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Ecosia : Le Moteur De Recherch

14 juillet 2007 6 14 /07 /juillet /2007 15:24

Genre : Religions, Psychanalyse
Collection : Essais Payot
Traduit de l'Anglais par Corinne Marotte
Postface de Fabrice Midal

Comme la psychanalyse, le bouddhisme parle de la souffrance, de ses causes, et du moyen de la faire cesser. L’une et l’autre affirment aussi qu’il est possible de changer et de se transformer : nous ne sommes pas voués à reproduire les comportements qui nous entravent ; nous pouvons comprendre ce qui nous arrive.

Psychanalyste et bouddhiste, membre de la British Psycho-Analytical Society, Nina Coltart (1917-1997) a longtemps dirigé la London Clinic of Psychoanalysis. Unanimement respectée par ses pairs et ses innombrables patients pour son écoute, son indépendance d’esprit, son intégrité intellectuelle et sa limpidité d’expression, elle montre ici comment la pratique conjointe de la psychanalyse et du bouddhisme peut être harmonieuse, riche d’enseignement, et en quoi ces deux approches se renforcent mutuellement.
 
Nina Coltart
Nina Coltart (1917-1997), psychanalyste et bouddhiste, membre de la British Psycho-Analytical Society, a longtemps dirigé la London Clinic of Psychoanalysis.
 
 
 

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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 18:50

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Kierkegaard

Livre broché - 11,00 €  Ajouter 
 
Résumé   |   Fiche technique
 

Sören Kierkegaard (1813-1855), philosophe et théologien danois, est considéré comme le père de l’existentialisme.

Dans ce livre, qui ne se veut qu’introduction à son œuvre, on rappelle en premier lieu le contexte historique, social et philosophique, dans lequel sa pensée s’est formée.

On propose ensuite un itinéraire philosophique à travers les stades de l’existence et un parcours thématique où sont abordés les concepts fondamentaux de Kierkegaard : l’angoisse, l’ironie, la liberté, la responsabilité, le choix, l’authenticité, le désespoir, la finitude, l’Histoire, la communication indirecte.

On insiste sur l’apport de Kierkegaard au débat philosophique en explicitant son appel au “devenir chrétien”, projet existentiel qui donne sens à sa critique de Hegel : le Sujet est singulier, indéterminé, libre ; il n’est pas pièce ou moment d’un Système, il produit son horizon, il a à être.

On esquisse, enfin, les prolongements contemporains de cette œuvre unique, à mi-chemin entre la littérature et la philosophie, entre la logique et l’intuition mystique, qui a eu tant d’influence sur Gabriel Marcel, Jean-Paul Sartre, Karl Barth, Martin Heidegger, Léon Chestov, Emmanuel Lévinas, et Vladimir Jankélévitch, notamment.

Charles Le Blanc, germaniste et docteur en philosophie, a publié une édition critique des Fragments de Friedrich Schlegel et Le miroir de l’âme, recueil de pensées de Lichtenberg.

 

Langue français
144 p. (1998)
ISBN-10 2-251-76009-1
ISBN-13 978-2-251-76009
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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 17:01
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10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 11:41
Le stalker publie son lyber
 
« Nicholas Berg est mort pour les péchés de George Bush et Donald Rumsfeld » : déclaration extraordinaire du père de ce jeune Américain d’origine juive charcuté par les fous d’Allah. Il faudrait répondre que cet agneau, sans doute pas vraiment innocent, en tout cas ni plus ni moins coupable que n’importe lequel d’entre nous, est mort pour tous nos péchés, y compris ceux des chiens qui l’ont exécuté, y compris ceux de certains de nos journalistes qui, comme l’imbécile que je mentionnai ici même il y a quelques jours, ont insulté à mots couverts les Juifs. Blanc de Saint-Bonnet, Huysmans et Massignon auraient parlé de réversibilité des mérites. Bloy et Bernanos de communion des saints.
 
J’aurais dû y penser bien plus tôt, moi qui suis pourtant un lecteur fervent des ouvrages édités par L’Éclat, et ce au moins depuis la parution de deux livres de Jules Lequier, que j’offris imprudemment, il y a bien des années, à une étudiante en philosophie qui, aujourd’hui mariée à un chirurgien de quelque renom lyonnais, reste encore ce qu’elle a été et sera toujours : une étudiante en philosophie, pas même paradoxale comme son auteur fétiche, Kierkegaard, eût pu au moins le laisser espérer…
J’aurais dû y penser plus tôt mais au moins une critique, imparable, m’a retenu jusqu’ici de franchir ce dangereux Rubicond éthique : cette critique est simple et, comme toutes celles de son espèce, se trouve à la portée du premier imbécile s’étant penché pour la saisir ce qui, sur la Toile mondiale, représente un nombre assez considérable de messages plus ou moins malodorants déposés anonymement sur tel ou tel forum. Cette critique m’aurait reproché, en peu de mots et encore moins d’idées, de ne proposer des extraits de mon essai sur George Steiner qu’à la seule fin, ô combien vulgaire, de me remplir la panse, oubliant sans doute au passage que le concept même du lyber exalte quelque peu l’ancien anonymat propre aux auteurs des siècles passés, anonymat aujourd’hui totalement bafoué par le premier charcutier qui s’avise de publier ses inestimables mémoires…
Que mon fier contradicteur se rassure, les clauses draconiennes de mon contrat (le terme est totalement impropre d’ailleurs, je parlerais plutôt de « cédule »…) avec L’Harmattan fixent à mes royalties potentielles des objectifs tellement fantaisistes que, à moins de dépasser les ventes de Catherine Millet, Christian Bobin, Alexandre Jardin et Marie Darrieussecq confondus,  je risque encore, et ce pour quelques lustres je le crains, de devoir chercher fortune d’une façon beaucoup moins poétique que celle par laquelle ces illustres prosateurs au verbe versicolore ont conquis les cimes de l’excellence marchande.
Une autre critique, de plus d'ampleur, même si elle encore est affreusement banale, consisterait à me faire remarquer que ce livre, rédigé puis publié dans l'urgence, quasiment pas relu, m'est devenu plus étranger (oui, infiniment plus étranger) que celui que j'étais il y a dix ou quinze années.
Quoi qu'il en soit, voici donc que, à son tour, tardivement, sur les brisées de Michel Valensi expliquant l’intérêt du lyber avec des arguments ma foi convaincants (http://www.lyber-eclat.net/lyber/lybertxt.html), le stalker que je suis entame son exploration de la Zone purement virtuelle d’une écriture que le plus modeste, le plus imbécile ou son exact contraire pourront eux aussi parcourir, n’ayant même pas besoin, à la différence des courageux qui suivaient le vrai stalker, de poser exactement leurs pas sur les traces de leur guide, sous peine de s’exposer à des dangers inconnus.
Je commencerai donc le plus bêtement possible, c’est-à-dire logiquement, par la petite présentation de mon ouvrage que je donnai en quatrième de couverture du livre. Une dernière précision toutefois, que je crois utile : les différents extraits que je proposerai de mon livre, un par partie (en plus de l’avant-propos et de la conclusion) ne seront strictement rien de plus que cela, des extraits, n’ayant guère le temps, et encore moins les moyens techniques, de mettre en ligne mon livre dans sa totalité.
***
La Parole souffle sur notre poussière. Essai sur l’œuvre de George Steiner (L’Harmattan, 2001)
 
Nous avons tenté, en faisant dialoguer l'œuvre de Steiner avec d'autres œuvres qu'il admire (celles de Benjamin, de Kraus, de Kierkegaard) ou qu'il passe étrangement sous silence (comme celles de Bernanos ou de Bloy), de la placer sous un éclairage inhabituel : à nos yeux, l'auteur de Réelles présences est moins l'évident critique à l'intransigeante plume que l'exceptionnel sondeur du Mal. Car le siècle passé, qui a été le siècle de l'horreur absolue, n'a peut-être pas fini de nous livrer son noir secret : le Mal, le visage sordide et défiguré du Mal, que l'Occident depuis des siècles s'est complu à revêtir des masques les plus divers, est d'abord une bouche, n'est peut-être même qu'une bouche, prolixe et enjôleuse, de laquelle sort le flot noir du mensonge. C'est ainsi que Karl Kraus pouvait prétendre de façon paradoxale que le premier conflit mondial, avec ses millions de morts, était pourtant peu de chose si on le comparait à la destruction du langage opérée par le mensonge de la propagande. Steiner lui-même est dans ces pages l'héritier de ces auteurs qu'il a nommés pour s'en éloigner : logocrates, Pierre Boutang dont il était l'ami, Martin Heidegger ou Joseph de Maistre. Ceux-ci ont tenté de penser la question d'une détérioration du langage par la banalité et le mensonge, agissant comme une maladie, un cancer. Cette question est, dans l'œuvre de George Steiner, première, séminale ; non pas seulement le goût et le respect pour la culture classique ; non pas seulement le déchirant dialogue avec un christianisme beaucoup trop proche pour ne pas se ficher, dans la chair du penseur, comme une écharde de plus en plus pointue et blessante ; non pas même enfin la terrible question de Dieu. J'irais jusqu'à dire que la blessure que constitue, pour tout Juif, le mystère dévorant de la Shoah, n'est qu'une conséquence extrême du Mal, de ces paroles néfastes délivrées par la bouche de A. H., ce fantôme malfaisant, cet homme creux croupissant sur une terre dévastée.
 
Placée sous un tel éclairage, nous donnons à l'œuvre de ce penseur respecté mais bien souvent décrié sa place véritable, rien moins que vitale pour notre siècle : en sondant les ténèbres, nul doute que George Steiner nous enseigne de quelle réelle présence la réflexion contemporaine doit se charger si elle veut ne pas s'enfoncer piteusement dans la tourbière de la futilité et du bavardage.
***
Voici encore, pour finir, l'une des très rares critiques (quelques lignes...) qui ont paru sur ce livre, signée par Sébastien Lapaque :
« Dans un bel essai consacré à l’auteur de Passions impunies, Juan Asensio s’attarde […] sur les « relations compliquées, profondes, à la fois sombres et par moments festives », qu’entretient le christianisme avec la survivance juive et dont témoigne la belle et mystérieuse amitié entre Boutang et Steiner : « Cette rencontre entre Boutang et Steiner ne peut-être que la préfiguration redoutable – car une espèce de présence dangereuse rôde autour de ces deux hommes lorsqu’ils dialoguent, comme un ange terrible qui les oblige à dénuder leur vérité commune et pourtant indéracinablement autre – de la rencontre entre le Judaïsme et le Christianisme, appelés l’un et l’autre, tous deux appelés, non pas à nouer de plus inextricables liens que ceux qui les unissent depuis deux millénaires […], mais à éclaircir ces derniers. » Nous sommes loin des catégories racornies d’un œcuménisme bêtifiant : certains agents de la circulation idéologique s’en effraieront. N’importe. »
Sébastien Lapaque, Le Figaro Littéraire (7 février 2002)
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4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 09:42

416 pages

ISBN : 2-35176-014-X

PRIX : 24 €

FORMAT : 14 X 21.5

AUTEUR : Jeffrey Andrew Barash

TRADUCTEUR(S) : Sylvie Taussig

DATE DE PARUTION EN VO : 2003

DATE DE PARUTION : 9 fév 2006

Diffusion Seuil / Volumen

 
Bibliographie
Sources
Préface

Accueil Oeuvres Heidegger et le sens de l'histoire
Heidegger et le sens de l'histoire

Préface de Paul Ricœur

Heidegger et son temps : voici l’enjeu de l’étude mise en œuvre par J. A. Barash.
Prenant appui sur des textes rares et des correspondances inédites, J. A. Barash propose une interprétation de l’œuvre de Heidegger, à partir d'une reconstruction du paysage philosophique du début du XXe siècle, puis de l'entre-deux-guerres. Ainsi le lecteur trouvera-t-il un exposé remarquablement articulé du grand débat suscité en Allemagne, avant et après la Première Guerre mondiale, par le problème du sens de l’histoire. Cette reconstruction vise à établir des continuités souterraines entre l'œuvre de Heidegger et son environnement intellectuel. Rappelons que ce philosophe, dont la lecture est particulièrement difficile, fut l’objet d’une intense polémique en raison de ses relations ambiguës avec le nazisme. Il n’en est pas moins l’un des penseurs les plus importants du XXe siècle.

L'auteur

Jeffrey Andrew Barash - Crédit Photo : Eric Heddeland

J. A. Barash a enseigné aux universités de Chicago et de Columbia. Puis il a été chercheur à l'institut universitaire européen de Florence et à l'université de Bielefeld (RFA). Il enseigne actuellement à l'université de Picardie (Amiens).

En savoir plus sur Jeffrey Andrew Barash
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4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 07:18

LE MONDE | 25.06.07 | 16h21  •  Mis à jour le 25.06.07 | 16h21


Le philosophe Richard Rorty, qui vient de mourir à l'âge de 75 ans, aura été l'un des grands penseurs et intellectuels de son temps. Après des études à l'université de Chicago, où il eut pour professeur Rudolf Carnap, il a enseigné à Princeton et à l'université de Virginie, et était professeur de littérature comparée et de philosophie à l'université Stanford. Il laisse une oeuvre considérable, qui touche aussi bien à la théorie de la connaissance et à la philosophie du langage qu'à la réflexion morale et politique. Mais sa production académique s'enrichissait constamment d'interventions dans la presse, et d'écrits plus populaires et subjectifs.

 

Il fut, ces dernières années, parmi les plus vigoureux opposants à l'administration Bush et à la droite religieuse, et un critique acerbe de l'évolution du Parti démocrate et de son absence de vrai projet politique.

Richard Rorty revendiquait l'héritage des Pères fondateurs de la démocratie américaine, Jefferson, Lincoln, mais aussi de Roosevelt, Martin Luther King, contre une image dégradée de l'Amérique qui, selon lui, nourrissait à tort l'antiaméricanisme. En cela, il était avant tout l'héritier du pragmatisme, et de John Dewey, dont il n'a cessé de promouvoir et d'actualiser les idées. Rorty aimait l'Amérique et l'espérance sociale qu'elle signifiait à ses débuts - le titre d'un de ses derniers livres est Philosophy and Social Hope (1999). L'espoir, l'optimisme même, en dépit de toutes les déceptions, indissociables d'un refus solidement ancré de l'injustice : dès l'âge de 12 ans, raconte-t-il dans son beau texte autobiographique, Trotski et les orchidées sauvages, il savait "que l'intérêt d'être humain était de passer sa vie à combattre l'injustice sociale".

On demande parfois s'il y a des intellectuels, au sens strict, aux Etats-Unis : c'est la question que posait le premier philosophe américain, Ralph Waldo Emerson, dans son discours de 1837 The American Scholar, "déclaration d'indépendance intellectuelle" qui appelait à l'émergence d'une pensée américaine autonome par rapport aux traditions et prestiges de l'Europe, libre de réinventer la démocratie. Rorty était sans doute le seul philosophe américain, avec Stanley Cavell, qui veuille répondre à l'exigence d'Emerson : un intellectuel public, qui exprime à la fois l'aspiration d'indépendance de l'Amérique et sa capacité de discussion interne ; qui illustre la puissance du discours, et le bouillonnement des formes de la vie ordinaire et politique.

 

UN PARCOURS INHABITUEL

 

Le parcours de Rorty tranche dans le paysage parfois conventionnel de la philosophie américaine contemporaine. Elevé dans une famille où l'on vénérait Trotski à l'égal d'un dieu, Rorty avait deux passions : la conversation démocratique et les orchidées sauvages, dont il connaissait un nombre important de variétés. Cette conjugaison du public et du privé, du robuste démocratique et de l'ésotérique délicat, pourrait définir son style de pensée et d'écriture.

Son usage du pragmatisme est également ambivalent - critique et constructif. Rorty, dans son ouvrage le plus discuté, L'Homme spéculaire (Philosophy and the Mirror of Nature, 1979), puis dans Conséquences du pragmatisme (1982) rejetait le fonds "représentationaliste" commun à la philosophie traditionnelle et à la philosophie analytique : utilisant James, Dewey, Wittgenstein, Austin, mais aussi des arguments tirés de Sellars, Quine et Davidson, il critique l'idée de la connaissance comme représentation, "miroir" de la nature - constitué à partir d'un donné empirique que notre esprit, notre langage travailleraient de façon à atteindre le vrai.

Ses idées sont encore au centre des discussions présentes sur le "contenu conceptuel". Reprenant des thèmes de la philosophie analytique - vérité, sens, objectivité -, Rorty définissait, avec d'autres penseurs américains comme Cavell et Putnam, ce qu'on a appelé l'esprit "postanalytique", une transformation dans la pensée américaine aussi importante que l'introduction du positivisme logique dans les années 1940. A la différence d'un Quine, qui a voulu combiner empirisme et pragmatisme, Rorty a utilisé les ressources pragmatistes et les outils du "tournant linguistique" pour démythifier la fascination pour la science et la peur du relativisme, recentrer notre attention sur les pratiques et les ajustements aux situations, enfin ébranler les certitudes d'une philosophie analytique "professionnelle" devenue (intellectuellement et politiquement) conformiste.

Le versant positif de l'héritage pragmatiste est la constitution d'une rationalité communautaire et conversationnelle, définie par Rorty comme une extension progressive de la solidarité, du refus de l'injustice et de la cruauté : par un travail sur nos usages, une nouvelle sensibilité à nos vocabulaires, à nos modalités d'expression. Il définit joliment son idéal comme "romantic bourgeois liberal" : cultiver notre sensibilité à la souffrance et notre capacité langagière à la décrire.

Rorty a toujours suscité, voire provoqué, la critique et le débat. Cela correspondait à son idéal de la discussion critique, souvent revendiqué par les philosophes mais rarement mis en oeuvre. Il disait que si on pouvait définir la meilleure position intellectuelle comme celle qui était attaquée aussi vigoureusement par la droite que par la gauche, il était bien parti : dénoncé par les conservateurs comme irrationaliste et dangereux, par la gauche comme élitiste et proaméricain. Son interprétation du pragmatisme a été contestée par ceux qui en voulaient un usage plus normatif ; son ironie vis-à-vis des idéaux proclamés de la rationalité scientifique a été stigmatisée comme relativiste. Rorty pourtant n'a rien d'un sceptique. Il considère qu'il y a des solutions aux problèmes philosophiques dès lors qu'on les cherche dans les activités communes et non dans des théorisations et lexiques irréalistes.

L'introduction de sa pensée en France - à l'époque lointaine où les grands éditeurs traduisaient les livres importants - a suscité bien des débats au sein d'une communauté philosophique qui commençait à s'installer et hésitait à s'ouvrir à une critique interne.

On a pu avoir l'impression que Rorty traversait la division bien établie entre philosophie analytique et "continentale", mais, en dépit de son intérêt pour Heidegger, Nieztsche, Derrida, Gadamer, il reste l'héritier des grandes traditions de pensée américaines, d'Emerson à Dewey, de Sellars à Quine. Comme le dit Cavell : "Qu'on soit d'accord avec lui ou non sur tel ou tel point, Richard Rorty a été le philosophe américain, après Dewey, qui a montré de façon la plus accomplie et féconde que la philosophie était inextricable du discours public américain. Je lui en suis pour toujours reconnaissant."

Rorty, amoureux de l'Amérique, ami de l'humanité, voyait encore dans son pays, et dans la philosophie, "une ouverture sur des paysages démocratiques illimités". Il manquera à la vie philosophique commune.

 


Sandra Laugier est philosophe à l'université de Picardie - Jules-Verne.
 
par Paris8philo publié dans : Autres
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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 19:18
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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 12:11
vivre pour aimer
 
Tout l'univers obéit à l'amour;AIMEZ,AIMEZ,tout le reste n'est rien 


              JEAN DE LA FONTAINE 


page31-1007-full.jpgPORTRAIT DE BASTIEN MILLAN

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30 juin 2007 6 30 /06 /juin /2007 17:03

Morceau choisi
Tout questionnement essentiel de la philosophie demeure nécessairement inactuel. Et ceci, ou bien parce que la philosophie se trouve jetée loin en avant de son propre aujourd'hui, ou bien encore parce qu'elle re-lie l'aujourd'hui à son 'ayant-été' ancien et originaire. Dans tous les cas la philosophie reste un savoir qui non seulement ne se laisse pas rendre actuel, mais dont il faut bien plutôt dire l'inverse : qu'il subordonne l'actualité à sa mesure. La philosophie est essentiellement inactuelle parce qu'elle appartient à ces rares choses dont le destin est de ne jamais pouvoir rencontrer une résonance immédiate dans leur propre aujourd'hui, et de ne jamais non plus avoir le droit d'en rencontrer une. Lorsque quelque chose de tel semble se produire, lorsqu'une philosophie devient un mode, alors, ou bien il n'y a pas philosophie véritable, ou bien celle-ci est détournée de son sens et utilisée abusivement, selon les besoins du jour, à des fins quelconques qui lui sont étrangères.

- chapitre : La question fondamentale de la métaphysique - page : 20 - éditeur : Gallimard - date d'édition : 1967 -


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27 juin 2007 3 27 /06 /juin /2007 18:53
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