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L'univers de Paul Rebeyrolle est déroutant, difficile à cerner. Sans cesse partagé entre la douleur du monde, crûment exposée dans les tableaux installés au musée des Beaux-Arts, et le plaisir de peindre. L'espace peint est oppressif, volontiers provoquant, quitte parfois à donner la nausée. Jean-Paul Sartre, auteur d'une oeuvre éponyme, en appréciait du reste l'augure. Paul Rebeyrolle est un artiste engagé (il fut membre du parti communiste à partir de 1953) qui n'hésite pas à dénoncer violemment sur la toile les dérives du monde contemporain (les excès du consumérisme dans Le flux monétaire, les méfaits des manipulations génétiques dans La carpe et le lapin...). Il refuse l'illusion pour s'appuyer sur le réel, donnant aux figures humaines une forte présence charnelle grâce à une matière picturale dévorante, faite de peinture à l'huile, de pigments encollés, de tissus, d'objets. Tous là pour dire la douleur du monde. Rebeyrolle n'en reste pas moins attaché au plaisir de peindre. Où peut-il donc le trouver en peignant des bêtes décapitées, un suicidé, des corps sans visage ou asexués ?
« L'énergie du peintre est évidente, explique la directrice du musée, Emmanuelle Delapierre. Son oeuvre est violente m ais on ne tombe jamais dans le répulsif. Pour Rebeyrolle, ancien champion de France de javelot, l'expérience de la vie est liée à un combat physique. » On aime ou on déteste mais on ne reste pas insensible. On en prend plein les yeux. Mais la nausée passe et on y prend goût. • SAMUEL PETIT
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« La peinture hors normes », au musée des Beaux-Arts. Ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 10 h à 18 h.
« Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir » chantait Johnny Halliday, le veinard qui voit ses impôts épongés par Sarkozy. Quoi ? Oui, il chantera pour la
« modique » somme de 500 000 euros, le 14 juillet au Champ de Mars à la demande de son ami. Sachant qu’en Suisse il s’acquitte de 610 000 euros d’impôt par an, il lui reste
juste une petite broutille qu’il aura facilement d’autant plus que, pour sa tournée d’adieu, il empochera par prestation, 200 000 euros qu’il reversera à la …..Suisse. "Nul ne peut
atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit." disait Khalil Gibran ![]() ![]()
Dans tous Les pays de la planète, semble-t-il, le noir est toujours relégué au second plan. Même dans ceux supposés être leur patrie, notamment en Afrique. Il y a un refus généralisé de
cette couleur de peau, nul ne sait vraiment pourquoi. C’est le cas flagrant des aborigènes indiens dont un chercheur a rapporté des images étonnantes, détonantes et folles. Cet homme
est Runoko Rashidi.
Runoko Rashidi est américain. Célèbre historien, écrivain et conférencier international, il a parcouru toute l’Asie en globe-trotter qu’il est à la recherche des africains noirs d’Asie. Histoire ancienne de ces noirs-là, de tous temps discriminés. Ses travaux sont considérés comme des éléments probants de l’implantation millénaire des africains en Asie. Il est un vrai pionnier. C’est ainsi qu’il a pu dénombrer en Asie du Sud, une population noire s’élevant à environ 300 millions d’âmes. Il nous fait découvrir les dalits (les intouchables) en Inde, en démontrant qu’ils sont en fait d’origine africaine. Or, tout le monde s’est toujours cantonné à parler de la société indienne faite de castes, sans toutefois indiquer que la plupart des intouchables sont des noirs. Ce sont des aborigènes émancipés qui se sont installés dans des agglomérations près des grandes villes. Ces derniers sont nommés Adivasis. Les autres Adivasis, comme leurs cousins aborigènes d’Australie, sont restés loin des cités, préférant être dans leurs villages et/ou réserves. Ce peuple constitue une grande minorité de la population indienne et par conséquent, devrait bénéficier de la protection des autorités. Officiellement reconnus par la Constitution indienne comme "tribus", ils sont souvent inclus de facto pourtant, dans les « castes », surtout dans la catégorie la plus basse. Cette hiérarchisation de la société et ce classement minent l’émancipation de ces derniers. Les promesses des avantages qu’ils doivent en principe bénéficier en vertu du principe de la discrimination positive sont inexistants. Les autres Indiens n’hésitent donc pas à les considérer comme des autochtones primitifs, des sauvages voire des animaux. Les « sauvages » donc, sans cache-sexe, pieds nus certes, accompagnés de leurs épouses, enfants et amis, se sont déplacés en ville pour faire valoir leurs droits. Manque de pot. D’abord, les autorités ont refusé de les recevoir. Ensuite, ces derniers ont décidé de les offrir en sacrifice, à la vindicte populaire, à une population avide de sensations fortes et morbides. Lâchés, face à une populace assoifées de haine, les proies faciles -les Adivasis-, se sont retrouvés en face de sauvages, ceux-là, des vrais, dont l’odeur du sang est jubilatoire. "Ils" vous parleront du Darfour ou du Tibet, parce que les chinois y sont mais, jamais de l’Inde qui bafoue les droits humains, parce que leurs intérêts y sont considérables. Avertissement : la vidéo ici en lien est très violente. Ne pas l’actionner si vous ne vous sentez pas de taille ou capable de voir des hommes mourir devant vos yeux. Ce n’est surtout pas du cinéma. Tournée à Guwahati, la capitale de l’Etat de l’Assam, devant des policiers inertes, la population civile lynche les pauvres aborigènes en toute impunité. Selon Renoko Rashida, c’est même un rite et, avant la mise en place de cette tuerie, les épouses des Adivasis avaient auparavant été violées. Il y a même une femme qui tente de s’échapper, toute nue, certainement après un viol collectif. Vous avez dit civilisation ? Laquelle ? >>> Allain Jules
(crédit photo/Wikipédia)
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POUR LA DÉFINITION COMPLÈTE DU MOT "TACT" VOIR LE LIEN EN BAS DE CETTE PAGE : VERS LE CNRTL :
S'agissant à mon impression de quelque chose de rare de nos jours (pas sur cette liste, par contre), je partage avec vous mes 5 min de developpement du vocabulaire du jour.
TACT, subt. masc
[...]
B. - Au fig.
[...]
2. Appréciation intuitive, fine, mesurée et sûre en matière de convenances, de goûts, d'usages. Synon. décence, délicatesse, doigté, politesse, pudeur, savoir-vivre.Montrer, manifester, témoigner du tact; faire preuve de tact; agir avec tact; discours plein de tact; manque de tact; homme de tact; tact délicat, exquis, fin, infini, parfait; grand tact. La jeune fille blonde (...), désireuse sans doute de prévenir avec tact des questions qui lui eussent été désagréables (Proust, Fugit., 1922, p. 574):
Voilà pourquoi la morale n'est pas seulement un art, une question de tact et de
délicatesse, une virtuosité de la conscience chez quelques privilégiés, une affaire de goût (...). C'est une science qui se développe d'âge en âge selon des lois, à mesure que s'établissent en
fait et que sont reconnus par la réflexion les rapports réels et l'agencement des actions ordinairement solidaires.
Blondel, Action, 1893, p. 284.
Mme De La Fayette
LIEN VERS LA DÉFINITION ORIGINELLE DU MOT "TACT" ISSUE DU PORTAIL LEXICAL DU CNRTL : link
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Mais là où le texte de Dumont se faisait quelque peu prémonitoire, c’est lorsqu’il affirme que pour lui, «une théorie de la culture est [...] solidaire d’une philosophie des sciences de l’homme». Nous sommes en 1968, faut-il le rappeler, lorsque Fernand Dumont écrit ces lignes. Et il poursuit: «Aucune civilisation n’a ressuscité et engrangé autant de souvenirs que la nôtre, jamais le passé n’a été aussi présent et aussi contesté.» Par surcroît, j’aurais envie d’ajouter que jamais le chemin vers la connaissance ne fut si ardu qu’aujourd’hui au point d’en décourager plusieurs. Les penseurs des Lumières, pour fonder leur philosophie, n’avait pas à lire Spinoza, Kant, Hegel, Heidegger Husserl et autres Nietzsche. Pour une raison évidente, bien sûr, c’est que ces derniers n’étaient pas encore nés. De nos jours, aborder la pensée occidentale se révèle un travail colossal que seuls peuvent s’offrir certains.
La multiplication des outils d’information et la toujours plus grande accessibilité qu’ils semblent conférer au savoir ne saurait masquer le fait que plus on avance en ce sens, plus l’immensité du territoire à déchiffrer s’accroît, plus les limites semblent repoussées. Jamais autant qu’aujourd’hui la maxime que l’on prête à Socrate ne se s’est vérifiée. Plus on sait et plus on découvre que l’on ne sait rien. Et le commun des mortels de quitter le lieu de la pensée pour se réfugier dans le monde - ou devrais-je dire le marché - du prêt-à-penser. Pas par paresse, non, mais bien souvent par découragement.
Et si l’humain se réfugie de plus en plus hors de la culture, il en va de même dans la vie quotidienne face aux objets qui l’entourent. Remontez 100 ans en arrière, par exemple. En 1909, la plupart des individus qui vivaient au Québec utilisaient des outils dont ils comprenaient et le sens et le fonctionnement. Du marteau au poêle à bois, de la herse au chariot, l’environnement en était tout à fait compréhensible. Les gens de 1909 pouvaient vous expliquer comment fonctionnaient la poulie qui retenait le seau au dessus du puits. Pourquoi le levier permettait de soulever des masses beaucoup plus importantes que si l’on travaillait à mains nues. Faites le même test aujourd’hui. Demandez-vous combien d’objets de votre quotidien, combien d’instruments absolument banals et que vous utilisez plus que régulièrement échappent à votre compréhension? Oh, vous savez que le micro-ondes réchauffe rapidement les aliments, que votre lecteur mp3 emmagasine des milliers de chansons pour votre bon plaisir, que la lampe s’allume dès que vous pressez l’interrupteur, que l’ascenseur se rend au troisième étage lorsque vous appuyez sur le piton «3»... Mais combien d’entre nous comprennent comment tout cela fonctionne? Très peu. Combien s’en soucient? Très peu également. Or, il en va de même pour la culture que pour les outils.
Lorsqu’on ne questionne plus, la voie est pavée pour tous les totalitarismes, qu’ils soient marchands ou politiques. Ne pas savoir que l’on ne sait rien, c’est vivre dans le leurre que l’on sait.
Et c’est éviter la culture, cette nécessaire «distance de soi-même à soi-même», pour reprendre les propos de Dumont, cette distance qui fait que nous demeurons éveillés.
Joseph Macé-Scaron est directeur de la rédaction du Magazine Littéraire et producteur de l’émission littéraire Jeux d’épreuves sur France Culture.
«La manière de naître, d’engendrer, nourrir, agir, mouvoir, vivre et mourir des bêtes étant si voisine de la nôtre, tout ce que nous retranchons de leurs causes motrices, et
que nous ajoutons à notre condition au-dessus de la leur, cela ne peut aucunement partir du discours de notre raison» (Montaigne, Les Essais, II, 12). L’animal est un homme pour l’homme. Tout au moins si
l’on s’en tient aux discours. Dans notre monde saturé d’émotions, on ne s’est jamais déclaré aussi sensible à la souffrance non humaine. Jamais les maltraitances ou les brutalités envers les
animaux n’ont été aussi durement punies par la loi. Les animaux domestiques, devenus «de compagnie», occupent une place croissante dans nos vies et dans nos villes. Un exemple parmi d’autres:
l’adoption, le 15 octobre 1978 par l’Unesco, d’une «Déclaration universelle des droits de l’animal» qui proclame dans son préambule: «[...] tous les êtres vivants ayant une origine commune et
s’étant différenciés au cours de l’évolution des espèces [...], tout être vivant possède des droits naturels [...].» Une fois encore, la science s’en mêle. Les anthropologues étudiant les
grands singes observent que leurs comportements sont plus sophistiqués que ceux de nos propres ancêtres hominiens. Le primatologue Frans De Waal va jusqu’à évoquer l’existence d’une «culture
chimpanzé» quand d’autres scientifiques réclament en faveur de ces «doubles troublants de nous-mêmes» une protection de leur liberté individuelle. Bref, de même que nous tentons de surmonter
notre hostilité envers les êtres humains appartenant à d’autres tribus, à d’autres nations, à l’autre sexe, de même devrions-nous reconsidérer la «frontière de l’espèce»? Cela fait partie de
ce que Musil, qualifiant les solutions qui constituent en réalité avant tout
l’indice d’un problème, appelait les «fétiches de l’époque». Fétiches que les philosophes, quelquefois par conviction, mais souvent aussi par opportunisme, se mettent facilement à adorer.
Dans le même temps, cette proximité accrue entre l’homme et l’animal n’empêche nullement le premier de déployer un arsenal de cruautés qui scandaliseraient nos aïeux. «Nous sommes le seul
animal duquel le défaut offense nos propres compagnons et seuls qui avons à nous dérober, en nos actions naturelles, de notre espèce», souligne Montaigne. La place de l’animal est à repenser.
Et, encore une fois, la littérature a une longueur d’avance dans ce domaine. Pour être plus juste, la place de l’animal est tout simplement à penser, tant dans l’humanisme traditionnel que
dans ses déconstructions les plus bruyantes : qu’on le réifie pour se débarrasser du souci qu’il nous cause ou qu’on l’humanise pour le doter de droits, dans les deux cas, on passe
étrangement à côté de lui, on nie sa réalité, et tout aussi gravement on nie la nôtre. On recherche éperdument ce qui, en l’animal, annonce ou préfigure la culture humaine, y compris sous ses
formes les plus élevées: l’éthique, l’art, le langage, le rite funéraire, etc. Et on bifurque vers l’impasse dans laquelle une partie de la philosophie occidentale nous a engagés en voulant
«construire» l’animal à partir de l’humain. Une nouvelle fois, il faut écouter l’auteur des Essais: «Nous ne sommes ni au-dessus, ni au-dessous du reste : tout ce qui est sous le
Ciel, dit le sage, court une loi et fortune pareille. Il y a quelque différence, il y a des ordres et des degrés ; mais c’est sous le visage d’une même nature. Il faut contraindre l’homme et
le ranger dans les barrières de cette police. » Notre orgueil se fourvoie en voulant déchirer l’unité de la nature pour nous placer au-dessus de tout le reste. La recherche de la diversité
est un apprentissage de l’unité. Ce faisant, Montaigne affirme, de nouveau, avec force, un humanisme du vivant. N’est-ce pas pour avoir privé de douceur les bêtes que les hommes ont pu, au
cours de l’humanité, en venir à exclure d’autres hommes des lois d’humanité ? Montaigne avant Adorno ou Isaac B. Singer. Montaigne en sceptique se demandant si la cruauté envers nos frères inférieurs et
l’impassibilité envers les souffrances d’autrui ne se répondent pas l’une l’autre comme les deux faces d’une même médaille métaphysique.
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La laïcité en France Un rempart fragile contre l'intégrisme ( 09m 31s ) |
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« Corps agissant - Monde parlant », Journée d'étude, Calenda, publié le mercredi 25 mars 2009, http://calenda.revues.org/nouvelle12366.html