p. 294).
L'incompréhensibilité de Dieu ne peut être suggérée qu'au moyen des négations si prisées par la démarche apophatique de certains mystiques ou bien par l'hyperbole qui place systématiquement Dieu au-delà de tout ce que l'esprit humain peut imaginer de plus grand : «Il y a tout ce que vous voudrez de plus grand ou de plus grandiose. Il y a l’Himalaya, dont il est dit que vingt montagnes comme le Pic du Midi ne feraient pas un escalier suffisant pour y monter. Il y a la terrifique majesté de l’Océan polaire, lorsqu’une tempête infinie bouleverse dans l’étendue ses immenses dalles de glace, à la diffuse clarté d’un soleil mort. Il y a les plus effrayantes convulsions de notre globe, les tremblements de terre inimaginables comme ceux de l’Illyrie ou de la Syrie, qui détruisirent, au Vie siècle, des provinces entières et d’énormes villes en quelques instants, le sol s’entrouvrant pour engloutir les habitants et leurs demeures, et se refermant aussitôt sur eux avec un mugissement de gouffre qui put être entendu de Constantinople» (pp. 300-1), et il y a Dieu, plus infiniment grand que ces petitesses lamentables dont le spectacle suffit pourtant à paralyser les facultés de l'esprit humain, et il y a le plus humble des hommes, Léon Bloy, confronté aux mêmes difficultés que Dante lorsqu'il tenta de traduire en mots la claire vision du Paradis. Cette vision ne peut être figurée qu'en se faisant soi-même pure transparence, comme quelques très rares écrivains l'ont compris, au rang desquels Rimbaud, à coups de traits de génie ou encore Paul Gadenne dans ses romans admirables.
C'est dans ses derniers ouvrages que Léon Bloy, qui n'a jamais hésité à tutoyer Dieu pour lui gueuler son impatience, semble le plus radicalement affirmer son hétérogénéité : Il est le tout autre, ce qui ne peut s'embrasser, se dire ni même s'imaginer, cet éloignement entre l'homme et la sphère divine n'étant jamais mieux suggéré que par ce type d'images somptueuses : «Les Saints ont vu que la seule révélation d'une seule minute de la souffrance de l'enfer serait capable de foudroyer le genre humain, de dissoudre le diamant et d'éteindre le soleil. […] Toutes les souffrances accumulées de l'enfer pendant toute l'éternité sont en présence de la Passion comme si elles n'étaient pas, parce que les damnés souffrent dans la Haine; parce que la douleur des damnés finie et que la douleur de Jésus est infinie; parce qu'enfin, s'il était possible de supposer que quelque excès a manqué à la douleur du Fils de Dieu, il serait également possible de croire que quelque excès a manqué à Son amour» (p. 307, l'auteur souligne).
Léon Bloy, au sommet pourtant de sa puissance d'écriture, sait qu'il n'a jamais rien dit sur Dieu mais cette certitude, qui après tout est celle de tout écrivain digne de ce nom qui n'a guère besoin de se prévaloir des ruses de langage par lesquelles les mystiques tentent de signifier ce qui ne peut l'être selon Michel de Certeau, ne désespère point et ne se résout pas à déposer les armes : il attend, il ne fait rien, sa colère s'est transformée dirait-on, gagnant en sourde intensité, son écriture s'affinant elle-même, s'épurant, pour laisser voir ce à quoi sa rugueuse matière faisait obstacle.
Non seulement l'éloignement de Dieu est accepté tel quel comme signe de notre miraculeuse liberté (5), mais il légitime la stigmatisation du péché dont la France, aux yeux de Bloy, s'est rendue coupable en refusant d'écouter le terrible message que la Vierge a délivré à La Salette. Bloy, dans un même mouvement de sa prodigieuse colère, vomit les évêques désobéissants (6) mais aussi le désastre intellectuel de la France, imputable à son oubli de Dieu bien davantage qu'à la fornication prospère mise en scène dans les romans d'Émile Zola : «Depuis le commencement de la guerre, des livres innombrables ont été écrits et publiés. Bien ou mal et le plus souvent très mal, ils ont tout dit, excepté la seule chose qu’il y eût à dire. S’adressant à un peuple sans Dieu, comment aurait-ils pu lui parler d’un Dieu qu’ils ignorent et surtout d’une Vierge douloureuse dont l’Apparition et le Message leur ont été si parfaitement cachés ? Ils ne savent absolument rien, ces pauvres auteurs, n’ayant pas même le pressentiment obscur de ce qui les dépasse. Ils vont au public comme les pourceaux vont au bourbier, et rien n’est changé de ce qui fut avant la guerre, dont ils profitent maintenant pour l’étalage réassorti de leur ténébreuse vacuité. Métier lucratif pour quelques-uns qui ne sont pas étouffés par leur conscience et qui jugent que tout va très bien quand leurs tristes livres se sont bien vendus» (p. 323).
Georges Bernanos saura se souvenir de telles lignes qui vilipendent les planqués de l'Arrière, proclament l'inintelligence absolue des journalistes, auteurs et intellectuels qui commentent les terribles événements à ras de binocle matérialiste (7) et prostituent les mots qu'ils utilisent (8), affirment encore qu'une telle débauche de meurtres ne peut que signifier l'ouverture toute proche du septième sceau et la venue de l'Exterminateur (9) et enfin font, de la proximité avec les morts trahis (10), le gage d'une communion que la France victorieuse abaissera en célébrations patriotiques et qu'elle trahira de nouveau, sans relâche, les morts constituant après tout une pâte sur laquelle il est bien commode de faire pousser les petites fleurs roses du patriotisme, qui n'était pas encore économique (11).
La proximité de Léon Bloy avec les morts, au-delà du lieu commun qui fait de l'écrivain le récipiendaire hugolien des paroles innombrables des générations qui l'ont précédé et qui, à leur façon, tentent de lui enseigner ce qu'est la vie (12), ne vise qu'un seul but, celui qui consiste, pour l'homme qui espère une mort prochaine, si prochaine que les morts lui paraissent être plus vivants que ceux qui l'entourent et l'aiment (13), de pouvoir connaître, enfin, non point la Vérité inconnaissable mais son image la moins déformée possible : «Il est tellement le Maître de tout, que les concepts humains de maîtrise ou de possession, quand on pense à lui, ne paraissent pas autre chose que le renversement d'une image imprécise dans un miroir sans limpidité» (p. 311).
Le terme le plus important de ce passage est le mot renversement, que Léon Bloy a explicité à sa façon en déchirant la page d'une image prodigieuse (14), d'une de ces phrases capables de venir vous hanter à votre dernière seconde de vie et dont celle-ci probablement n'épuiserait pas le secret : «Le fond de ma pensée est que dans ce monde en chute toute joie éclate dans l'ordre naturel et toute douleur dans l'ordre divin» (p. 308).
Si tout est inversé, ne cesse de répéter Léon Bloy lorsqu'il commente audacieusement l'épisode de l'aveugle-né (15), alors cela signifie que les terribles événements que traverse la France ont un sens qui ne peut que demeurer impénétrable aux publicistes, et que seul peut tenter de déchiffrer l'écrivain oraculaire, qui comme l'infirme dans Monsieur Ouine, le plus grand livre sur les morts de la littérature française, semble entendre, en collant son oreille contre la terre glacée, leurs infatigables récriminations, leur haine d'avoir été si tôt, dans la fleur de l'âge, ravis au monde de la lumière.
C'est dans le chapitre VIII intitulé Un sanglot dans la nuit que Léon Bloy va nous révéler ce que les morts lui ont enseigné, ce que la nuit à la nuit transmet de connaissances proscrites et de visions terrifiantes : «Je ne saurais dire l'angoisse qui naissait de cette plainte exhalée dans l'obscurité et se propageant par toute l'étendue de cette contrée invisible. Ce n’était pas une plainte articulée, mais, ainsi que je l’ai dit, un sanglot énorme, convulsif, renaissant de lui-même à l’instant où il expirait, une panique d’éploration qui semblait avoir comme un caractère d’universalité […] Partout le même sanglot dans la nuit profonde et la même profonde torpeur chez mes compagnons de voyage. Je finis par comprendre que c’était la grande France de jadis qui pleurait en moi, la pauvre vieille mère de tous les enfants de France !» (pp. 304-5).
Nous ne pouvons pas nous étonner que ce soit finalement Léon Bloy, l'une des oreilles les plus sensibles de son siècle, et sensible justement parce qu'il n'a pas dédaigné d'écouter les voix des morts, qui ose affirmer que l'homme moderne crève d'ennui depuis qu'il a perdu, dans le même mouvement sans doute, l'intelligence de sa propre langue (16) et Dieu, et qui ne craigne pas de lier le miracle d'une renaissance si longtemps attendue et que bien sûr il n'aura pas vue de ses propres yeux, à l'abaissement inimaginable d'une nation envahie et souillée par les brutes, l'oubli de la voix de nos morts n'étant que l'une des innombrables prévarications d'un peuple à bout de souffle, mené à l'abattoir par de pompeux incompétents tout chamarrés de médailles : «Sans doute il faut attendre et toujours attendre, je l'ai beaucoup dit. Cependant l'heure attendue ne peut pas être bien éloignée maintenant. Il n'y a plus d'espérance humaine. Les aveugles s'en aperçoivent enfin et les pires brutes commencent à sentir la nécessité d'un renouveau. Il faut que tout meure ou que tout change. On est à l'automne du monde. La végétation des âmes est interrompue et l'hiver approche avec toutes les épouvantes» (p. 318).
Près d'un siècle après que ces mots ont été écrits, notre automne n'en finit pas de s'étirer et il nous semble entendre, encore et encore, la voix lointaine de Léon Bloy répétant : «Car il est bien certain que je suis fait pour attendre sans cesse et pour me ronger en attendant. Depuis plus d'un demi-siècle je n'ai pas été capable d'autre chose» (p. 297).

Notes
(1) Œuvres de Léon Bloy (t. IX, Mercure de France, 1983), p. 291. Les pages entre parenthèses renvoient à cet ouvrage.
(2) «La Foi est tellement morte qu'on en est à se demander si elle a jamais vécu, et ce qui porte aujourd'hui son nom est si bête ou si puant que le sépulcre semble préférable», op. cit., id..
(3) «Car il est bien certain que je suis fait pour attendre sans cesse et pour me ronger en attendant. Depuis plus d'un demi-siècle je n'ai pas été capable d'autre chose» (p. 297).
(4) «Je crois à des réalités matérielles, concrètes, palpables, tangibles comme le fer, indiscutables comme l'eau d'un fleuve, et une voix intérieure venue des profondeurs me certifie qu'il n'y a que des symboles, que mon corps lui-même n'est qu'une apparence et que tout ce qui m'environne est une apparence énigmatique" (p. 293). Voir encore : «C'est une apparence de pape [Benoît XV], un peu plus visible peut-être et certainement plus effrayante que les apparences d'empereurs, de rois ou de républiques qui se pressent à la porte de l'Apocalypse, laquelle va s'ouvrir grande sur l'abomination de l'Enfer» (p. 295).
(5) «[…] cette ineffable liberté n’est rien que ceci : le respect que Dieu a pour nous» (p. 306).
(6) «Nos évêques, dont la désobéissance a tant aidé l’infâme Guillaume à tuer la France, en sont venus à ne plus même sentir le châtiment et se sont endurcis comme des démons» (p. 321).
(7) «Troisième anniversaire de la victoire de la Marne. Même lieux communs que l’an passé et même inintelligence de l’événement, de tous les événements, quels qu’ils puissent être» (p. 313).
(8) «Prostituer le nom de la guerre à ce que fait l’Allemagne depuis trois ans, c’est simplement abolir le sens des mots, en même temps que disparaissent les notions les plus élémentaires de l’honneur» (p. 327).
(9) Voir le magnifique chapitre XV intitulé La frontière : «C'est l'immense champ des morts. C'est le cimetière prodigieux où reposent les victimes de la guerre infernale. […] C'est la croyance universelle des chrétiens que les reliques des «bienheureux morts dans le Seigneur» sont l'habitacle de Celui qui doit les ressusciter un jour, et il est raisonnable de supposer sa présence, ici ou là, parmi tant d'ossements immobiles. […] Voici la frontière, en attendant qu'il devienne possible de la dépasser» (p. 319) puis : «On ne sait pas ce que peut contenir cet interminable champ de mort qui est devenu notre frontière. Toujours est-il que les barbares ne parviennent pas à le franchir. Dieu voudra peut-être que du milieu de tous ces guerriers immobiles surgisse tout à coup l'Exterminateur dont nul ne peut dire si c'est un vivant ou si c'est un mort» (p. 320).
(10) «Ils [un million d’hommes habitués depuis trois ans à tuer des hommes] reviendront un jour, impatients de régler les comptes arriérés. Que diront-ils au spectacle de l’inondation des canailles et de quel œil pourront-ils voir la prospérité diabolique des mercantis qui auront affamé, torturé leurs femmes et leurs enfants, pendant qu’ils enduraient pour la défense commune les pires horreurs ?» (p. 332).
(11) «…Et la cohue des âmes se précipite, passant toujours à côté de moi, comme si j'étais seul à penser à elles, à me souvenir, avec une larmoyante compassion, des pauvres corps qu'elles ont quitté tout à l'heure et qu'elles ne retrouveront qu'au moment de la Résurrection universelle. Le vacarme du canon lointain continue, semblable au bruit d’un pilon énorme répercuté par des falaises colossales. C’est quelque chose comme le mea culpa de la France, le Confiteor des blasphèmes, des infidélités, des lâchetés, de l’ingratitude infinie du peuple de la Reine douloureuse, et on ne voit pas le terme de cette pénitence» (p. 310).
(12) «En attendant je suis pesamment, douloureusement obsédé par ces multitudes émigrant vers l’Inexploré, qui s’écoulent en torrents tout près de la table où je m’efforce d’écrire pour la consolation de quelques vivants qui seront bientôt, eux aussi, des morts» (p. 309).
(13) "C’est effrayant de penser qu’on subsiste au milieu d’une foule de morts qu’on croit des vivants; que l’ami, le compagnon, le frère peut-être qu’on a vu ce matin et qu’on reverra ce soir, n’a qu’une vie organique, un semblant de vie, une caricature d’existence et qu’il est à peine distinct, en réalité, de ceux qui se liquéfièrent dans les tombeaux» (p. 315).
(14) Trait de génie car, s'il est bien certain que l'inspiration de cette vision du monde est maistrienne, Léon Bloy en décuple la puissance en la faisant exploser dans le domaine de la souffrance rédemptrice.
(15) «Alors, oh ! mais alors, cet aveugle, à qui Jésus ouvre les yeux, signifierait donc Jésus lui-même, comme son image énigmatique reflétée dans un miroir !» (p. 337). L'écrivain évoque l'épisode raconté au chapitre 9 de l'évangile de Jean, qu'il commente en ces termes : «Tout cela, est-il besoin de le dire ? se passe sur les âmes vermeilles de la Contemplation, à d'énormes distances de l'interprétation strictement morale ou doctrinale du Texte saint et infiniment au-dessous de la claire Vision Béatifique. C'est comme une manière de pleurer en regardant le ciel, en pensant à l'incompréhensible Dieu de nos âmes qui nous consumerait comme de la paille, s'il se montrait à nous autrement qu'en énigmes ou en paraboles» (p. 340). Je ne sais s'il existe des travaux consacrés au thème mystique du miroir chez Léon Bloy, mais ils seraient sans doute utiles à celui qui chercherait à expliciter les fondements de l'exégèse bloyenne : «Un mendiant qui n'a jamais rien vu et qui paraît être, en une manière très cachée, Jésus lui-même aperçu dans le miroir énigmatique de saint Paul […]» (p. 339).
(16) «[…] car la profonde histoire d'un peuple est dans sa langue» (p. 323).

Léon Bloy 1887

Léon Bloy 1887

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