HEIDEGGER Martin (1889-1976)
Nazi n° 312.589. il reprit régulièrement sa carte du parti de Hitler de 1933 à 1945, écrivit et discourut en faveur de son régime : en 1933, il fut nommé recteur de l'université de Fribourg.
Philosophe allemand, par ailleurs. Il étudia la théologie, les sciences et la philosophie. Husserl, dont il fut l'assistant, lui transmit sa chaire. On lui doit, notamment : L' Être et le
temps ( I927). Qu'est-ee que la métaphysique ? ( 1930). Kant et le problème de la métaphysique ( 1930), Hölderlin
et l'essence de la poésie (1936). Lettre sur l'humanisme (1949). Chemins qui ne mènent nulle part (1950). Introduction à la philosophie (1956), Identité et
différence ( 1957). Acheminement vers la parole, Qu appelle-t-on penser ? (1959). Sur Nietzsche ( 1961 ) et Essais et conférences (1962).
Le journal Die Zeit vient de publier une lettre de Heidegger datant du 2 octobre 1926 : " [... ] Ou bien nous dotons à nouveau notre vie intellectuelle allemande de forces et
d'éducateurs authentiques, émanant du terroir, ou bien nous la livrons définitivement à l'enjuivement croissant (der wachsenden Verjudung) au sens large et au sens restreint du terme. " La
première des questions que pose aujourd'hui l'œuvre de Heidegger est : comment est-il possible d "avoir écrit une ontologie qui a influencé Sartre, Merleau-Ponty, Lévinas, Derrida et tant
d'autres, tout en ayant été nazi ? Y-a-t-il un lien entre le nazisme et la pensée de Heidegger ? Le débat reste ouvert. Après avoir revisité les Grecs, Heidegger forge son ontologie. Elle cherche
le sens (herméneutique) de l'être, alors que l'ontologie de la tradition métaphysique se serait contentée de dire : " Qu'est-ce que l'être ? " Pour lui. l'être est à saisir avec le temps, comme
existant (existentialisme), ou mieux comme " étant ". L' " étant " est ce qui dans l'être est en situation, dans l'" ek-sis-tence ". Heidegger distingue l'" ontique ". qui concerne l'existence
concrète et quotidienne des " étants " (Dasein. " être-là " de l' " ontologique ", dont l'objet est l'" être de l'étant ". L'homme dans son " historicité " d' " être au monde " vit " l'angoisse "
de son " être pour la mot ". Le nihilisme, induit notamment par le monde de la technique, est l'horizon de l'homme moderne qui perd le sens de l' " être de l'étant ". Seul le langage du poète est
à même de " dévoiler ", d' " éclairer " cet " être de l'étant ", destin de l'homme, " liberté pour la mort ".