15 avril 2009
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A Durban, en Afrique du sud, s’est tenue en 2001 la
Conférence mondiale contre le racisme, à
l’initiative des Nations Unies, dans la ville même
où Gandhi avait commencé à exercer son
métier d’avocat. C’est au nom des droits des
peuples que furent scandés des « mort à
l’Amérique » et « mort à
Israël » ; et c’est au nom du relativisme
culturel qu’on fit silence sur les discriminations et
violences commises contre les femmes.
Alarmée par les graves dysfonctionnements ainsi mis en
lumière au sein de sa « Commission des droits de
l’Homme », l’ONU inaugurait en juin 2006 un
tout nouveau « Conseil des Droits de l’Homme
» (CDH), censé remédier à de si
préoccupantes dérives. Aujourd’hui, le
constat est plus qu’amer : c’est à la
consécration même de ces dérives que nous
assistons dans la perspective du forum dit de Durban 2, qui se
tiendra en 2009. Plus gravement encore, l’élaboration
officielle de nouvelles normes marquera, si celles-ci sont
gravées dans le marbre d’une nouvelle et
très particulière Déclaration des droits de
l’homme, la mise à mort de
l’universalité des droits.
Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances
qui s’y constituent, les discours qui s’y
tiennent, les textes qui s’y négocient et la
terminologie utilisée anéantissent la
liberté d’expression, légitiment
l’oppression des femmes et stigmatisent
systématiquement les démocraties occidentales. Le
CDH est devenu une machine de guerre idéologique à
l’encontre de ses principes fondateurs. Ignorée
des grands médias, jour après jour, session
après session, résolution après
résolution, une rhétorique politique est
forgée pour légitimer les passages à
l’acte et les violences de demain.
Une « triple alliance » composée de
l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI)
représentée jusqu’à ce jour par le Pakistan,
du Mouvement des Non Alignés où Cuba, le Venezuela
et l’Iran ont un rôle central, et de la Chine -
avec la complaisance cynique de la Russie – œuvre
ainsi à la mise en place d’une véritable
révolution prétendument « multiculturelle
». Ainsi, le Rapporteur spécial de l’ONU
sur les formes contemporaines de racisme Doudou Diène
déclare d’ores et déjà
qu’énoncer une critique contre le port de la Burqa
constitue une agression raciste, que la laïcité
est ancrée dans une culture esclavagiste et colonialiste
et que la loi française contre le port des signes
religieux à l’école participe du racisme
antimusulman, renommé « islamophobie occidentale
».
La confusion des esprits est à son comble quand est
dénoncée comme une attitude raciste toute
critique de la religion. C’est une menace radicale
contre la liberté de penser qui est en train
d’être cautionnée par l’ONU. En
assimilant au racisme toute critique des dérives de ceux
qui parlent au nom de l’islam, parce que
supposée relever d’attitudes
néo-colonialistes, les porte-paroles de cette nouvelle
alliance serrent un peu plus le garrot qu’ils ont
passé au cou de leurs propres peuples et sapent les
fondements d’une civilité très
chèrement acquise en Europe depuis les guerres de
religion.
En septembre 2007, la Haute Commissaire aux droits de
l’homme, Mme Louise Arbour, participait à une
conférence à Téhéran
consacrée aux « droits de l’homme et la
diversité culturelle ». Portant le voile, comme
la loi de la République islamique l’exige, la
Haute commissaire a été le témoin passif
de l’énoncé des principes à venir ainsi
résumés : « offense aux valeurs
religieuses considérée comme raciste ».
Bien pire, c’est dès le lendemain de cette
visite que 21 iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus en
public. C’est en sa présence que le
président Ahmadinejad a renouvelé son appel
à la destruction d’Israël, pays membre
de l’ONU créé par cette dernière.
Interrogée sur son silence, la Haute Commissaire a
justifié sa passivité par le respect de la loi
iranienne auquel, en tant que juriste, elle s’estimait
tenue et par souci de « ne pas offenser ses
hôtes ». Charbonnier est maître chez
soi… c’est le Docteur Gœbbels qui
utilisait cet argument d’opportunité, à
la tribune de la SDN (Société des Nations) en
1933, pour se soustraire à toute critique d’une
institution internationale impuissante mais dont les principes
n’étaient au moins pas dévoyés comme ceux
de l’ONU aujourd’hui.
Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour
se légitimer. La parole annonce le passage à
l’acte. De Mein kampf à radio Mille Collines, de
Staline à Pol Pot, les exemples abondent pour confirmer
la nécessaire extermination de l’ennemi du
peuple au nom de la race, au nom de l’émancipation des
masses laborieuses, ou au nom d’un ordre supposé
divin. Les idéologies totalitaires avaient
remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non
tenues «d’avenir radieux », ont ouvert
grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre
2001, quelques jours après la fin de la
conférence de Durban, c’est bien au nom de Dieu
que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut
commis.
Face à cette stratégie, les démocraties,
d’abord soucieuses de leur balance commerciale, font
preuve d’une extraordinaire passivité. Que
pèse le sort du peuple tibétain face aux enjeux
des exportations vers la Chine ? Quel est le prix de la
liberté pour Ayaan Hirsi Ali, ex-députée
néerlandaise, menacée de mort, après
l’assassinat en 2004 de son ami le réalisateur
Théo Van Gogh, accusé d’avoir
blasphémé l’islam dans le film
Soumission ? Les exemples s’additionnent, qui de Taslima
Nasreen à Salman Rushdie, de Robert Redeker à
Mohamed Sifaoui, apportent la preuve que
l’intégrisme islamiste impose sa loi par la
terreur. Combien d’algériens, de femmes au
Maghreb, au Proche-Orient, en Turquie, au Pakistan ont
déjà payé du prix de leur vie le refus
de se soumettre à l’obscurantisme religieux ?
Si par malheur, l’ONU devait consacrer
l’imposition de tels critères, si le
blasphème devait être assimilé à
du racisme, si le droit à la critique de la religion
devait être mis hors la loi, si la loi religieuse devait
s’inscrire dans les normes internationales, ce serait
une régression aux conséquences
désastreuses, et une perversion radicale de toute notre
tradition de lutte contre le racisme, qui n’a pu et ne
peut se développer que dans la liberté de
conscience la plus absolue. L’Assemblée
Générale de décembre 2007 a
déjà entériné des textes
condamnant des formes d’expression
considérées comme diffamatoires de
l’islam. L’enjeu est clair ; il est mondial :
c’est de la défense des libertés de
l’individu dont il est question. Soit les
démocraties se ressaisissent et, à
l’exemple du Canada qui vient d’annoncer son
refus de participer à la conférence de Durban 2,
estimant qu’elle risquait d’être «
marquée par des expressions
d’intolérance et d’antisémitisme
», cessent de s’abstenir ou de voter des
résolutions contraires à l’idéal
universel de 1948, soit l’obscurantisme religieux et son
cortège de crimes politiques triompheront sous les bons
auspices des Nations Unies. Et lorsque les paroles de haine
seront transformées en actes, nul ne pourra dire
« nous ne savions pas ».
Signataires : Elisabeth BADINTER, Adrien BARROT, Patrice
BILLAUD, Pascal BRUCKNER, Jean-Claude BUHRER, Chala CHAFIQ,
Georges CHARPAK, Christian CHARRIERE-BOURNAZEL, Bernard DEBRE,
Chahdortt DJAVANN, Jacques DUGOWSON, Frédéric
ENCEL, Alain FINKIELKRAUT, Elisabeth de FONTENAY, Patrick
GAUBERT, Claude GOASGUEN, Thierry JONQUET, Liliane KANDEL,
Patrick KESSEL, Catherine KINTZLER, Claude LANZMANN, Michel
LAVAL, Barbara LEFEVBRE, Corinne LEPAGE, Malka MARCOVICH, Albert
MEMMI, Jean-Philippe MOINET, Jean-Claude PECKER, Philippe
SCHMIDT, Alain SEKSIG, Mohamed SIFAOUI, Antoine SPIRE,
Pierre-André TAGUIEFF, Jacques TARNERO, Michèle
TRIBALAT, Michèle VIANES, Elie WIESEL, Michel ZAOUI,
etc.
Signez cette tribune de la Licra
http://www.licra.org/index.php?section=signez_la_tribune_onu
MOTIF AMERINDIEN
Conférence mondiale contre le racisme, à
l’initiative des Nations Unies, dans la ville même
où Gandhi avait commencé à exercer son
métier d’avocat. C’est au nom des droits des
peuples que furent scandés des « mort à
l’Amérique » et « mort à
Israël » ; et c’est au nom du relativisme
culturel qu’on fit silence sur les discriminations et
violences commises contre les femmes.
Alarmée par les graves dysfonctionnements ainsi mis en
lumière au sein de sa « Commission des droits de
l’Homme », l’ONU inaugurait en juin 2006 un
tout nouveau « Conseil des Droits de l’Homme
» (CDH), censé remédier à de si
préoccupantes dérives. Aujourd’hui, le
constat est plus qu’amer : c’est à la
consécration même de ces dérives que nous
assistons dans la perspective du forum dit de Durban 2, qui se
tiendra en 2009. Plus gravement encore, l’élaboration
officielle de nouvelles normes marquera, si celles-ci sont
gravées dans le marbre d’une nouvelle et
très particulière Déclaration des droits de
l’homme, la mise à mort de
l’universalité des droits.
Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances
qui s’y constituent, les discours qui s’y
tiennent, les textes qui s’y négocient et la
terminologie utilisée anéantissent la
liberté d’expression, légitiment
l’oppression des femmes et stigmatisent
systématiquement les démocraties occidentales. Le
CDH est devenu une machine de guerre idéologique à
l’encontre de ses principes fondateurs. Ignorée
des grands médias, jour après jour, session
après session, résolution après
résolution, une rhétorique politique est
forgée pour légitimer les passages à
l’acte et les violences de demain.
Une « triple alliance » composée de
l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI)
représentée jusqu’à ce jour par le Pakistan,
du Mouvement des Non Alignés où Cuba, le Venezuela
et l’Iran ont un rôle central, et de la Chine -
avec la complaisance cynique de la Russie – œuvre
ainsi à la mise en place d’une véritable
révolution prétendument « multiculturelle
». Ainsi, le Rapporteur spécial de l’ONU
sur les formes contemporaines de racisme Doudou Diène
déclare d’ores et déjà
qu’énoncer une critique contre le port de la Burqa
constitue une agression raciste, que la laïcité
est ancrée dans une culture esclavagiste et colonialiste
et que la loi française contre le port des signes
religieux à l’école participe du racisme
antimusulman, renommé « islamophobie occidentale
».
La confusion des esprits est à son comble quand est
dénoncée comme une attitude raciste toute
critique de la religion. C’est une menace radicale
contre la liberté de penser qui est en train
d’être cautionnée par l’ONU. En
assimilant au racisme toute critique des dérives de ceux
qui parlent au nom de l’islam, parce que
supposée relever d’attitudes
néo-colonialistes, les porte-paroles de cette nouvelle
alliance serrent un peu plus le garrot qu’ils ont
passé au cou de leurs propres peuples et sapent les
fondements d’une civilité très
chèrement acquise en Europe depuis les guerres de
religion.
En septembre 2007, la Haute Commissaire aux droits de
l’homme, Mme Louise Arbour, participait à une
conférence à Téhéran
consacrée aux « droits de l’homme et la
diversité culturelle ». Portant le voile, comme
la loi de la République islamique l’exige, la
Haute commissaire a été le témoin passif
de l’énoncé des principes à venir ainsi
résumés : « offense aux valeurs
religieuses considérée comme raciste ».
Bien pire, c’est dès le lendemain de cette
visite que 21 iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus en
public. C’est en sa présence que le
président Ahmadinejad a renouvelé son appel
à la destruction d’Israël, pays membre
de l’ONU créé par cette dernière.
Interrogée sur son silence, la Haute Commissaire a
justifié sa passivité par le respect de la loi
iranienne auquel, en tant que juriste, elle s’estimait
tenue et par souci de « ne pas offenser ses
hôtes ». Charbonnier est maître chez
soi… c’est le Docteur Gœbbels qui
utilisait cet argument d’opportunité, à
la tribune de la SDN (Société des Nations) en
1933, pour se soustraire à toute critique d’une
institution internationale impuissante mais dont les principes
n’étaient au moins pas dévoyés comme ceux
de l’ONU aujourd’hui.
Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour
se légitimer. La parole annonce le passage à
l’acte. De Mein kampf à radio Mille Collines, de
Staline à Pol Pot, les exemples abondent pour confirmer
la nécessaire extermination de l’ennemi du
peuple au nom de la race, au nom de l’émancipation des
masses laborieuses, ou au nom d’un ordre supposé
divin. Les idéologies totalitaires avaient
remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non
tenues «d’avenir radieux », ont ouvert
grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre
2001, quelques jours après la fin de la
conférence de Durban, c’est bien au nom de Dieu
que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut
commis.
Face à cette stratégie, les démocraties,
d’abord soucieuses de leur balance commerciale, font
preuve d’une extraordinaire passivité. Que
pèse le sort du peuple tibétain face aux enjeux
des exportations vers la Chine ? Quel est le prix de la
liberté pour Ayaan Hirsi Ali, ex-députée
néerlandaise, menacée de mort, après
l’assassinat en 2004 de son ami le réalisateur
Théo Van Gogh, accusé d’avoir
blasphémé l’islam dans le film
Soumission ? Les exemples s’additionnent, qui de Taslima
Nasreen à Salman Rushdie, de Robert Redeker à
Mohamed Sifaoui, apportent la preuve que
l’intégrisme islamiste impose sa loi par la
terreur. Combien d’algériens, de femmes au
Maghreb, au Proche-Orient, en Turquie, au Pakistan ont
déjà payé du prix de leur vie le refus
de se soumettre à l’obscurantisme religieux ?
Si par malheur, l’ONU devait consacrer
l’imposition de tels critères, si le
blasphème devait être assimilé à
du racisme, si le droit à la critique de la religion
devait être mis hors la loi, si la loi religieuse devait
s’inscrire dans les normes internationales, ce serait
une régression aux conséquences
désastreuses, et une perversion radicale de toute notre
tradition de lutte contre le racisme, qui n’a pu et ne
peut se développer que dans la liberté de
conscience la plus absolue. L’Assemblée
Générale de décembre 2007 a
déjà entériné des textes
condamnant des formes d’expression
considérées comme diffamatoires de
l’islam. L’enjeu est clair ; il est mondial :
c’est de la défense des libertés de
l’individu dont il est question. Soit les
démocraties se ressaisissent et, à
l’exemple du Canada qui vient d’annoncer son
refus de participer à la conférence de Durban 2,
estimant qu’elle risquait d’être «
marquée par des expressions
d’intolérance et d’antisémitisme
», cessent de s’abstenir ou de voter des
résolutions contraires à l’idéal
universel de 1948, soit l’obscurantisme religieux et son
cortège de crimes politiques triompheront sous les bons
auspices des Nations Unies. Et lorsque les paroles de haine
seront transformées en actes, nul ne pourra dire
« nous ne savions pas ».
Signataires : Elisabeth BADINTER, Adrien BARROT, Patrice
BILLAUD, Pascal BRUCKNER, Jean-Claude BUHRER, Chala CHAFIQ,
Georges CHARPAK, Christian CHARRIERE-BOURNAZEL
Chahdortt DJAVANN, Jacques DUGOWSON, Frédéric
ENCEL, Alain FINKIELKRAUT, Elisabeth de FONTENAY, Patrick
GAUBERT, Claude GOASGUEN, Thierry JONQUET, Liliane KANDEL,
Patrick KESSEL, Catherine KINTZLER, Claude LANZMANN, Michel
LAVAL, Barbara LEFEVBRE, Corinne LEPAGE, Malka MARCOVICH, Albert
MEMMI, Jean-Philippe MOINET, Jean-Claude PECKER, Philippe
SCHMIDT, Alain SEKSIG, Mohamed SIFAOUI, Antoine SPIRE,
Pierre-André TAGUIEFF, Jacques TARNERO, Michèle
TRIBALAT, Michèle VIANES, Elie WIESEL, Michel ZAOUI,
etc.
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