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Ecosia : Le Moteur De Recherch

1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 09:11

Quoi de neuf ? Montaigne !
Le Monde - Paris,France
Lecteur neuf, ce livre de bonne foi est pour toi : voilà Montaigne adapté, "traduit" en français moderne ! Tu t'y trouveras de plain-pied avec le caracolant ...
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SYRINGA VULGARIS "MONTAIGNE" LILAC

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28 février 2009 6 28 /02 /février /2009 13:33
Une espèce connue depuis un siècle, certes mais un mystère enfin éclairci concernant son invraisemblable mode de vision !
Même un auteur de science fiction n'aurait jamais osé imaginer un animal au crâne transparent, avec les yeux à l'intérieur de la tête.
Il y a même une vidéo.
 


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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 18:11
Sur le génocide rwandais, je pense qu'il convient de renvoyer à notre ami Jean-Paul Gouteux, militant infatigable de la cause rwandise et malheureusement aujourd'hui décédé, http://brightsfrance.free.fr/jean-paul.gouteux.htm et à son fils Bruno, lui-même membre du réseau brightsfrance ; J'avais fait une note de lecture de son livre "apologie du blasphème" il y a un peu plus de deux ans :

 

Apologie du blasphème, en danger de croire

Jean-Paul Gouteux

Syllepse, 2006, 233 p.

 

Docteur ès sciences, notre ami Jean-Paul Gouteux, décédé le 11 juillet dernier, était entomologiste médical à l’institut de recherche pour le développement à Yaoundé (Cameroun) et participa à de nombreux programmes de recherche dans toute l’Afrique. Spécialiste des insectes vecteurs des micro-organismes responsables de la « cécité des rivières » et de la « maladie de sommeil », il fut aussi le témoin des ravages sur le continent africain de ces virus hautement mortifères que sont les religions monothéistes. Après de nombreux ouvrages de référence sur le génocide perpétré au Rwanda, Jean-Paul Gouteux nous a offert avec son « apologie du blasphème » un ultime appel à la Raison.

 

« La foi marque une certaine direction habituelle de l’esprit et on éprouve une résistance quand on veut brusquement changer cette direction[1] »

Jean-Marie Guyau, Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction (1885)

 

La religion fonde la morale ?  Cette prétention n’est qu’imposture nous dit Jean-Paul Gouteux … « N’en déplaise à tous ceux qui défendent l’islam comme la « religion des opprimés »», de son poste d’observation privilégié Jean-Paul Gouteux dit les théocraties criminelles et l’islam conquérant :  Silence … on tue … on viole … tous les jours … dans la corne de l’Afrique, au nom de la guerre sainte. Si l’actualité récente nous illustre les exactions des tribunaux islamiques en Somalie, Jean-Pierre Gouteux nous entraîne quant à lui dans les sombres recoins du Soudan et du Darfour.

 

Le Jésus des chrétiens, a contrario du prophète de l’islam, serait alors, à croire d’aucuns, un « maître d’amour » ? Le christianisme aurait, contrairement à l’islam, délégitimé la violence ? Point besoin de revenir aux temps reculés des croisades ou aux persécutions justes d’Augustin[2] pour mettre en lumière là encore l’imposture : il suffit de suivre le chemin de Jean-Paul Gouteux … au Rwanda cette fois …

 

« Un Hutu est simple et droit mais un Tutsi est rusé et hypocrite. Il se montre bien, poli et charmant, mais quand le moment est venu, il fonce sur toi. Un Tutsi est foncièrement mauvais, non pas par l’éducation mais de par sa nature »

Monseigneur Phocas Nikwigize, De Volkstrant, 26 juin 1995

 

Avec l’appui revendiqué du dieu génocidaire des chrétiens, l’église catholique romaine, en 1994 comme en 1959,  justifie si ce n’est encadre l’indicible : le génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda … « En avril 1994, et pendant trois mois, plus d’un million de personnes ont été tuées au Rwanda parce qu’elles n’appartenaient pas à la bonne « race ». » La persistance du silence assourdissant de l’église catholique romaine, en France, en Belgique comme au Vatican, vaut toutes les leçons de Ratisbonne …[3]

 

« Chaque fois que nous nous lèverons, Dieu sera toujours avec nous, Jésus est derrière nous, nous gagnerons la guerre. »

Valérie Bemeriki, Radio télévision mille collines, 20 mai 1994

 

Finalement, si les monothéismes surpassent les polythéismes c’est en ce qu’ils inventent … la guerre religieuse. « Le dieu unique ne peut être, de toute évidence, que d’un côté. De surcroît, il ne peut y en avoir qu’un, ce qui fait que l’autre dieu d’en face, tout aussi unique, devra être nécessairement éliminé, ce qui est réalisé par le massacre impitoyable de ses supporters ou leur conversion » … les clergés monothéistes sauront néanmoins parler d’une seule voix pour les bonnes causes, comme celles consistant à combattre l’homosexualité ou le droit à l’avortement … « La sainte alliance des religions ne se fait que sur la base de leur intolérance réciproque »

 

Puisque la prétention morale des religions est une imposture, qui plus est dangereuse, il revient aux humanistes scientifiques de promouvoir l’élaboration d’une morale « naturelle, rationnelle et révisable » - suivant les termes partagés avec Jean-Pierre Changeux - . Cette question, nous dit l’auteur, est trop sérieuse pour que, à peine libérée de ses béquilles idéologiques cléricales, la société confie cette tâche à des comités de philosophes, de scientifiques voire de quelconques experts, a fortiori quand ils se réclament des « principales familles philosophiques et spirituelles » … la morale comme la politique doit s’élaborer démocratiquement, sans croire pour autant que la route sera facile :

 

« Ne nous illusionnons pas. Nous sommes tous englués malgré nous dans des certitudes qui ne sont souvent que des actes de foi. Celles qu’il faut abandonner en premier, de toute urgence, sans regret ni état d’âme, sont celles qui prétendent être au-delà de la raison. De toutes les convictions, ce sont les plus dangereuses. »

 

Jean-Paul Gouteux ne se fait donc aucune illusion sur la difficulté de l’exercice : même en rangeant les vérités révélées au magasin des accessoires, il ne sera pas facile de dépasser les autres certitudes et craintes instinctives de ses frères et soeurs en humanité pour que la démocratie s’exprime sur les enjeux potentiellement bénéfiques – tout comme sur les limites éventuelles à définir – que nous offrent la maîtrise croissante de la biologie et de la génétique, des biotechnologies (OGM, clonage, etc.), de l’intelligence artificielle, etc. … Avec son pragmatisme désabusé notre ami sait bien, lui  aussi, quelle est la faiblesse systémique de l’humanisme scientifique : « seuls se reproduisent les systèmes développant d’efficaces moyens de reproduction : le prosélytisme, le totalitarisme intellectuel, l’intolérance, l’absolutisme des convictions. » A sa façon, l’anthropologue Pascal Boyer ne dit, lui non plus, rien d’autre quand il évoque que l’activité scientifique est « contre-nature » et que sa grande improbabilité, tant cognitive que sociale, « explique pourquoi elle ne s’est développée que dans un nombre limité de pays, chez un nombre limité de gens, pendant un infime partie de l’histoire humaine »[4]

 

Tel est le mur incontournable auquel se heurte immanquablement le rationalisme scientifique.

 

Au terme d’une lecture agréable, à  laquelle, il faut bien l’admettre, le titre choisi (actualité des caricatures ?) ne nous prépare pas, nous serons nombreux, au sein de l’union rationaliste à partager la posture de l’auteur. Certes, même si tout ne peut lui être ramené, le combat idéologique contre la religion reste plus que jamais une nécessité – « toute critique commence par une critique de la religion » -, et, dans ce combat, « le rôle de l’humanisme scientifique est de faire prendre conscience des conditionnements idéologiques dangereux, voire meurtriers, inhérents aux trois monothéismes, ce qui est la seule façon de les combattre. » . En même temps la laïcité institutionnelle est une nécessité incontournable de la démocratie car « il ne faut jamais oublier que la foi n’est tolérante que lorsqu’elle est privée des pleins pouvoirs. Dès qu’elle les a, elle assure sa dictature : c’est une règle générale qui ne souffre d’aucune exception historique ». Enfin, conscients que nous sommes de la faiblesse systémique de notre posture faite de raison critique et de libre examen, nous faisons néanmoins le pari de l’intelligence, celui de l’humanité. C’est ce dernier message que nous a lancé Jean-Paul Gouteux, celui qui clôt son « apologie du blasphème » :

 

«  « Le doute, c’est la dignité de la pensée ». Frères humains, restons dignes ! »

 

 

Michel Naud, Nantes, 30 décembre 2006



[1] Sauf indication contraire dans les notes, les citations entre guillemets et en italique sont toutes issues de Apologie du blasphème, en danger de croire. Jean-Paul Gouteux. Editions Syllepse.

[2] "Il y a une persécution juste qui est celle que l'Église de Jésus Christ fait aux méchants. (...) L'Église ne persécute que par amour (…) Enfin l'Église persécute ses ennemis, et ne cesse point de les poursuivre qu'elle ne les ait atteints et défaits, c'est-à-dire, qu'elle ne leur ait fait mettre bas les armes du mensonge, et qu'elle ne les ait établis dans la vérité." Augustin, Lettre d Augustin à Boniface, Tribun et ensuite Comte en Afrique, sur la conduite à tenir envers les Donatistes, lettre CLXXXV, traduction française de M. Du Bois, 1701

[3] On se reportera sur le site http://nuit.rwandaise.free.fr:80/ où l’on trouvera les écrits de Jean-Paul Gouteux sur le génocide rwandais.

[4] Pascal Boyer. Et l’homme créa les dieux. Folio essais. P.469


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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 19:40
Magazine Géo, février 2009 : "Le Tibet, voyage à l’intérieur d’un pays confisqué"

vendredi 6 février 2009 par Redaction Tibet Info (JMB)


Le Magazine Géo nous présente un numéro de février avec une place remarquable pour le Tibet :

- Un reportage photographique du Tibet oriental, carte de l’itinéraire à l’appui, débute ce dossier avec quelques articles décrivant la situation actuelle au Tibet.

- Puis vient un dossier sur l’histoire du Tibet, sous la signature de Katia Buffetrille, anthropologue à l’école pratique des Hautes Etudes qui se rend chaque année au Tibet : dates clés en bandeau, histoire dans le corps du texte, illustré d’une carte sur une triple page reprenant le Tibet historique (et non la seule "Région autonome du Tibet").

- Article de géopolitique, ensuite, montrant l’importance du Tibet pour la Chine : le Tibet est à la source de 6 des principaux fleuves d’Asie [1], mais la Chine est également intéressée par la richesse des sous-sols en minerais de toutes sortes, l’immensité à conquérir dans le "grenier des trésors de l’ouest" (nom chinois du Tibet) et la position géostratégique du Tibet en Asie.

- Un reportage sur un immense monastère, principalement de nonnes, dans l’ancienne région du Kham, aujourd’hui dans la province chinoise du Sichuan.

- Un dossier spiritualité, abordant les relations entre le bouddhisme et les disciplines scientifiques modernes (physique, neuro-sciences, ...)

- Un dossier société, expliquant la volonté de sinisation du plateau tibétain à outrance.

[1] Les 6 fleuves sont : 
- l’Indus vers le Pakistan, 
- le Brahmapoutre (Tsangpo au Tibet) vers le Bangladesh, 
- La Salouen vers la Birmanie, 
- Le Mékong vers le Vietnam via la frontière Laos-Thailande et traversant le Cambodge, et enfin 
- le Fleuve Jaune et 
- le Yangzi Jiang alimentant la Chine. 
Il est à noter qu’en ce moment (février 2009), toute la partie nord de la Chine manque cruellement d’eau en raison d’un déficit pluvieux important depuis plusieurs mois.

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 16:15
Le progrès, et après ?
[mercredi 25 février 2009 - 16:00]
 
Philosophie
Couverture ouvrage
Après le progrès
Pascal Chabot
Éditeur : Presses universitaires de France (PUF)
128 pages / 11,40 € sur
Résumé : Un livre bref, qui vient perturber la filiation entre progrès et technique en esquissant les voies d'un "après-progrès".

Philosophe et enseignant à l'IHECS à Bruxelles, Pascal Chabot témoigne dans Après le progrès de son intérêt pour la technique (et pour la pensée de la technique) dont il avait déjà fait preuve dans un ouvrage consacré au philosophe considéré comme le théoricien par excellence de la question : Gilbert Simondon. Le titre pourrait surprendre parce qu'il suggère la nécessité de scinder progrès et technique. Rousseau ne supposait-il pas, déjà, que le concept de progrès était à penser sous la modalité de l'ambivalence ? La première exigence serait donc de désaffilier le progrès de la technique et de relativiser la notion elle-même. Le langage tend à hypostasier le progrès, à en faire une notion générique, universalisante, capable par là même de générer délires et désillusions ; ce qui explique, ainsi, la tentation d'assimiler progrès et toute puissance technique. Progredi, marcher vers l'avant, sans régression possible, dans un temps linéaire, serait-ce le trait invariable du progrès, le signe de son inscription dans la durée et de notre soumission involontaire ? À cette conception du progrès, l'auteur oppose les penseurs du devenir qui, de Bergson à Deleuze en passant par Simondon, temporalisent véritablement le progrès sans spécification ni conversion spatiale ("Les progrès sont toujours enfants des circonstances, dans leur hic et nunc, dans leur ecceité, dirait Deleuze").

Il oppose également à cette conception du progrès les tenants du nihilisme - en particulier avec Schopenhauer - incités à nier la qualité de la relation entre vie et sens. Quel nihiliste pourrait croire que le progrès humain transcende la survie biologique, constitue l'échappée symbolique qui fait sens et ouvre la possibilité du "libre-jeu" de soi à soi et de l'existence elle-même ? C'est pourtant à cette conception que souscrit Pascal Chabot, dont l'interrogation sur le rapport technique/progrès s'introduit à présent explicitement : peut-on penser le progrès autrement que sous la forme de l'illimitation (Simondon répond négativement à cette question) ? Faut-il au contraire faire l'hypothèse, avec Ruyer, que l'on assistera à un arrêt de l'expansion technique ? Simondon intervient ici pour soutenir indirectement le "procès" que l'auteur intente à la technique, entendons par là sa volonté de légitimer un progrès autre que technique, mais composé de diverses "compossibilités", rythmées différemment. L'analyse, à ce niveau du texte, s'appuie opportunément sur Simondon pour proposer une critique originale de la technique. Parce qu'elle est universelle et destinée à se propager dans les civilisations sans rencontrer d'obstacle particulier, la technique manifeste une primitivité originelle, dépourvue de sens : uniformisation et dépoétisation du monde réalisées par la technique, dont les objets sont imitables à l'infini et, dans leur opacité, privés de sens. Et, par un étrange paradoxe, loin d'introduire une dichotomie entre technique et vie, vie et artifice, nature et histoire (même s'il ne la nie pas) l'auteur rapporte la technique à la matière et in fine à la vie elle-même : rapprochement justifié par le fait que technique et vie sont proprement a-symboliques. La vie et la technique réclament toutes deux de l'humain ...

Citant Hegel "La rose est sans pourquoi", Pascal Chabot nous invite donc (à travers des références littéraires et poétiques) à prendre conscience de l'inanité du vivant (et de la technique, au prix de la médiation revendiquée supra) et du sens de la vie et il ne semble pas que l'ouvrage, en définitive, restitue la possibilité - pour la technique - de s'insérer dans un réseau de sens humain.

.

C'est à nouveau en s'appuyant sur Simondon que l'auteur introduit la nécessité de penser autrement le progrès : (re)donner sens à la vie, c'est concevoir la propagation technique comme l'expression d'une "cristallisation" structurante pour l'humanité et non pas comme l'invasion d'un progrès "aveugle, primaire, sans culture ni conscience". Il faut donc changer d'île, effectuer le pas de côté qui incite à prendre une distance salutaire envers le vital : ce qui conduit à abolir le progrès utile au profit du progrès subtil, incarné dans l'art et dans la philosophie, domaines indifférents au progrès historique en tant que tel (il n'existe de progrès ni en art ni en philosophie) mais susceptibles de métamorphoser notre rapport au monde. Là se trouve la condition de  l' "après-progrès" mentionné par Pascal Chabot dans les dernière pages de l'ouvrage, à travers des  passages qui témoignent implicitement de la distance prise envers l' "optimisme" simonondien quant à la finalité de la technique. L'on peut regretter que le livre développe un peu allusivement (excepté à propos de Simondon) les points de vue des philosophes convoqués (Bergson, Heidegger) et conclure par là qu'il s'agit d'un ouvrage somme toute bref, plus suggestif qu'explicatif mais qui comporte néanmoins une certaine densité..

Titre du livre : Après le progrès
Auteur : Pascal Chabot
Éditeur : Presses universitaires de France (PUF)
Collection : Travaux pratiques
Date de publication : 15/10/08
N° ISBN : 2130570410


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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 17:59

TRIBUNE LIBRE.

Paul ou la vie bouleversée d'un génie du christianisme

Ouverte par Benoît XVI le 28 juin 2008, pour le deuxième millénaire de la naissance de l'Apôtre, l'Année Saint-Paul est l'occasion de redécouvrir un grand génie du christianisme qui reste paradoxalement un des plus méconnus. Qui est vraiment Paul ? Qui l'a vraiment lu ? Pourquoi le lire ? Son nom n'est-il pas associé à tout ce que le christianisme traîne de mauvaise réputation, d'antijudaïsme, d'antiféminisme, d'antiphilosophique, d'antimoderne ? Paul est-il ce haïssable personnage, le « dysangéliste » honni de Nietzsche, ou « celui auquel l'avenir est apparu », comme l'affirme Victor Hugo, un des « tout premiers théoriciens de l'universel », selon Alain Badiou, celui dont le geste inouï d'ouvrir aux païens la porte de la foi a fait faire un bond à l'histoire ?

Deux sources nous renseignent sur Paul : les détails biographiques de ses propres Lettres et les récits des Actes des Apôtres. Paul, « hébreu, fils d'hébreux », comme il se désigne lui-même, citoyen romain, nourri d'hellénisme, est né autour de l'an 8 à Tarse, en Turquie, cité cosmopolite célèbre qui a vu passer Alexandre, Octave, Antoine et Cléopâtre et naître bon nombre de philosophes stoïciens. Monté à Jérusalem, pour mieux s'instruire dans la foi juive et l'enseigner un jour, le jeune Paul se dresse contre la foi nouvelle du rabbi Galiléen crucifié - mais que ses disciples disent vivant -, avec une hostilité qu'il n'a jamais cachée : « Vous avez entendu parler, écrira-t-il aux Galates, de mon comportement naguère dans le judaïsme : avec quelle frénésie je persécutais l'Église de Dieu quand il plut à Dieu de révéler en moi son Fils afin que je l'annonce parmi les païens » (Gal 2, 13-17).

Comment expliquer un tel retournement ? Parti pour Damas pour persécuter les chrétiens, Paul reçoit en pleine face l'Événement « totalement incalculable », la Résurrection du Christ, « résurrection du sujet Paul » mais aussi « agent de transformation de l'histoire » (A. Badiou). Le foudroiement, l'illumination ne laissent aucune ambiguïté à ses yeux : il a rencontré Jésus, le Ressuscité lui est apparu à lui aussi. Dès lors, comment vivre comme avant ? « Je suis mort à la Loi afin de vivre pour Dieu [...]. Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi. » (Gal 2, 19-20).

Paul en marche ne s'arrêtera plus, tendu vers un dépassement continuel de soi et des obstacles humains. Que veut-il ? Fonder le christianisme ? Faux débat pour l'opposer à Jésus ! Non, ce qu'il veut c'est « extirper l'Évangile de la stricte clôture » (A. Badiou) et en transmettre la bonne nouvelle à tous, car la passion de Paul c'est l'universalisme : « Il n'y a plus ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme car tous vous êtes un en Jésus-Christ » (Gal 3, 28). L'universalité du salut chrétien n'est pas pour autant négation de la différence : « Ce qui importe, c'est que les différences portent l'universel qui leur arrive comme une grâce » (A. Badiou). Hors de tout système, Paul, devenu chrétien sans cesser d'être juif, reste un homme libre et adjure ses lecteurs d'en faire autant car « c'est pour que vous restiez libres que le Christ vous a libérés, ne vous remettez pas sous le joug d'un nouvel esclavage » (Gal 4, 1-2).

Avec sa force de conviction, Paul est parti à l'assaut du monde, cédant à la magie de l'Asie, à l'appel de la Grèce, portant la croix au coeur de l'Empire. C'est là qu'il est mort, sous Néron, sans doute pris dans la vague de persécutions qui a suivi l'incendie de Rome en 64. Mais qu'importe la mort à celui qui a passé sa vie à la défier ! « Où est-elle, ô mort, ta victoire; ô mort, où est-il ton aiguillon ? » (1 Co 15, 55). La mort a été « engloutie » dans la victoire du Ressuscité. Dans toute l'Antiquité, on n'a jamais encore écrit comme ça ! Ces formules fulgurantes, Paul ne les a pas forgées « avec de l'encre ou sur des tables de pierre » (2 Co 3, 3) mais avec le souffle du Dieu vivant. Plus qu'un texte, une écriture, sa parole est donc une forme de vie dont « Amour » est le nom. Sans l'Amour, la plus haute sagesse n'est que subjectivisme creux : « Si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien » (1 Co 1, 13).

La seule possibilité de comprendre une vie et d'entrer dans une oeuvre, « c'est d'aller voir dedans si on y est », comme dit Yann Moix. Et, avec Paul, nous y sommes, nous avons rendez-vous avec nous-mêmes en le lisant.

JOËL BOUDAROUA

frère dominicain au couvent saint-Paul, de Bordeaux

Couvent des Dominicains - Dubrovnic
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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 12:18

« Enseignants-chercheurs: l'évaluation permanente | Accueil

21 février 2009

Quand les cours font le trottoir

Cours_devant_lena_paris_8_20_fev__6

Un journaliste, ça court toujours, ça passe d'un sujet à un autre, enchaîne interviews, reportages, confs de presse. Alors voilà: vendredi après-midi, fait exceptionnel, je n'avais rien à faire. J'ai alors décidé de prendre le temps, de me poser un peu et d'aller suivre des cours dans tout Paris.

Le programme, envoyé par mail par Valérie Robert, l'infatigable chargée de Presse de SLU (Sauvons l'Université), est appétissant. J'ai raté le matin avec les matheux de Paris 6 et Paris 7 - j'avais une excuse: une conf de presse de Sud Etudiants. Et le cours alternatif-déjeuner de Paris 3 avec sandwiches et café. Mais il reste de quoi se nourrir intellectuellement jusqu'au soir.

. 15 heures 30, devant la statue de Montaigne, rue des Ecoles, juste en face de la grande entrée de la Sorbonne.

"... Et ne point trouver amer le venin de la servitude"... Les profs de Paris 3 viennent de commencer la Lecture_devant_la_statue_de_monta_3 lecture du "Discours sur la servitude volontaire" de La Boétie devant le buste de Montaigne. Un très beau texte que l'on relirait bien en entier si l'on avait le temps, bienvenu en ces temps de rébellion universitaire. Certains profs le disent avec le ton, d'autres sont un peu monocordes et alors on s'accroche.

Christine Baron, maître de conférences en littérature générale et comparée à Paris 3, distribue des tracts aux passants - "Pourquoi la communauté universitaire est-elle en grève ?". Certains prennent, d'autres non et marmonnent des choses désagréables sur ces profs qui n'en fichent pas une.

"Nous nous battons aussi contre les tendances défavorables aux sciences humaines, dit-elle, il y a Nicolas Sarkozy et La Princesse de Clèves, on sent chez nos gouvernants de la haine, du mépris de la culture classique, un refus de financer les études de sciences humaines. A la rentrée à Paris 3, nous avons 7 postes supprimés" dans ces disciplines.

Les profs sont un peu déçus. Une quinzaine de personnes, étudiants, enseignants, curieux, écoutent. Moins qu'aux cours alternatifs précédents. Peut-être que l'endroit n'est pas très bien choisi. Le trottoir est étroit. Des gens râlent parce qu'ils ne peuvent pas passer. A côté, on tombe dans le couloir de bus. Ou alors est-ce La Boétie ? La Princesse de Clèves a déjà été lue dans plusieurs villes, et elle a fait un tabac.

. 16 heures 15, au début de l'avenue de l'Observatoire, tout près du Jardin du Luxembourg, devant l'Ena Cours_devant_lena_paris_8_20_fev__5 (l'Ecole nationale d'administration). Comme on a voulu décentraliser les énarques, le siège est à Strasbourg. Mais l'école a tout de même gardé des locaux parisiens.

Là, c'est du lourd, un vrai cours de socio, très politique, en prise avec le mouvement, dispensé par un enseignant de Paris 8. Le titre: "Les inégalités sociales dans l'enseignement supérieur", le sous-titre: "Une leçon pour Pécresse". On va même nous distribuer trois feuilles avec des tableaux statistiques du ministère de l'Education nationale pour suivre.

Une petite introduction avant de commencer pour les passants qui s'étonnent. "Nous sommes contre le décret que Valérie Pécresse veut faire passer, explique un prof, car l'enseignement y est présenté comme une punition pour l'enseignant-chercheur et les étudiants comme des boulets. Contre les masters enseignants (...). A Paris 8, nous demandons aussi l'abrogation de la LRU (loi sur l'autonomie des universités, votée en août 2007)".

Charles Soulié, maître de conférences en sociologie à Paris 8 Vincennes-Saint Denis, explique d'abord pourquoi on est devant l'Ena: "c'est devenu un des hauts lieux de la reproduction sociale, de la noblesse  d'Etat, qui va rejoindre ensuite les état-majors politiques de droite comme du PS, devenir des promoteurs zélés des réformes néolibérales. Parmi les anciens de l'Ena, une certaine Valérie Pécresse. On peut dire que l'Ena est une anthithèse de Vincennes qui accueille des étudiants salariés à plein temps, des enfants d'immigrés, un public coloré"...

Une vingtaine d'étudiants sont assis par terre. Certains prennent des notes. Des profs transformés en hommes-sandwichs distribuent des tracts pour gagner l'opinion. "Tout le monde voit bien la ligne "enfants d'enseignants" ?, demande le prof,  12,8% sortent du système scolaire avec un diplôme inférieur au bac ou sans diplôme, c'est six fois plus pour les enfants d'ouvriers".

Il fait plutôt doux, autour de dix degrés. L'endroit est magnifique, avec les arbres centenaires du Luxembourg et le bâtiment de l'Observatoire. Je serais bien restée encore un peu. Mais en tant que rubricarde Educ, c'est un sujet que je connais. Et puis j'ai maintenant cours d'histoire géo.

. 17 heures 30, sur les marches de l'Opéra Bastille, sur la place du même nom. Bus, voitures, motos fontCours_devant_lopera_bastille_pari_5 un sacré bruit de fond. Les profs vont devoir parler fort.

J'ai de la chance, les cours ont du retard. Pas évident de trouver un coin tranquille sur l'escalier qui est occupé par la faune habituelle, jeunes SDF, alcoolisés, iroquois, etc. Six enseignants-chercheurs, des historiens et des géographes de Paris 7 en "grève active" depuis cinq semaines, vont se succéder. Dix minutes par personne, en théorie. Chacun enfile une chasuble jaune avec des slogans comme "Les universitaires en colère". Certains ont l'air un peu gêné. Pas l'habitude de s'exhiber.

Pendant que l'un fait cours, les autres distribuent des tracts pour expliquer le mouvement au grand public. L'opinion semble partagée. "Ils demandent quoi ? de l'argent ?, grogne un passant, ils feraient mieux d'aller voir dans d'autres pays comment ça se passe". "On est avec vous mais qu'est-ce que vous voulez ? Ils ont voté pour Sarkozy, ils l'ont maintenant et voilà le résultat", confie une dame fataliste.

Annie Lacroix-Riz , spécialiste d'histoire contemporaine et de relations internationales, a choisi de parler Cours_devant_lopera_bastille_pari_7 aujourd'hui de la montée d'Hitler au pouvoir. "On entend parfois dire que ce n'est pas le grand patronat qui a financé son ascension fulgurante mais le petit patronat, les adhérents du parti nazi (...). C'est faux.Parmi ses soutiens les plus importants, à l'étranger, il y a Henry Ford qui est souvent présenté comme un patron social. Mais il ne l'était pas du tout dans ses usines. En plus, il était un antisémite virulent. Il publiait "The international jew" où Hitler a même dit avoir trouvé des idées"...

Evelyne Cohen enchaîne. Sa spécialité, l'histoire de Paris. Elle explore les contenus symboliques des lieux par où passent les grandes manifestations.

Les historiennes sont passionnantes. Mais un peu longues. A 18 heures, il commence à faire sérieusement humide. On se serre sur les marches. Pour les cours de géo, j'ai peur de prendre froid. Je crois que je vais sécher. D'autant que je dois repasser au journal pour les résultats de la coordination nationale des universités. 

"Vous ne voulez pas suivre des petits cours d'histoire ou de géo, pour voir ce que font les universitaires ? "... Annie Lacroix-Riz est infatigable. Elle vient d'interpeler deux jeunes filles. "On n'est plus étudiantes, mais on est nostalgiques". "Alors si vous êtes nostalgiques, allez donc écouter un cours sur les marches". Ravies, elles s'exécutent. Et j'en profite pour m'éclipser.

agissez à l'article

 

Commentaires

Ford, un patron dans le social ? Non, un patron qui a compris qu'une part de social peut lui permettre d'augmenter ses richesses.

Tout comme l'analogie à peine cachée avec Hitler, ces soi-disant "cours" tout juste bon de ceux délivrés en 2nd, n'incitent qu'au mépris !

Ha bah ça il est beau le gréviste avec son poncho, son bouc et ses cheveux long. Encore un qui va nous dire qu'avec son bac+5 psychologie il n'arrive pas a s'insérer dans la vie active...

Le discours de la servitude volontaire "que l'on relirait bien en entier si l'on avait le temps" : prenons-le, ce temps, ça peut se faire dans les interstices d'une journée. Il existe une édition facile d'accès (adaptation du français qui a vieilli) : celle des "Mille et une nuits".

Texte urgent, réjouissant. Ecrit par quelqu'un qui n'est pas un révolutionnaire, simplement plein de bon sens et d'humanité.

Lire et faire lire.

Autre texte utile : La violence et la dérision, d'Albert Cossery...

Je travaille dans le domaine de la santé, je connais très bien les universités et je suis toujours autant étonné du décalage complet des professeurs d'université avec le monde réel. La professeur de littérature comparée s'intéresse t elle à l'insertion professionnelle future de ses étudiants ? ... De nombreuses filières mènent directement à l'ANPE et que disent les syndicats étudiants ? rien. Ils préfèrent manifester contre les réformes afin que le système ne change pas.

Que de clichés méprisants dans certains commentaires précédents!
Il est assez facile de tirer à boulet rouge sur les sciences humaines, pour cause de non rentabilité, le problème, c'est que les enjeux du décret Pécresse n'ont rien à voir avec ça.
Ou alors, c'est le contraire de la frappe chirurgicale: on détruit tout parce qu'il y a un problème!
Ce que fait le décret Pécresse, c'est d'abord et surtout mettre en place un système qui permet de gérer la pénurie alors que c'est soit-disant une priorité nationale (ce qu'elle est effectivement dans nombre d'autres pays occidentaux). En plus de cela, cette réforme a un nombre d'effets pervers incalculable, juste un exemple:

Ce sera dans les unités qui auront perdu leurs étudiants que les enseignants chercheurs pourront faire de la recherche - là où en revanche, les nombres d'étudiants augmenteront, les professeurs verront leurs heures de cours augmenter mécaniquement (il ne fait pas bon monter de bonnes formations dans l'université qu'on nous propose).

La vie réelle ?
Parce que la littérature ne fait pas partie de la vie réelle ?
Insertion professionnelle : savoir faire une dissertation de littérature générale et comparée demande des compétences qui dépassent largement celles exigées par l'entreprise et permettent de s'y adapter en quelques semaines. Les entreprises anglo saxonnes le savent qui n'hésitent pas à recruter philosophes et littéraires
Il serait temps que l'entreprise française s'intéresse à cette...réalité


Coucou !

C'est les vacs! Détente et réflexion loin des trottoirs de Paris.

Pas de manifes cette semaine, regarde ailleurs: déshérités, sdf.. chomeurs ?

Je suis maître de conférences au département d'anglais de Paris 12. Je donne des cours d'histoire de la Grande Bretagne, de la traduction, de la grammaire, et je suis co-responsable du "projet professionnel" où on demande aux étudiants d'explorer un métier qui les intéresse, d'interviewer des gens du métier, d'évaluer les différents aspects du métier. Parmi mes jeunes étudiants il y en a qui font l'équipe de nuit dans une usine, d'autres travaillent à Macdo ou à Carrefour. Je ne vois pas pourquoi ce monde ne constitue pas "la vie réelle". Ce serait un catastrophe si les départements d'anglais se limitaient à enseigner comment écrire des CV, et des contrats de vente. C'est la vie réelle ça? ça a l'air d'un ennui!

Un blog à découvrir

www.profencampagne.com

c est toujours le meme probleme,on veut une universite rentable,qui forme de bons petits employes,qui ne remettent pas en question le systeme,quand on sait que l universite a toujours eu pour mission ,certes de delivrer des diplomes et de prepares les etudiants a la vie active,mais aussi de developper l esprit critique de ces derniers, c est du moins ce que nos professeurs nous ont toujours enseigne,il est vrai que plus on developpe l esprit critique chez les citoyens et plus ils pourraient comprendre e systeme qui les exploite,chut,tout le monde au travail,continuons a fabriquer des moutons dociles a qui on apprend quelques connaissances,finalement assez succintes pour effectuer le meme boulot toute leur vie,le nez dans le guidon un point c est tout! pas de relle reflexion sur le travail,simples executants et citoens serviles,voila ce que l on attend des enseignants,fabriquez nous des etudiants qualifies pour un boulot mais surtout qu ils ne reflechissent pas.. bonne journee

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 00:01
Biographie de Michel de Montaigne, citations de l'auteur des "Essais"
Michel de Montaigne : Eléments biographiques, oeuvres, liens, citations.
atheisme.free.fr/Biographies/Montaigne.htm - 12k - En cache - Pages similaires


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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 09:24
Stephen Jourdain
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Stephen Jourdain (8 janvier 1931 - 19 février 2009) était un écrivain français, auteur d'ouvrages sur l'éveil spirituel. Sa production littéraire gravite autour de cette expérience spirituelle qu'il dit connaître depuis l'âge de 16 ans. Il a côtoyé le groupe Tel Quel, a été un temps agent immobilier à Paris 14e avant d'aller vivre en Corse.

Sommaire

Enseignement

Il décrit son oeuvre comme "un témoignage qui nous apprend à naître à nous-même, à ne jamais nous perdre dans un pseudo-réel illusoire ou fictif que nous prenons pour la réalité quotidienne. Il nous enseigne surtout la possibilité d’être inaltérablement en recul par rapport à notre identité, sans pour autant récuser les couleurs de la vie. C’est paradoxalement de cette distance à soi que jaillit la personne humaine dans sa plénitude suprême. La « bonne nouvelle » qu’il délivre exige à la fois un regard d’enfant et une vigilance de tous les instants. Il est impératif de « veiller », de laisser brûler le « je suis » fondamental sans l’abandonner jamais dans les cendres de ses attributs."

Citations

  • "Il est bien une chose telle qu'une ultime identité de l'individu humain... Mais cette identité tient tout entière dans l'acte par lequel l'individu humain se reconnaît comme irréductible à toute sienne identité, serait-elle ultime." (L'autre rivage)
  • "Chaque homme, je le suppose, une fois au moins dans son existence, est tombé en arrêt, comme foudroyé, devant ce mystère des mystères : mon être intérieur s’apparaissant à lui-même. Devant le phénomène de la conscience. Je me sais !!!"
  • "Je suis le secret enfoui dans l'odeur de l'herbe fraîchement coupée, dans le houououhh du vent s'engouffrant dans le conduit de cheminée, dans les cent mille doigts de l'averse de neige, dans la nacre d'un matin de printemps, dans le message muet d'un alignement de marrons d'Inde, dans la déclivité de la plage et la danse des poux de sable ; je suis ce qui jadis vous rendit vivant, je fus l'instigateur de tous vos émerveillements, de tous vos étonnements, je suis l'unique raison pour laquelle quiconque, jamais, s'aima et aima, je suis le secret qui irrigua chacun de vos secrets d'enfant, je suis l'ange que tout enfant porte en filigrane et que vous avez tué. Je suis vous."
  • "On ne peut séparer la sensibilité poétique de l'intelligence. L'homme intérieur a la forme d'une montagne, tel l'Everest. Cette montagne a deux flancs, le flanc de l'intelligence et le flanc de la sensibilité. Et puis tout en haut de la montagne, les deux se croisent et cela s'appelle la conscience pure. Mais il faut faire l'ascension des deux côtés à la fois." (L'irrévérence de l'éveil suivi de Le génie est un enfant)
  • "Notre essence spirituelle est l'unique source de tout. C'est notre propre essence qui est à l'origine de ce que nous nommons le monde – et par « monde » j'entends non seulement la réalité dite extérieure mais aussi mon esprit, mon esprit dans mon corps, mon corps dans le monde et le tout emmené par le temps. En d'autres termes, tout jaillit du tréfonds de nous-mêmes. Notre essence est créatrice. Originellement, c'est-à-dire maintenant, tout de suite, immédiatement – je ne parle pas d'origine historique mais d'origine instantanée – cette source qui est en moi génère le monde : elle produit la réalité sensible aussi bien que mon esprit et mon corps." (L'irrévérence de l'éveil suivi de Le génie est un enfant)
  • "– On dit que la « réalisation » est une seconde naissance. C'est celle de la créature humaine, de l'humble moi humain ? – « L’éveil » est venu et il n’est rien resté de l’homme que j’étais jusqu’à ce que cette lame coupe net le fil de ma vie. Cette humanité-là a été consumée, anéantie, dans sa trame et dans son écume. Ce que j’appelais « mon esprit », que j’étais et pratiquais avec une rare ardeur, et ce moi pensant, voulant, qui en était l’habitant, et que je considérais comme le fin du fin, l’indépassable performance, en matière d’intériorité – tout ceci a rejoint le néant des rêves que l’éveil foudroie. Et quelque chose d’entièrement neuf, de totalement inédit, est né. Et cette chose flamboyait comme Dieu. En fait, si j’élimine du mot tous les sens qui lui sont étrangers et le parasitent, je dois dire que j’avais bien affaire à Dieu et à ses feux inouïs … Ce qui venait de naître, de naître des cendres de l’homme, était Dieu. Quelle commotion, Dieu ! Quelle commotion que d’apercevoir le visage de Dieu ! … Quelle commotion que d’apprendre que les traits divins sont ceux de l’homme !" (Première personne)
  • "« L’éveil » est je, moi, « un sujet sans yeux voyant, sans lumière, un objet sans apparence qui n’est autre que ce sujet voyant, se voyant. Ceci, à bout portant ». « Je » s'engendre lui-même. « Je » est cause pure de soi." (Première personne)

Œuvre

  • Cette vie m'aime, éditions Gallimard, 1962.
  • Eveil, éditions Le temps qu'il fait, 1985.
  • Première personne, Les Deux Océans, 1990.
  • L'irrévérence de l'éveil entretien avec Gilles Farcet, éditions du Relié, 1992.
  • L'illumination sauvage, éditions Dervy, 1994.
  • Cahiers d'éveil I : Le plus haut degré d'amour de soi, éditions du Relié, 1995.
  • Cahiers d'éveil II : L'étoile Soi, éditions du Relié, 1997.
  • L'autre rivage, éditions Dervy, 1997.
  • Voyage au centre de soi : la traversée des apparences internes, Accarias - L'Originel, 2000.
  • Une promptitude céleste (Cette vie m’aime, Eveil, La flèche de Talc inclus), éd. du Relié, 2000.
  • Le grand Plongeon (conférence à la Sorbonne), au Mercure Dauphinois, 2000.
  • Una, un amour philosophal, éditions du Relié, 2001.
  • Moi, l'évidence perdue, Accarias - L'Originel, 2002.
  • La bienheureuse solitude de l'âme, Accarias - L'Originel, 2003.
  • L'irrévérence de l'éveil suivi de Le génie est un enfant, Accarias - L'Originel, 2005.
  • Soleil Comanche, édition de l'auteur.
  • Ambre : chroniques aquarellées d’un zénith de l’amour, 2008.

Liens externes

Site officiel

Stephen Jourdain, l’éveilleur, l’anti gourou, le sage sans image, par David Ciussi

Ce document provient de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Jourdain ».
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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 17:06
 
 

 
  Le Paysage cosmique


Notre univers en cacherait-il des millions d'autres ?


de  Leonard Susskind



Robert Laffont
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Bella Arman

Imaginez un paysage cosmique où il n’y aurait pas un seul mais une multitude d’univers… Un livre aussi limpide que captivant sur l’émergence de la vie et de l’homme.

 


Si la construction de l’univers, depuis 13,7 milliards d’années, avait un peu varié dans son scénario, si certaines constantes, par exemple la gravité, avaient adopté une valeur un peu plus haute ou plus basse, il aurait été impossible à la vie, telle que nous la connaissons, d’apparaître. Alors, d’où vient pareil miracle ? Comment se fait-il – comme s’interrogent les tenants du «principe anthropique» – que l’univers semble avoir été tout spécialement conçu pour que nous puissions exister ?
Il n’est pas besoin de faire appel à une volonté divine ou à des explications surnaturelles pour comprendre l’émergence de la vie et de l’homme, explique le physicien Leonard Susskind, mondialement connu comme inventeur de la théorie des cordes. Imaginez plutôt l’existence d’un «paysage cosmique» où il n’y aurait pas un seul mais une multitude d’univers. Il existe des millions de millions d’autres environnements, légèrement différents du nôtre, avec leurs propres lois de la physique, leurs propres particules, leurs propres constantes de la nature. Et nous, nous ne vivons que dans une bulle infinitésimale de cet étrange « Mégavers », qui possède des qualités très particulières. L’avenir dira si l’idée d’un paysage cosmique étonnamment divers, introduite en 2003, est aussi importante que la révolution copernicienne qui a ôté la Terre du centre de l’Univers…
Ce débat suscité par Susskind provoque déjà des réactions passionnées chez de nombreux scientifiques.



Biographie
Leonard Susskind est professeur de physique théorique à l’université de Stanford (Californie) depuis 1978. Membre de l’Académie des sciences américaine, il a reçu de nombreux prix, notamment pour son travail sur les trous noirs.

Caractéristiques :
Parution : 26 mars 2007
Format : 153 x 240 mm, 448 pages, 24 €
ISBN : 978-2-221-10672-3

Attachée de presse :
Anne-Marie Lenfant
01 53 67 14 51
Élisabeth Villeneuve (Régions et Suisse)
01 53 67 14 55
Fax : 01 53 67 15 43
Brigitte Forissier (Belgique)
00 32 2 345 06 70
Marie-Eve Provost (Canada)
Tél : 514 282 3946



 
     
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